L'Elue

Chapitre 52

Reprendre mes esprits fut le plus difficile. Ne pas céder à la panique fut presque impossible. J'étais comme en transe. J'avais l'impression que rien de tout ça n'était vraiment en train de se passer. Alors que si, c'était la triste et dur réalité. La réalité est une pute si vous voulez mon avis.

Le portail de chez Abraham avait été défoncé. Ils étaient là. J'espérais tellement qu'ils n'aient pas pu entrer. Je ne savais pas combien ils étaient, s'ils étaient forts, s'ils voulaient me tuer ou non, je ne savais rien, je fonçais tête baissée dans l'inconnu, mais j'y fonçais quand même. Pendant une seconde, ce que le vampire à la cicatrice me revint à l'esprit. Cette lettre, ça ne pouvait venir que de Vanessa. Abraham avait disparu, comment aurait-il pu prendre le temps d'écrire et d'envoyer une lettre ? Pourquoi aurait-il changé d'avis ? Sans même m'en parler avant. Qui lui a dit que je voulais faire partit de ce fichu clan ? Rien de tout cela ne serait arrivé sans cette putain de lettre. Mais pourquoi enverrait-elle une lettre disant que je suis avec Abraham, alors qu'elle m'a clairement fait comprendre qu'elle me voulait de son côté ? Tout ça n'a aucun sens.

J'ai des envies de meurtre.

Ils avaient fait brûler des trucs juste devant la maison, ce château aux airs de compte de fée était maintenant une façade digne d'une porcherie.

- Regardez qui voilà ...

Ils étaient tous sur le porche, collés les uns aux autres.  Le vampire à la cicatrice s'avança dans ma direction et s'arrêta à quelques mètres.

- Tu vas nous ouvrir la maison petite, si tu ne veux pas finir comme ta sœur chérie.

- Ma sœur va s'en sortir, dis-je plus pour me convaincre moi que lui.

- Que tu crois. Maintenant laisse-nous entrer, si tu veux vivre.

- C'est drôle comme vous partez tous du principe que j'ai envie de vivre, dis-je en m'avançant jusqu'à lui. Qu'est-ce qui vous fait croire que ma vie m'est si précieuse ? Si comme tu le dis ma sœur va mourir, je n'ai plus aucune raison de vivre.

- C'est un déshonneur de se laisser mourir, ton clan profanera ta tombe novice.

Est-ce que je venais de le prendre de court ? Et bien ça en avait tout l'air.

- Je n'ai pas de clan. Même si ce que tu dis est vrai, Abraham ne peut pas décider pour moi, personne ne le peut. Je ne fait partit d'aucun clan, je n'ai prêtée allégeance à personne. Je suis mon propre maitre.

- Pourtant cette maison t'obéi, et seul un membre de la famille ou du clan d'Abraham, par affiliation ou non, peut la contrôler.

- Qu'est-ce que tu racontes encore ?

Cet air de fille sûre d'elle-même était dur à garder, alors que j'étais complétement perdue.

- Nous avons été jeté hors de la maison, et je suis sûr que tu n'y es pas pour rien ma jolie.

- Peut-être que cette maison en avait juste marre de votre puanteur.

- Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu veux te battre minus ?

Je souris. Je n'étais pas si sûre de moi que j'en avais l'air, pourtant, j'essayais de tout mon possible de l'être. Si j'avais réussis à me battre contre d'autre avant lui, cette fois ne devait pas être différente.

- Parce-que c'est le cas, répondis-je en me penchant en avant, prête à l'attaquer.

- Tu n'as même pas la moindre idée de ce que signifie se battre avec un chef de clan.

- Si ce pseudo chef est responsable de la mort de ma sœur, je n'ai rien à foutre de ce que peut signifier quoi que ce soit.

- Alors allons-y poulette, mais pas avant d'avoir déterminé ce que j'y gagne.

- Parce-que te faire botter le cul ne serait pas envisageable ?

- Pas du tout. Si je gagne, j'aurais ta vie, ta maison et tout ce qu'elle contient.

Qu'est-ce qu'il à avec cette fichue maison ?

- Et tu deviendras ma femme. J'ai bien envie d'avoir des enfants superpuissants et savoir ce qu'il se cache sous ses vêtements, dit-il en souriant.

Rien que de m'imaginer au bras de cette brute, me donne des envies de suicide.

- Comme tu voudras. Si je gagne en revanche, toi et tes potes, vous repartirez tous de là où vous venez, vous me laisserez tranquille moi et ma sœur, et même le clan d'Abraham. Vous partirez et vous ne reviendrez jamais.

- Quelle demande digne d'une ignorante. Mais ainsi soit-il, besoin d'un instant pout te préparer fillette ?

Tous ces surnoms avaient le dont de m'énervée.

- Ramène-toi connard.