Chapitre 15

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Je marchais avec détermination, en proie à une rage sans nom, ignorant les blessures qui couvraient mon corps puissant. J'étais déterminée à faire payer celui qui m'avais fait souffrir, je devais me venger. J'arrachai le ridicule obstacle qui m'emcombrait sur mon chemin enhurlant de fureur, mais je sentis à nouveau les petits projectiles qui perforaient ma chair. Je me retournai, indifférente à ces petites douleurs et plaquai l'humaine qui me dérangeai dans ma vengeance depuis le début. Je saisis sa main et la tordis pour qu'elle lâche l'arme. Elle hurla de douleur, et j'écoutai ce son avec délice. Je lançai son arme pour qu'elle lui soit à hors deportée, et m'approchai encore plus de ma victime pour renifler l'odeur de sa peur, ce qui me procura une forte sensation de puissance et de satisfaction. J'aimais sentir la peur et la douleur,cela me nourrissait. Ma victime cessa de geindre et me regarda avec horreur. Elle marmonna quelque chose, mais un mot attira mon attention: Jade. Je sentis l'âme qui occupait mon corps remuer et se révolter en entendant ce prénom qu'était le sien. J'allais faire saigner encore ce corps pour que l'âme se calme, mais je sentis soudain une affreuse brûlure dans le bras de mon corps, et elle prit le dessus d'un coup. L'humaine connaissait la nature du corps dont j'avais pris possession. Je poussai un cri silencieux, et ce fut le néant...

Je me réveillai en criant. Cela faisait la deuxième fois de suite que je faisait ce rêve.

- Jade ? Qu'est-ce qui se passe ? Paniqua la voix d'Adyson.

La rouquine apparut en courant dans ma chambre.

- C'est rien, juste un cauchemar...soufflai-je.

Cela faisait trois jours qu'Ady était venue rester chez moi, trois jours que je n'allais plus au lycée. Après beaucoup d'hésitation, je l'avais rappelée, après m'être réveillée le dimanche matin couverte de blessures superficielles dégoulinantes de sang noir, dont l'une au bras me brûlait affreusement. Le pire était que je n'avais aucune idée d'où je m'étais fait autant de blessures, et que mon état ne s'arrangeait pas. Adyson était arrivée immédiatement et s'était occupée de panser mes blessures. Elle m'avait appris que la blessure au bras me brûlait car elle avait été faite avec de l'argent, et que ce métal empoisonnait les loup-garous. Elle m'avait alors fait un cataplasme spécial pour cette blessure-là, grâce aux instructions de sa mère, qui était la "guérisseuse" de la meute, par téléphone.

- Tu ne vas pas bien, Jade, me dit Adyson. Tu ne devrais pas aller au lycée aujourd'hui, tu n'es pas tout à fait guérie.

- Non, je vais bien. Je suis presque guérie, mentis-je.

Il était hors de question que je la laisse croire que j'étais faible.

- Tu es sûre? Tu es pâle, et..., instista-t-elle.

- Oui, je te dis que tout va bien, la coupai-je d'une voix ferme.

- Bon...si tu le dis. Il est sept heures. On peut commencer à se préparer pour le lycée.

Elle sortit de ma chambre pour aller se préparer. Je soupirai. Je failli regretter de ne pas avoir cédé pour rester chez moi, car je n'avais vraiment aucune envie d'aller au lycée pour aller voir la tête de tous ces gens que je ne supportais pas. Je finis par me décider d'aller prendre une bonne douche brûlante pour me réchauffer un peu, car j'avais étrangement froid, ce qui n'était pas normal pour un loup-garou. Je passai au moins vingt minutes sous le jet d'eau à la température maximale, c'est-à-dire trente cinq degrés, regardant l'eau mêlée de sang noir couler entre mes pieds et disparaître dans l'évacuation. Si seulement mes problèmes avaient pu s'écouler et disparaître decette manière...

La matinée se déroula plutôtbien. Si on enlevait le fait qu'Ethen n'avait pas arrêté de me harceler avec ses questions. Il s'était mis à coté de moi en cours de sciences et m'avait demandé pourquoi j'avais été absente avec Adyson durant trois jours, si ma cheville allait mieux, quel était ce liquide noir que mon corps rejetait, pourquoi j'étais devenue plus pâle que d'habitude, etc. Je lui répondais toujours que ça ne le regardait pas, ce qui l'agaçait fortement. Je ne savais pas pourquoi, mais le fait de le rendre hors de lui m'amusait beaucoup. Il m'arrivait même d'avoir envie de rire de lui, ce qui était inhabituel chez moi. Mais il arriva un moment où j'en avais tellement marre de lui et de ses questions que je m'en plaignis à la prof pour qu'elle le change de place.

Ensuite, Adyson avait insisté pour manger avec moi au réfectoire. Elle s'était mise à raconter sa vie et sa colère envers Ethen, parfois j'hésitais à lui dire que ça ne m'intéressais pas. Mais elle avait deviné elle-même car au bout d'un moment elle m'avait regardée dans les yeux d'un air sérieux, et elle avait lâché:

- Tu t'en fiches complètement, n'est-ce-pas ?

- Exactement, avait-je naturellement répondu.

 Aulieu de se vexer, elle s'était mise à rire. Cela m'avait donné envie de sourire, ce qui n'arrivait jamais. Je m'étais rendue compte que plus cette fille passait du temps avec moi, plus je l'appréçiais.

Je marchai à présent dans le couloir en boitillant sur ma cheville encore douloureuse, me dirigeant vers la salle du premier cours de l'après-midi. Évidemment, j'étais obligée de passer devant la bande de Jack et de Jessica. J'essayai de passer discrètement, mais Jessica me barra la route, bientôt suivie de Jack, leur éternel air provocateur et vulgaire au visage.

- Oh, tu es revenue ? Lâchai la fille d'un air faussement déçu. C'est dommage, j'aurais presque été sûre que tu avais réussi à te suicider durant trois jours d'absence. Tant pis, ce sera peut-être pour une autre fois.

Je tentai de l'éviter, mais elle me poussa. Ses amis formèrent un cercle autour de nous.

- T'as perdu ta langue, la tarée? Ou t'es trop coincée pour te défendre?

- Oohh, regarde ! Intervint Jack avec moquerie. Elle s'est blessé la cheville ! Ce doit être une créature monstrueuse imaginaire qui lui a fait ça ! La même qui a tué Léna, peut-être ?

- Elle n'était pas imaginaire, grondai-je les dents serrées.

- Bien sûr ! S'exclama le jeune homme avec mépris. Tu nous fais tous tellement pitié, avec tes blagues pourries. Même ton père aurait pitié de toi !

Je me crispai, sentant une colère sourde monter en moi. Je serrais les points si forts que les jointures étaient blanches, pour empêcher mes griffes de sortir.

- Ne parles pas de mon père comme ça, grognai-je.

- Regardez-moi ça ! Cracha Jessica. Ce n'est qu'une grosse timbrée, elle va finir comme sa mère, dans un hôpital de fous.

C'en était trop. Je saisis la fille par le t-shirt et la plaqua violemment contre les casiers.

- Oses parler encore de mes parents, je te jure que je vais te tuer ! Hurlai-je, hors de moi.

- Ah ouais? Tu vas me tuer? Comme tu as tué ma soeur jumelle? Siffla Jessica.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Un grondement menaçant et inhumain monta dans ma gorge, et je me jetai sur elle.

Dark WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant