Chapitre 20

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PDV Léo

Hier, elle m'avait enfin annoncé qu'elle acceptait d'être la mienne. Je n'en revenais pas ! Depuis le temps que j'attendais ça. C'était devenu inespéré, irréalisable. Je n'avais pas de mots pour dire ce que je ressentais. J'en aurais sauté de joie. Mais, c'était sans compter sur ces conditions. Oui, parce qu'elle acceptait, mais seulement avec ses exigences. Elle en avait quatre... Seulement quatre ! Cela peut paraitre peu, mais... elles étaient énormes. Quel toupet elle avait quand même ! Impossible que j'accepte ça ! Elle voulait être mienne mais sans le vouloir vraiment. Faire chambre à part... Non, mais ça veut dire quoi ça ? Pas question ! J'étais prêt à faire quelques concessions, mais pas ça ! J'avais trop besoin d'elle... J'avais besoin de l'avoir à mes côtés... De sentir son parfum... De la tenir dans mes bras... De la câliner... De la toucher...

En fait, elle avait accepté uniquement parce qu'elle savait qu'elle n'avait pas d'autre choix, mais elle voulait continuer sa vie comme avant, comme si je n'existais pas. Elle avait du tempérament. C'était simple ! Elle refusait toute soumission. Quand je lui dis que je n'étais pas d'accord ni pour les chambres séparées, ni pour le lycée, elle hurla et partit, sans doute dans sa chambre.

C'était comme si elle s'était volatilisée. Elle avait disparu sans laisser de traces. On l'avait cherchée partout mais sans résultats...

Je l'avais retrouvée plus tard dans la forêt. Enfin, c'est plutôt Kévin qui l'avait découverte, loin dans les bois. Nous avions fouillé chaque pièce du manoir dans les moindres recoins, le parc, les écuries... Elle n'était nulle part... C'était comme si elle s'était évanouie de ce monde. Pourtant, elle n'avait pas pu disparaitre comme ça.

Nous avions décidé avec mes Bétas de nous séparer pour mettre toutes les chances de la retrouver de notre côté. C'était de cette manière que Kévin l'avait vue, plus de deux heures après. Elle se trouvait à une bonne dizaine de kilomètres de là. Elle était complètement frigorifiée. Il l'avait délicatement soulevée du sol et était rentré en la portant dans ses bras. Quand je le vis de retour, j'étais vraiment soulagé. Son visage, ses mains, ses vêtements et ses baskets étaient recouverts de terre. Des feuilles séchées et de la mousse étaient accrochées à ses cheveux.

Nous l'avions aussitôt emmenée dans ma chambre. Elle était fiévreuse, très fatiguée. J'étais certain qu'elle se remettrait très vite. Pour le moment, elle avait besoin de repos. Ce fût Julia qui s'occupa d'elle pendant que nous attendions dans le couloir. Elle lui avait retiré ses vêtements sales puis enfilé l'un de ses pyjamas, après lui avoir lavé le visage et les mains. Elle l'avait ensuite bordé comme un bébé en prenant soin d'ajouter deux couvertures supplémentaires afin qu'elle puisse se réchauffer. Ma Béta avait ensuite regagner sa suite et moi, j'étais resté toute la nuit auprès de mon âme-sœur. J'avais approché l'un des fauteuils près du lit pour être très près d'elle et prêt à intervenir si elle se réveillait. Toutes ces émotions m'avaient tellement épuisé que je m'endormis aussi.

***

En ce moment même, elle prenait sa douche. J'avais mis des vêtements de Julia sur le lit. J'étais sorti pour la laisser se changer. Les minutes passèrent et j'en avais marre d'attendre. Je retournais donc dans la chambre. Je la vis, de dos. Elle ne portait que sa serviette de bain. Même comme ça, elle était magnifique. Je sifflais... Elle retourna précipitamment dans la salle de bain et ferma la porte à clé, tout en m'insultant. Cela me fit bien rire. Je repensais à ce corps dissimulé par ce carré de tissu. Je mourrais d'envie de le lui arracher pour la contempler, encore et encore.

Quand elle eut fini de s'habiller, elle ressortit. Je l'admirais... Je ne parvenais pas à détacher mon regard. Je m'avançai vers elle, très lentement, pour ne pas l'effrayer. Et puis, je prenais un peu mes précautions... Je n'avais aucune envie de recevoir un coup de pied là où ça fait très mal... Elle ne bougea pas... et je me risquais à m'approcher encore plus près, jusqu'à ce que j'arrive à sa hauteur.

- Si j'accepte tes conditions... tu viens toujours ? Demandais-je inquiet de sa réponse.

- Euh... De toute façon, on n'a pas vraiment le choix...

- Alors, je ferai en sorte que tu tombes amoureuse de moi !

- C'est ce que tu crois... mais rêve pas trop mon coco !

Je me mis à rire en l'entendant prononcer ce surnom un peu idiot qu'elle m'avait donné. Je lui demandai alors de me suivre pour la ramener à ses parents. Pendant que nous marchions, aucun de nous deux ne parla, comme d'habitude. Mais, cette fois, ce n'était pas vraiment gênant, vu que nous nous étions réconciliés.

Nous arrivâmes dans le salon. Ses parents étaient là. L'inquiétude dévorait leurs visages. Les jumeaux tenaient les jumelles dans leurs bras pour les rassurer. Mon âme-sœur se dirigea vers eux. Dès qu'ils la virent, tous étaient soulagés. Ils l'enlacèrent et tous s'embrassèrent. Je grognais quand les garçons la prirent dans leurs bras. Même si je savais maintenant qu'elle était mienne, je ne supportais toujours pas que d'autres mecs la touchent.

Comme elle avait entendu mon grognement, ma moitié me lança un regard noir. Henri me regardait de travers, prêt à bondir sur moi... mais, mon âme-sœur lui dit qu'elle souhaitait lui parler en privé. Il accepta en lui indiquant d'un mouvement de tête la direction à prendre. Sa femme les suivit.

Les jumeaux me fixaient, intrigués et agacés à la fois. Eux aussi, quittèrent la pièce, me laissant seul, comme à chaque fois, on dirait.

***

Âme-Soeur AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant