Chapitre 25

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Elle n'était pas venue. Je n'avais rien sentis, de toute la soirée.

Aux alentours de 5h du matin, je sentis Brook se réveiller, alors je fonçai jusqu'à ma fenêtre, me glissai dans ma chambre sans un bruit et m'allongeai sur mon lit pour faire semblant de dormir. Je n'étais pas fatiguée, au contraire, j'étais en pleine forme. En posant ma tête sur l'oreiller, je sentis directement les poches de sang. J'eu comme une décharge dans tout mon corps, et à ce moment là, rester sur place devint un suplice. J'avais envie de ... de partir faire le tour de la ville à grande vitesse. Mais je ne pouvais pas bouger, car Brook allait entrer dans environ 6 secondes.

Elle ouvrit ma porte, m'oberva un instant, puis referma doucement la porte.

J'avais l'impression de ne plus contrôler mes mouvements. Je saisi une poche de sang, et l'observai attentivement. J'avais tellement envie de gouter, mais j'avais l'impression que c'était la limite. Ma limite ultime.

Je me relevai, et m'éloignai du lit. J'entendis la porte claquer en bas, signe que Brook était partit. Je pouvais enfin sortir de cette pièce. Je me déplacai enfin comme j'en avais envie. A l'allure que je voulais.

Je pris la douche la plus rapide du monde, et j'étais sèche avant d'arriver en bas de mes escaliers. Je me pris quelque chose à manger, même si je n'avais pas faim, c'était comme ... un mécanisme. C'était bon, bien-sûr, mais je sentais bien que ça ne me remplissais pas le ventre. Je sentais la faim. Pas comme je la sentais avant, avec le ventre qui gargouille et ce sentiment de vide dans l'estomac ; mais c'était plutôt comme si je sentais dans tout mon corps que j'avais faim. Vraiment faim. Je savais que j'étais supposée boire ces poches, mais je ne pouvais pas. J'en avais tellement envie, mais vraiment, comme je n'avais jamais voulu autre chose de toute ma vie.

Je remontai, et à ce moment là je me rendis compte que me maquiller allait vraiment très vite. Déjà que je ne mettais jamais plus de 3 minutes avant, mais alors là, j'avoisinais les 15 secondes. Et encore.

Toute cette rapidité me donnais un sentiment d'euphorie que je n'avais pas ressentis depuis longtemps. Me dire que j'allais devoir rester trente minutes dans le voiture, sans pouvoir bouger, me paraissais insupportable. Mais je devais le faire, je ne voulais en aucun cas changer mes habitudes. Il était hors de question que j'attire l'attention, encore moins maintenant qu'avant. Comment est-ce que les gens le prendraient s'ils me voyaient arriver en courant à toute vitesse, sans même être essoufflée ou sans même transpirer ?

Toute cette vitesse me permit d'être clairement en avance, mais vu que je n'avais rien à faire, je décidai de partir en voiture. Mais avant de quitter la maison, une pensée me frappa : et si j'avais faim au cours de la journée ? Je n'allais quand même pas ... Oh mon dieu non. Je montai à toute vitesse dans ma chambre, et dans la seconde qui suivait, j'étais de nouveau devant la porte, une poche de sang dans la main droite. Je la plaçai bien cachée dans mon sac, et je sortis, comme si de rien était.

J'avais l'impression d'être épiée, que tout le monde savait pour moi, et c'était ça le pire. Cette sensation d'être ... hors la loi.

[...]

Arrivée au lycée, je marchais directement jusqu'à mon casier. Toute ces odeurs étaient insupportables. Ces bruits, ces gens, c'était vraiment insupportable. Cette odeur de  sang était de partout, vraiment de partout. Elle avait des nuances différentes selon les endroits, mais elle était quand même de partout.

Comment est-ce que j'allais pouvoir tenir une journée sans péter un câble ici ?

J'ouvris mon casier, et je remarquai directement cette enveloppe blanche. Suspect. Je la pris, la secoua, mais il n'y avait l'air d'avoir que quelques petits trucs dedans.

Sur quoi est-ce que j'allais encore tomber ?

Je l'ouvris, et tombai directement sur le petit mot écrit sur l'intérieur de l'enveloppe :

" Pour les odeurs "


A l'intérieur, se trouvai quelques feuilles de ... menthe ? De la menthe pour masquer ces odeurs de sang et de transpiration et de ... enfin toute ces odeurs ? Je portai les feuilles à mon nez, et je me sentis soudainement mieux. Pourquoi est-ce que je n'y avais pas pensée avant ? Je pris l'enveloppe, déposai mes livres, et partis en direction de la salle. J'allais devoir m'armée de courage pour rester 50 minutes dans une salle remplie de poche de sang sur pattes.

Oh mon dieu

Qu'est-ce qui me prends ?

" Poche de sang sur pattes " ?

Ce sont des humains, des personnes, des gens qui comptent, pas de vulgaires poches de sang sur pattes !

Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne parle pas comme ça ! Je ne peux pas penser à des gens de cette manière ! Ce n'est ni ma manière de penser, ni ma manière d'être. Ce n'est pas moi.

L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant