Chapitre 1

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PDV Kym

Comment trouver sa place, quand on est âgée de dix ans à peine et que l'on est différente des autres ?

J'étais toujours cette fille à part dans cet orphelinat, mais je m'étais habituée à être seule et cela ne me déplaisait pas.

A l'école, je me faisais sans cesse insulter. C'est simple, j'étais rejetée des autres parce qu'ils ne supportaient pas mes différences. D'ailleurs, comment auraient-ils pu les comprendre puisque je ne les comprenais pas moi-même ?

Cela était difficile à vivre, jusqu'à ce jour où ça ne s'est pas passé de la même manière. J'étais revenue de l'école avec mes vêtements déchirés. Je saignais de partout. J'avais aussi des hématomes. Je ne pleurais pas, parce que je ne voulais pas donner cette satisfaction à ceux qui m'avaient agressée, mais je sentais la douleur.

Gaëlle, la directrice de l'orphelinat, se précipita vers moi. Elle me prit par la main et m'emmena dans la salle de bain pour me soigner et pour que je puisse prendre une douche. Une fois dans ma chambre, j'enfilais mon pyjama et me couchais. Je m'endormis aussitôt.

Je me réveillais en sursaut... Je tournais ma tête dans tous les sens puis je me stoppais vers la fenêtre. Il pleuvait des cordes. Je regardais alors dans la direction de mon réveil et je vis qu'il était vingt-trois heures trente.

Je sortis de ma chambre sans faire de bruit pour ne pas me faire prendre par Liliane, la surveillante. Je regardais dans la direction du salon et je vis de la lumière à travers la porte, je m'approchais tout doucement...

En arrivant devant celle-ci qui était entrouverte, je vis Gaëlle et Liliane qui étaient entrain de parler avec un couple. Je ne comprenais pas de quoi ils parlaient puisqu'ils s'exprimaient à voix basse. Le plus curieux, c'était pourquoi venir si tard dans la nuit au lieu de venir la journée ?

Je les épiais toujours sans faire de bruit... Puis, l'homme commença à regarder dans ma direction et je sentis son aura qui était très imposante. J'essayais de détourner le regard mais je n'y parvenais pas... J'avais peur, mais je réussis à reculer de plus en plus de la porte... Malheureusement, je m'emmêlai les pieds et tombai sur les fesses. La porte s'ouvrit brusquement. Quel soulagement ! Ce n'était que Gaëlle. Elle saisit ma main et m'aida à me relever. Elle me disputa :

- Que fais-tu ici à cette heure tardive ? Tu sais très bien qu'il ne faut pas dépasser le couvre-feu. Allez, viens ! Je te ramène dans ta chambre et cette fois, tu n'en ressors pas.

Nous commencions à monter les escaliers, quand, tout à coup, quelqu'un nous interpella. Je me retournai et je vis l'homme. Il était grand et devait mesurer un mètre quatre-vingt. Il avait les cheveux grisonnants. La femme qui se tenait à ses côtés avait les cheveux blonds. Elle portait des lunettes et devait mesurer un mètre soixante-quinze.

- Attendez Gaëlle, nous dit l'homme en s'approchant de nous et en nous stoppant net dans notre élan.

- Désolée Henri, mais je dois la ramener dans sa chambre.

- Puis-je lui parler ? demanda Henri.

- Très bien... Mais je ne suis pas sûre qu'elle vous répondra, ajouta Gaëlle désespérée.

- Merci. Il se mit à ma hauteur et me regarda avec un sourire pour me rassurer. Bonsoir jeune fille, comment t'appelles-tu ?

Je le scrutai méfiante, mais je ne dis rien. En fait, je n'aimais pas parler à un inconnu. Puis, je regardais la femme qui était toujours à ses côtés. Elle me dévisageait... Elle portait sur son visage un air tellement chaleureux et doux à la fois, que cela me donnais envie de me blottir dans ses bras fins. Mais, la voix grave d'Henri m'interpella :

- Alors, comment t'appelles-tu ? Insista-t-il.

- Du calme mon amour. Tu ne vois pas qu'elle a peur ! Ne la force pas si elle n'en a pas envie, dit la jeune femme avec une douceur dans sa voix.

- Je sais ma chérie mais... Il ne put finir sa phrase, car je l'interrompis brusquement avec une toute petite voix.

- Kym ... Je m'appelle Kym...

Les trois personnes présentes me regardèrent avec leurs grands yeux.

- Kym ! C'est un très joli prénom que tu as là, reprit la femme surprise. Est-ce que tu serais d'accord pour parler avec nous, Kym ?

Je hochais par la tête pour acquiescer. Gaëlle me regardait d'un air tellement surprise qu'elle me lâcha et s'en alla avec Liliane pour nous laisser seuls. Je m'installais sur un canapé, en face du couple, puis la conversation commença :

- Je me présente. Je m'appelle Henri Malberg et voici ma femme Gwladys.

- Je suis ravie de faire enfin ta connaissance Kym, me répondit gentiment Gwladys.

- Vous me connaissez depuis longtemps ? Dis-je d'un air interrogateur.

- Eh bien... Pour te dire la vérité, nous te connaissons depuis ta naissance.

- Cela veut dire que vous connaissiez mes parents alors ! M'écriais-je

- Bien sûr ! Nous étions très proches de tes parents.

- Comment étaient-ils ?

Gwladys s'installa à côté de moi, prit ma main dans la sienne et commença son récit :

- Ils étaient très gentils. Ton père était brave et tout le monde l'aimait réellement. Ta mère, elle, était une jeune femme d'une beauté envoûtante. Elle était toujours là pour ses proches. C'est aussi grâce à tes parents que nous nous sommes rencontrés Henri et moi. Il y a onze ans de cela, quand nous avions su que tu allais venir au monde... tes parents ont alors décidé que, s'il leur arrivait un jour quelque chose, nous devrions prendre ta garde. Mais, on nous avait dit que tu avais disparu... Tout le monde te croyait morte jusqu'à aujourd'hui.

- Mais pourquoi sont-ils morts ?

- Tu es trop jeune pour comprendre ! Répondit-il d'une voix dure.

Je le regardai et remarquai quelque chose dans ses yeux...

***

Âme-Soeur AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant