Chapitre 20

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 Pdv Ethen

 Les doigts de Jack étaient serrés autour de ma gorge. Malgré le fait que ce n'était qu'un humain, sa colère et sa soif de vengeance lui donnaient plus de force, et j'arrivais à voir dans ses yeux une lueur de folie. Il grognait comme un animal enragé et une multitude de petites veines rouges envahissaient le blanc de ses yeux. L'oxygène commença sérieusement à manquer, et j'avais l'impression que mon crâne allait exploser. Je baissai les yeux et vis Jade sans connaissance, étalée sur le bitume, la main désespérément tendue vers moi. Je ne pouvais pas abandonner comme ça, face à un stupide humain. Je devais sauver Jade. Alors, je laissais ma rage monter et mon coté loup Alpha prendre le dessus. Un grondement féroce monta dans ma gorge, et je saisis les deux bras de Jack dans mes poings, et les serra si fort que je sentis ses os craquer. Il hurla de douleur et me lâcha, puis je le poussai et pris une grande goulée d'air. Je saisis la tête du jeune homme entre mes mains et la cogna violemment contre le capot de la voiture. Je la cogna encore en hurlant de rage, puis encore une fois, déterminé à le faire souffrir le plus possible pour ce qu'il avait fait à Jade. Un cri m'interrompit.

- Ethen ! Arrêtes ! Cria Jessica, en larmes. Tu vas le tuer !

- Comme tu as voulu tuer Jade ! Hurlai-je. Il mérite de mourir, tout comme toi !

- Non ! Pitié, laisse-le ! Je ferais tout ce que tu voudras ! Ne le tue pas, je t'en supplie !

Elle tomba à genoux en sanglotant, les mains jointes. Je finis par me rendre compte de ce que je faisais. Jamais, jamais je ne voulais tuer personne. Je lâchai Jack qui s'écroula sans connaissance au sol. Il avait une plaie effrayante au niveau du front, mais il vivait encore. Jessica se précipita vers lui en pleurant et saisit son téléphone pour appeler les urgences. Et donc la police aussi. Je devais partir immédiatement avec Jade. Je ne pouvais pas les ramener chez elle, c'était trop près et la police risquait d'aller la chercher. Je ne voulais pas qu'elle aie des problèmes avec la police.

Je pris délicatement Jade dans mes bras et me tourna vers Jessica :

- Ne dis rien à propos de Jade et moi à la police. Dis-leur que vous avez eu un accident de voiture. Sinon, je reviendrais, et cette fois vous vous ne vous en sortirez pas vivants.

Elle hocha la tête en tremblant, terrifiée. Avec cette menace, elle n'allait pas risquer de nous trahir.

Je me dirigeai alors vers ma voiture garée non loin de là, allongeai Jade à l'arrière et fis un bandage rapide sur ses blessures avec mon t-shirt. Puis je démarrai et me dirigeai vers ma petite maison qui se trouvait au bord de la forêt.

Dès que j'arrivai chez moi, Jade toujours inconsciente dans mes bras, je l'allongeai sur une table et téléphonai à la guérisseuse de la meute, la mère d'Adyson, mort d'inquiétude par ce couteau en argent planté dans sa cuisse. Heureusement, elle arriva immédiatement, apportant une petite valise avec tout le nécessaire à l'intérieur. Je lui expliquai rapidement ce qu'il venait de se passer, et elle déclara qu'il fallait absolument retirer ce couteau, ou Jade allait mourir. Instinctivement, je tins la petite main froide et inerte de Jade. Je ne voulais pas qu'elle meure.

La guérisseuse entreprit de retirer la lame avec beaucoup de précaution, tandis que je retenais ma respiration. Je m'autorisai à reprendre mon souffle que lorsque la blessure fut couverte du cataplasme anti-argent et de bandages épais. La mère d'Adyson finit par désinfecter et bander les autres blessures, puis elle put repartir, me promettant qu'elle reviendrait le lendemain pour s'occuper de Jade. Maintenant, celle-ci avait surtout besoin de se reposer.

Je transportai Jade jusque dans ma chambre et l'allongeai dans mon lit, ajoutant des couvertures en plus. J'avais remarqué à quel point sa peau était froide et pâle. C'était anormal pour un loup-garou qui, grâce à sa fourrure épaisse qui faisait son effet même sous forme humaine, était enveloppé de chaleur en permanence et n'avait jamais froid.

J'aperçus le débardeur noir que j'avais gardé d'elle depuis le soir de pleine lune où nous nous étions vus pour la première fois, traînant parmi d'autres vêtements entassés sur une chaise. Je le ramassai, doux et léger entre mes doigts, et reniflai l'odeur de Jade qui était restée dessus. Celle-ci s'était beaucoup estompée durant les semaines passées, mais elle était toujours présente, imprégnée dans le tissu sombre. Les effluves provoquèrent en moi quelque chose d'étrange, comme un long frisson doux et agréable. Je n'avais jamais ressenti quelque chose de tel dans ma vie, et j'en étais assez perturbé.

Je reposai délicatement le débardeur et me tournai vers Jade, profondément endormie sous les épaisses couvertures de mon lit.

Je m'assis à coté d'elle, et indéniablement mes yeux s'attardèrent sur son visage typé. Sa bouche fine était légèrement entrouverte et ses paupières aux longs cils noirs et gracieux étaient immobiles. Son visage pâle exprimait une certaine sérénité. C'était la première fois que je la voyais aussi paisible, aussi fragile. Ce n'était pas la même Jade qui était sèche et agressive. J'avais envie de prendre soin d'elle et de la protéger. C'était insensé, elle qui était une solitaire à qui je voulais voler le territoire, elle qui était mon unique rivale. Mais je sentais cette attirance au plus profond de moi-même, un sentiment que je n'avais jamais ressentis avant, et qui m'était impossible à ignorer. Même si cela allait certainement me pousser à faire des choses incohérentes, je décidai de suivre mon instinct.

Dark WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant