Chapitre 5

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Au fur et à mesure de la matinée, je m'étais rendue compte de plusieurs choses :

1) Clarissa était vraiment cool, et tellement jolie que j'en étais complexée

2) Elle devait être vraiment populaire ou un truc dans le genre, parce-qu'ils avaient tous l'air de la connaitre.

3) Mon lycée était 100 fois plus en avance qu'eux sur le programme, et je commençais à vraiment m'ennuyer.


    Arrivée à l'heure du déjeuné, Clarissa alla rejoindre des amis à elle, et je ne me sentais pas de passer un repas gênant au millieu de personnes que je ne connais pas. Je prétextai un mal de ventre pour aller chercher des médicaments dans ma voiture, et je restai dans celle-ci. J'étais plutôt contente de ce début de journée, mais je n'allais pas non-plus dépasser mon cota de parole pour la journée. Je n'ai jamais vraiment eu de copines ou de copains - dans les deux sens du terme. Je n'étais pas habituée à parler et parler et parler encore et encore de tout et n'importe quoi comme j'ai l'habitude de le faire avec ma soeur ou ma mère. Enfin, comme j'avais l'habitude de le faire avec ma mère.

Ne commence pas Kate. Arrête-toi maintenant.

Je ravalai mes larmes, et respirai un bon coup. Je sortis mon téléphone et envoyai un message à Brook.

A : Sister

Je suis toujours en vie, et je crois que je me suis faite une sorte d'amie ? Si c'est pas moi la meilleure alors ! Comment ça va pour toi ? Tu ne t'es pas brûlée avec un café ? Je te ferais un topo ce soir, si je ne meurs pas d'ici là ;)    Bisous


Je ne pouvais pas ne pas paraitre heureuse et optimiste, sinon Brook serait capable de débarquer ici pour me présenter à tout le monde. Je n'ose même pas imaginer ça.

Je pris quelques gâteaux - les préférés de ma soeur - qui étaient dans la boite à gants, et je retournai jusqu'au lycée. J'allai jusqu'à la salle de mon cours, mais bien-sûr personne n'était là parce-qu'ils étaient tous en train de manger. Je m'asseilla par terre, et sortis mon téléphone. Qu'est-ce que j'avais de mieux à faire après tout ?

A chaque fois que j'entendais des pas dans le couloir, je relevais la tête. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pouvais pas m'en empêcher.

Je ne faisais que changer d'application sur mon téléphone, en essayant d'en trouver une qui ne beugait pas. La connexion était terrible ici.

Je releva la tête de nouveau, et je vis un garçon avancer vers moi. Mon regard croisa le sien, et il ne me lâcha pas des yeux. Pourquoi est-ce qu'il avait l'air si ... crispé ? Voir énervé ? Il ne pourrait pas tourner la tête ? C'est très gênant ... Et pourquoi je ne tourne pas la tête moi d'abord ?

Je tournai la tête, pour mettre fin à ce contact visuel super gênant.

- Kate !

Je vis Clarissa arriver en courant jusqu'à moi. Je lui souris.

- Je t'ai cherchée de partout, dit-elle en s'asseillant à côté de moi.

A ce point ?

- J'étais là, dis-je en souriant.

Elle se pencha et regarda de l'autre côté du couloir, et je tourna la tête pour regarder dans la même direction mais il n'y avait personne.

- Bref, je te cherchais, voilà, ça te dis de rentrer ? Je préfère poser mon postérieur sur une chaise, dit-elle en riant doucement.

Je souris, et me relevai. Pourquoi est-ce que je n'ai pas cherchée à ouvrir la porte moi ? Je suis conne des fois - souvent - non ?

[...]

Pour une première journée, c'était plutôt ... vivable. Je ne suis pas morte, c'est déjà ça.

Le chemin du retour était plutôt cour, pour je ne sais quelle raison. Je me garai devant la maison, et en montant les marches qui menaient à elle, je me rendis compte de la situation. Je vivais vraiment ici quand même. J'étais passée d'un centre-ville bruyant et en mouvement constant, à une toute petit ville calme, paisible et où tout le monde se connait. C'est radical, on peut dire qu'on à pas fait les choses à moitié nous.

Je rentrai à l'intérieur, me débarassai de mes chaussures, de ma veste et de mon sac, et me dirigeai vers la cuisine car je mourrais de faim.

Un bon gros bol de céréales plus tard, je montai dans ma chambre pour me jeter sur mon lit comme une baleine.

J'étais complétement creuvée, et j'avais envie de dormir, mais je ne pouvais pas. Déjà, parce-que dormir à 18h, c'est pas super, mais aussi parce-que je devais recommencer à prendre mes médicament et que je n'avais vraiment pas envie. Saleté de sommeil de merde.

[...]

Après un bon repas - à savoir une grosse portion de pâtes au ketchup et parmesan - je fis la vaisselle, et montai en haut pour me doucher.

Petite routine du soir, puis petit thé, et enfin, mon lit. Je regardai par le fenêtre un instant, et je vis ma charmante soeur se diriger vers le portail, puis le fermer. Elle avait peur que je sorte à ce point ?

Je fermai mes rideaux, et laissai ma porte ouverte dans l'attente de ma soeur chérie.

Quelques minutes plus tard, j'entendis ses pas arriver vers moi dans le couloir.

- T'as peur que je sorte à ce point là ?

Elle passa sa tête dans ma chambre.

- Pardon ?

- T'as fermée le portail

Elle me sourit.

- Mais non, c'est juste question d'habitude. D'ailleurs, t'as pris les médicaments ?

- Je vais le faire là

- Ok, bonne nuit, appelle-moi si t'as besoin de quelque chose.

- Bonne nuit, dis-je doucement.

C'est dur de ne pas montrer mon agacement. Je suis très sensible lorsqu'il s'agit de ma situation. J'ai juste des troubles du sommeil, c'est banal, et j'ai des fois l'impression que ma soeur pense que j'ai un énorme problème. Et ça, ça m'énerve.

Mais malgré tout, il faut que je les prennent. J'ai passée trois nuits sans les prendre, et j'avoue que ça n'a pas changé grand choses. Mais si je dois les prendre, je dois les prendre. J'ai déjà essayée de ne pas les prendre, et je sais que un jour, enfin une nuit, mes troubles vont revenir et généralement ça revient plus fort que jamais.

Une petite gélule bleu, et une petite gélule rose plus tard, je posai ma tête sur mon oreiller, avec comme objectif de bien dormir pour passer une bonne journée - enfin une journée pas trop nul quoi - demain.





L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant