Âme-Soeur Alpha

Chapitre 11

PDV Kym

Les filles et moi-même descendîmes pour aller à la salle de réception. Quand nous arrivâmes, les garçons prirent les filles par la taille pour montrer qu'elles leur appartenaient. Je commençais à en avoir marre des possessifs.

J'aperçus mon âme-sœur. Il me dévorait du regard. Tout d'un coup, je le vis s'approcher de moi, mais, je me précipitai pour aller retrouver Gwladys. J'étais restée près d'elle toute la soirée pour être tranquille. Je voyais bien qu'elle était très énervée, mais je m'en fichais énormément.

***

Le moment du repas arriva. J'étais calmement assise à ma place lorsque je le vis et pire encore s'asseoir juste en face de moi. Je ne pouvais pas faire de scandale... alors je l'ignorais complètement. Pendant le diner, je le sentais me faire du pied, mais je ne réagissais toujours pas... jusqu'à ce que celui-ci monte bien plus haut, sur ma cuisse. Cela me rappelait de très mauvais souvenirs....

Je me levais brusquement et le foudroyais du regard. Par la pensée, je transmettais à ma meute mes ressentis et l'image de ce qu'il venait de se passer. Puis, je m'excusais et sortis de table en me retenant de courir devant eux, alors que j'en avais vraiment envie. Je ne voulais surtout pas qu'ils me voient pleurer. De plus, c'était sa faute à lui si j'étais comme ça.

J'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit... Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer. Ces souvenirs atroces que j'avais enfouis au plus profond de mon être refaisaient surface... Et voilà que quelqu'un frappa à la porte. Ah non, ce n'est vraiment pas le moment qu'on vienne me gonfler. Je reconnus son odeur... et je compris que c'était encore lui.

Mais quand allait-il enfin comprendre que je ne voulais pas de lui... que je ne voulais pas d'âme-sœur tout court. Je l'ignorais, mais il insistait pour me parler. Je lui dis de dégager mais c'était comme si je parlais aux murs. C'est alors qu'il défonça la porte de ma chambre. Je sursautais et reculais... Mais il continua à avancer, à s'approcher de moi. A chaque fois qu'il faisait un pas en avant, j'en faisais un en arrière.

Quand il vit que j'avais les yeux rouges, il me prit dans ses bras. J'essayais de toutes mes forces de le repousser mais il persista. Il était bien plus fort que moi et me tenait fermement. Je le suppliais, lui criais de me lâcher. Je sanglotais.

Il me chuchota des mots doux au creux de mon oreille. Au bout d'un moment, tellement épuisée, je ne résistai plus. Je le laissai faire et me mis à pleurer dans ses bras. Il me caressa le dos... et je me détendis complètement. C'était ironique... C'était invraisemblable... J'étais bercée par celui qui m'avait fait pleurer... Par celui que je ne voulais pas voir... Par celui que j'aurais voulu ne jamais rencontrer.

- Ça va mieux ? Me demanda-t-il doucement.

- Tu peux me lâcher maintenant...

- Non ! Je te veux près de moi, grogna-t-il.

- Je ne t'appartiens pas, lui répliquai-je aussitôt.

- Si tu m'appartiens ! S'énerva-t-il.

- Non ! Lâche-moi ! Hurlai-je.

Une nouvelle fois, je lui envoyais un coup de pied dans ses parties intimes. J'espérais que cette fois, il en aurait marre que je malmène ses bijoux de famille, mais c'était le seul moyen pour qu'il comprenne que je n'étais pas la sienne. Et puis, je m'en fichais aussi.

Je voulus m'éloigner de lui, mais il m'attrapa le bras avec une main. Son autre main était occupée plus bas à essayer de soulager sa douleur. J'en avais vraiment marre de lui... Je ne lui demandais qu'une chose. Une seule chose... Qu'il me lâche et me laisse tranquille. Mais impossible... Il ne le voulait pas.

Je le suppliais de nouveau... Mon vœu fut enfin exaucé. Henri et Gwladys arrivèrent en trombe dans ma chambre. Henri attrapa Léo par le col de sa chemise et Gwladys, elle, me prit dans ses bras. Je demandais à Gwladys de le faire partir... et c'est ce que fit Henri.

Ma tutrice resta à mes côtés, à me caresser le dos et à me consoler une bonne partie de la nuit durant laquelle je n'entendis plus parler de Léo.