Chapitre 7

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A la fin de la journée, je m'étais bien rendue compte que Léo et Victoria étaient du même style que Clarissa : beaux, et gentils. Pour Kyle, c'était différent : il était là, mais ne parlait pas trop, il avait l'air d'être toujours en retrait. J'avais déjà rencontrée pas mal de personnes comme ça, donc je ne trouvais pas ça bizarre.

Une fois rentrée à la maison, je me jetai de nouveau sur de la nourriture. D'un côté, je me dis de faire gaffe parce-que je sais que tout va finir sur mon ventre, mais d'un autre, ces céréales sont tellement bonnes ...

Je vais peut-être bientôt avoir mes règles, ce n'est pas normal d'avoir autant faim. J'ai mangée comme quatre et je ne me sens même pas un tout petit peu balonée. Au contraire, j'ai l'impression que plus je mange, plus j'ai faim.

Lorsque je relevai la tête de mon téléphone, je remarquai qu'il était déjà 18h30. Le temps passe vite.

Je montai dans ma chambre et commençai à travailler.

[...]

Je mourrais de faim. Je venais juste de dînner pourtant.

- Tu vas bien Kate ? me demandai Brook en me voyant engloutir trois yaourts de suite.

- Très bien, mais je meurs de faim. Il faut que j'arrête, je sais, dis-je en reposant le pot de yaourt.

- Mais non, nourrit-toi si tu as faim, me dit-elle en me souriant.

- Non, j'ai pas arrêtée de manger aujourd'hui. Je crois que je vais aller faire un petit footing, et ça va peut-être même m'aider à dormir.

- Euh ... je sais pas, il fait déjà bien nuit Kate ...

- Je sais, mais t'inquiètes, je vais juste faire la rue de long en large, une quizaine de minutes.

Elle était clairement en train d'hésiter, mais si je n'avais rien à craindre en plein centre ville, je n'avais toujours rien à craindre dans cette petite ville. A moins de croiser un psychopathe, chose à laquelle je ne voulais pas trop penser.

- Bon ok, vas te changer mais je reste à la fenêtre, dit-elle en se relevant.

Je souris, et montai en haut pour me changer.


Un legging, et une paire de basket plus tard, j'ouvris la porte de la maison et l'air fraî me frappa au visage. Je mis mes écouteurs, et je me rendis compte à ce moment que j'avais oubliée d'aller en chercher après les cours. Je mis la musique en route, et c'était partit. Je n'ai jamais été une grande fan de sport, et surtout de footing comme ça. C'était comme si mes jambes avançaient seules. Je sentais que ça me faisais ... du bien ? Oh mon dieu, courir me faisait du bien, première fois de ma vie.

C'était très libérateur.

Alors que je commençais à peine à sentir que j'allais vite, mon téléphone se mit à sonner. Je décrochai à l'appel de Brook.

" Kate, ça fait vingt minutes que tu cours comme une malade dans la rue, je pense que ça va non ? "

" Vingt minutes ? Déjà ? "

" Oui "

" Bon, j'arrive alors "

" A tout de suite "

Je repartis en petite foulées jusqu'à ma maison. Soudain, j'entendis un gros souffle derrière moi, qui me fis sursauter. Il n'y avait rien derrière moi, c'était donc complétement con de m'inquiéter comme ça.

Je rentrai à la maison, passai sous la douche, et allai me coucher sans oublier de prendre mes petits médicaments.



Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais dans mon lit. Une vague de soulagement m'envahie. Une immense vague. Un grand sourire prit place sur mon visage, c'était déjà un bon matin et une bonne journée. Pas de réveil dans le jardin, ou dans la baignoire, ou je ne sais où. Je me levai en plus deux minutes avant que mon réveil sonne, ce qui m'évitais ce bruit insupportable.

Ouh ce que cette journée commence bien !

[...]

Après un bon gros petit déjeuner, je filai vite à la douche parce-que j'avais l'impression d'avoir beaucoup transpirée durant la nuit. Glamour merci je sais. Je retirai mon top, et mon short, puis je me baissai pour tout mettre dans le panier à linge.

Lorsque je me redressai, je lâchai un cri d'horreur en voyant mon reflet dans le mirroir : des bleus, des marques, pleins, sur mon corps. J'étais complétement sous le choc. Je n'arrivais pas à croire que c'était mon corps. J'étais sous le choc.

Je me dégoutais.

Je décidai de passer vite à la douche. Il n'y avait rien à faire, c'était des grifures, des traces rouges de partout sur mes bras, mon ventre, mon cou et mes cuisses. Pour le moment, je n'avais pas mal, mais je savais que ça allait forcement arriver et je savais aussi que j'allais douiller.

Je me demandais comment est-ce que je m'étais fais ça, bien-sûr, mais j'étais arrivée à un niveau d'énervement contre moi-même, que je me rendais bien compte que je ne pouvais rien faire et donc, je ne m'en inquiétais pas plus que ça. C'est dingue non. J'ai tellement l'habitude de ce genre de choses, que me réveiller avec pleins de marques sur le corps ne m'inquiète même plus.

J'abandonne, je baisse les bras, je n'essaie même plus de comprendre ce qu'il se passe durant mon sommeil.

L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant