Chapitre 54

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J'avais pensée aller à l'hôpital. J'étais sa seule famille.

Mais je n'ai pas pu me résoudre à entrer. Si elle était morte ? Qu'est-ce que j'allais faire ? Tuer tout l'hôpital ? Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas supporter cette incertitude, mais c'était plus supportable que ce que serait d'apprendre que ma soeur, ma seule famille, ma meilleure amie depuis toujours, soit morte. Je ne le supporterais pas. Je ne sais pas ce que je serais sans elle.

L'entrée de la maison était complétement saccagée, et malgré toute ma bonne volonté, je ne pouvais pas ranger. J'avais envie de détruire tout le reste de cette maison.

Rien de tout ça ne serait arrivé si Abraham ne m'avait pas prise pour acquise. Jamais je ne ferais partie de son clan. Jamais. S'il n'avait pas envoyé cette satanée lettre, ils ne seraient pas venu, ils n'auraient pas voulu se servir de moi pour avoir cette foutue maison, qu'est-ce qu'elle à de toutes façons ? Ce n'est qu'une belle maison comme toute les autres ! Je ne cherche même pas à comprendre, ces histoires de vampires me dépassent. Je ne suis dans ce monde que depuis quelques semaines, pourtant, on à déjà essayé de me tuer plusieurs fois.

Mais qu'on s'en prenne à ma sœur, c'est une autre chose, complétement différente. Une chose que je ne pardonnerais pas.

Je faisais les cent pas, sans savoir quoi faire. Je descendis en bas, à la première cave. Leur réserve de sang était énorme. Sans aucune raison, je bu une poche. Puis une seconde. Et une troisième. Je ne m'étais même pas remarquée que je pleurais, jusqu'à ce que le gout salé de mes larmes se mêle au sang. J'étais pitoyable. Je devais faire peine à voir.

Je me relevai doucement. Quel déchet j'étais alors ... J'étais épuisée, émotionnellement et physiquement, de tout ça. Je voulais que ça s'arrête, tout rendre, la rapidité, l'immortalité, tout, et revenir quelques semaines plus tôt pour tout changer.  Ne pas m'endormir. Prendre mes cachets peut-être. Ne pas me faire mordre par je ne sais qui. J'aurais préférée mourir, que de devoir assistée à la mort de Brook. Elle pourrait mourir pour moi, elle me l'a déjà dit, mais je pourrais donner tellement pour elle, plus que ma vie, plus que les mots peuvent le décrire. Si elle meurt à cause de moi, je ne le supporterais pas. Je ne veux pas vivre dans un monde sans Brook. Je ne mérite pas de vivre si ma grande sœur est morte par ma faute. Je ne mériterais pas de passer un jour de plus sur cette Terre sans elle.

Alors que je sortais de leur réserve d'hémoglobine, une porte attira mon attention. Une porte bien plus vieille que toute celle de la maison réunis. J'avançai, j'eu du mal à l'ouvrir, mais je réussis. Force de vampire. Elle devait sûrement être fermée à clef, mais je venais de briser malencontreusement le verrou. Mais ça ne me fis ni chaud ni froid. Elle donnait sur des escaliers, sombres et raides. Pas de quoi me faire peur après cette journée. L'étage du dessous était étonnement allumé par une ampoule, qui avait l'air aussi vieille que le monde. Cette pièce devait être là depuis la construction de la maison. Abraham ne l'avait apparemment pas rénovée comme le reste de la maison.

Des bouquins, plein, de partout, sur les quatre murs qui m'entouraient. Le seul endroit dépourvue d'étagère ou de livres était l'embrasure de la porte. Des livres par terre, des piles plus hautes que moi qui tenaient miraculeusement en équilibre.

Qu'est-ce que ça peut bien être ? Serait-ce la collection personnelle de livres des vampires ? Des livres amassés au cours de leur longue vie ? Possible.

Mes doigts effleurèrent la couverture en cuir vert d'un livre qui avait tout l'air d'une sorte de grimoire de sorcières dans une série en fin des années 90. Impossible de comprendre ce qui était écrit, ce n'était clairement pas une langue récente. Mais l'écriture était néanmoins parfaite et très belle.

Je regardai les livres, à la recherche d'un livre que je pourrais peut-être comprendre. Sur une des étagères, après avoir soufflée pour dégager toute la poussière, j'arrivai à lire le mot "généalogie" gravé sur une étagère. Chacun des livres portait le nom des membres du clan, sûrement passé et présent. J'y retrouvai celui de Clarissa, offert pour son anniversaire, mais aussi celui de Victoria, de Léo, d'Anthony, de Vanessa, de Maria, et de beaucoup d'autre personnes. A la fin de la rangée, alors que je me décalais pour continuer de lire les prénoms des membres du clan, je trébuchai sur un livre de sol. Je me penchai pour le ramassé et sa couverture m'interpela aussitôt.

Elle était propre. Neuve. Et elle portait mon prénom.

Je l'ouvris aussitôt sans chercher à comprendre. Avaient-ils connus une autre Kate ?

Le livre était vide, les pages étaient vierges. Alors que je voulu le remettre sur l'étagère, persuadée qu'Abraham avait préparé ce livre en pensant que j'allais accepter de devenir membre de leur clan, un bout de papier cartonné s'échappa du bouquin.

- Putain, jurais-je alors en me baissant pour le ramasser.

Je pris le bout de papier, et le retourna pour le regarder.

Deux personnes. Abraham et une femme. Qui avaient l'air très proches. Qu'est-ce que ça fichait dans un bouquin que je pensais être miens ? Une erreur sûrement. Pourtant je glissai la vieille photo dans ma poche. Je ne sais pas pourquoi, je sentais que c'était important. J'avais comme un pressentiment. Suivie d'un picotement aux narines.

Quelqu'un approchait. Non pas quelqu'un ... beaucoup de gens. Beaucoup de vampires.

La seconde d'après, j'étais devant la porte, prête à ma battre.

L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant