Give Me Love (terminé)

Chapitre 2 - Nohayla

C'est lorsque j'ouvre les yeux et regarde autour de moi que je comprends que je me trouve à l'hôpital. Tout est flou, je ne suis pas sûre de ce qu'il s'est passé mais étant donné cette douleur qui s'empare de ma jambe, je dois réellement avoir fait un accident.

Je me redresse lentement en soupirant, un peu sonnée et m'apprête à appeler une infirmière lorsqu'un inconnu entre dans ma chambre. Il me regarde durant quelques secondes et je sens à sa façon d'être qu'il ne sait pas trop quoi me dire, moi non plus, en fait. Je n'ai pas l'habitude d'engager la conversation avec n'importe qui.

- Bonsoir, excusez-moi de vous déranger, c'est juste que... Je... Je suis la personne avec qui vous avez eu un accident.

Je le regarde assez surprise. Pourquoi est-il ici ? Est-ce qu'il va bien ? De toute évidence il va mieux que moi, seul son poignet a l'air blessé.

- Oh... Que s'est-il passé ? C'est assez flou, je ne suis pas sûre de pouvoir me remémorer la scène.

- Je ne sais pas vraiment, je roulais, et avec toute cette pluie, je suppose que vous avez déraillé et vous êtes rentrée dans ma voiture...

Oh non, c'est pas vrai ! Donc c'est moi qui suis en tort ?! L'assurance va me coûter une fortune, je ne vais jamais pouvoir payer, c'est impossible.

Je le regarde durant quelques secondes avant de fortement soupirer, glissant mes mains sur mon visage sans pouvoir retenir mes larmes.

- C'est pas vrai...

- Non, ne pleurez pas... Ça va s'arranger...

Il s'approche de moi et me regarde avec une telle compassion que je me demande moi-même à quel point je dois lui faire pitié. Il a l'air d'avoir beaucoup d'argent, il représente l'idéal masculin. Très grand, brun, assez musclé sans l'être de trop, des yeux d'un vert profond. Pourquoi perd-t-il son temps ici, à avoir de la peine pour moi ?

- Bien que vous soyez très gentil, je doute un peu que tout ça s'arrange, mais c'est sympa d'essayer de me réconforter.

- Quoi ? Je n'essaye pas de vous réconforter, je vous dis juste la vérité. Tout problème a une solution.

Il s'approche et prend une chaise, s'asseyant à côté de moi en saisissant ma main. Non mais qu'est-ce qu'il fout ? Je suis tentée de la retirer et la lui coller dans la gueule, mais je me retiens. Après tout, j'ai sans doute complètement démoli sa voiture.

- Écoutez, je suis sincèrement désolée pour cet accident et j'espère de tout cœur que votre voiture n'a rien, ou que c'est réparable, mais vraiment, je suis dans une sale situation. Je ne vais absolument pas pouvoir rembourser les frais de l'accident, je ne sais pas comment je vais faire.

- Vous travaillez ?

- Pendant la nuit comme étudiante, après les cours. Je n'ai pas le choix.

- Et je crois pouvoir supposer que vous n'êtes pas très bien payée, c'est ça ?

Non mais il se prend pour qui, bordel ?

- Euhhh, non, en effet...

- Vous avez de l'expérience avec les enfants ?

- Un peu, j'ai déjà fait un peu de babysitting lorsque j'avais 16-17 ans, mais je ne sais pas si ça suffit à dire que j'ai réellement de l'expérience...

- Je ne veux pas avoir l'air de vous proposer ça par pitié, mais j'ai besoin d'une nounou pour garder mon fils qui a un peu plus d'un an. Il passe énormément de temps à la crèche et quand il n'y est pas, c'est ma mère qui le garde. Je voudrai qu'elle se repose, elle en a besoin.