Des ailes dans le dos 2 - Reconstruction

Chapitre 23

- Alors ? demande-t-il d'une voix pressée.

J'ouvre le message qui m'attend sur la grande plaque bleue, vérifie qu'il est bien de Mentor. Il est bref, comme d'habitude.

Tu l'as eu. Viens me voir.

- Je l'ai ! m'exclamé-je. Je l'ai, j'ai réussi ! WOUHOUUUUUUU, JE L'AI !

- Ouais, tu l'as ! Je t'avais dit, tu es la meilleure ! s'écrie-t-il en me prenant dans ses bras.

Son enthousiasme est tel qu'il me soulève en riant. J'éclate de rire, euphorique. J'ai fait quelque chose de bien, j'ai réussi. Enfin. Il me repose, le bonheur brillant dans ses yeux.

- Alors, tu vas pouvoir répondre à mes questions, maintenant !

Ah merde. Il éclate de rire face à ma mine déconfite, et me balance sur le canapé comme si j'étais une écharpe. Je suis si légère que ça, ou il est vraiment une montagne de muscles ?!

- Bon, j'ai droit à combien de questions ?

- Non, c'est plutôt en nombre de réponses qu'il faut compter !

Il lève les yeux au ciel.

- Bon, j'ai droit à combien ?

- Ca dépend des questions, en fait.

Il me fait les gros yeux, et pose finalement sa première question.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, avec ton nez ?

- Pardon ?

- Il est tordu. Comment ça se fait ?

- Ah, c'est comme ça que tu dragues les filles toi ?

Malheureusement, le sens de ma répartie ne me vient qu'après l'avoir prononcée... j'écarquille les yeux, ahurie par mon audace, et rougis horriblement, sentant la chaleur me cramer les joues. Mais qu'est-ce que je viens de faire ?! Lui-même se tait, surpris.

- Pardon, bafouillé-je, ça m'a échappé, je voulais pas dire ça.

Je me lève pour m'éloigner, morte de honte, mais son bras attrape le mien pour me tirer en arrière. Je tombe sur le canapé, droit dans ses bras, évidemment. Le mesquin. Il sourit tendrement face à ma gêne atroce.

- Eh, tout va bien, calme-toi, murmure-t-il à mon oreille.

Et sa bouche se pose sur ma joue. Je me redresse et lui fait face.

- Qu'est-ce que tu viens de faire ? m'exclamé-je, abasourdie.

Et je me mords les lèvres, sonnée face à mon indélicatesse. Maintenant il va croire que je le prends mal ! Putain mais je les enchaîne aujourd'hui ! Je sens la chaleur me traverser, avant qu'un frisson glacé ne me fouette la colonne vertébrale, signe que je vais me transformer. Non, c'est vraiment pas le moment là...

- Je te drague ! répond-il avec un clin d'oeil.

Et la chaleur remplace le frisson froid. OK, on se calme, tout va presque bien. Je me sens rougir de nouveau, ce qui me met en rogne, mais il m'attire de nouveau à lui.

- Alors, cette réponse ?

- J'ai le nez tordu parce que ma prof de sport me l'a cassé, marmonné-je.

- Eh, fais pas ta ronchon ! s'écrie-t-il en commençant à me chatouiller.

Je me débats sous ses bras puissants, tentant en vain d'échapper à ses mains qui me chatouillent, mais il est le plus fort, indéniablement. Et je craque, et je ris.