Chapitre 29

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J'avais l'impression que je m'étais toujours introduit dans cette maison par la fenêtre. Alors que non. J'avais l'impression d'avoir toute cette force et ces reflexe depuis toujours. Alors que non.

L'odeur de Brook était de partout dans cette maison. C'était presque une puanteur. Quelque chose dans son odeur me donnais envie de vomir, et heureusement, au moins je n'étais pas du tout attirée par elle. Enfin par son odeur. Bon je me comprends. Certaines odeurs étaient juste divines, ce qui était très compliqué à gérer, et j'étais tellement heureuse que la sienne ne soit pas comme ça.

Je passai à la salle de bain. J'avais des cernes horribles, et mon teint était tellement pale. J'attrapai les seuls produits de maquillage que j'avais, et pour la première fois depuis très longtemps, j'appliquai de l'anticerne, puis de la poudre. Il fallait absolument que je cache ce teint blafard. J'espérais tellement fort que tout allait mieux aller après m'être nourris. Oh mon dieu, rien que d'y penser, mon corps tout entier fut prit de frissons.

Je pris mon courage à deux mains, et descendis en bas. La nourriture sentait bon, mais l'odeur était maintenant différente. Moins j'allais passer de temps en bas, plus vite j'allais pouvoir vraiment me nourrir.

- Je meurs de faim, dis-je en entrant dans la cuisine.

- Ah bah j'espère, ce soir j'ai vu un peu gros. Mais bon, il faut bien nourrir nos gros estomacs.

Je mis la table, en contrôlant le plus possible ma vitesse. J'étais excitée, je le sentais. Pourquoi est-ce que j'avais si hâte ? J'avais l'impression d'être une petite de 8 ans la veille de noël.

- Merci chat, tu me dis stop, dit-elle en s'approchant de moi.

Je serra mon poing sur la chaise. Cette sensation était vraiment désagréable.

- Stop, merci.

- Je pensais que tu mourrais de faim, dit-elle en riant.

- Ouais, mais pas à ce point en fait. J'ai hâte d'aller me coucher, je suis crevée.

Elle se servit, et s'asseyait en face de moi.

- Est-ce que tu voudrais que j'aille me renseigner pour des vitamines ? Tu dors beaucoup en ce moment, et tu n'as pas l'air d'être moins fatiguée pour autant.

- Non, je pense que c'est juste mon corps qui ne s'habitue pas très vite à la reprise des cours. Si ça continue comme ça, j'irais à la pharmacie, t'inquiètes pas.

- D'accord, bah après mangé t'iras te coucher.

- Et ça va toi ?

J'avais l'impression que ça faisait des mois que je n'avais pas parlée avec ma sœur. Je m'en voulais pour ça, car c'était de ma faute. Totalement de ma faute.

- Super. C'est pas le travail le plus dur que j'ai jamais eu, les gens sont plutôt sympas, mon patron n'est pas un gros lourd, donc je gère. Et toi, comment tu vas ? J'ai l'impression que ton sommeil s'est calmé de nouveau non ?

- Oui, je ... enfin, je fais des nuits entières maintenant.

Elle sourit. Elle avait vraiment l'air soulagée. Je me sentais tellement mal.

- Je suis super contente. J'espère que ça va continuer comme ça. Tu prends toujours les médicaments ou tu as arrêtée ?

- Je continue, mais je pense arrêter à un moment.

Je ne les avais pas pris depuis des jours, je n'avais définitivement plus besoin d'eux, pour des raisons plutôt évidentes.

- D'accord, tiens-moi au courant.

J'engloutis le plus vite quelques bouchées de mon plat, puis fis semblant de bailler.

- Je suis désolée, mais je vais tomber de la fatigue là, je ...

- Vas te coucher, t'inquiètes pas. Pense que tu es en week-end depuis ce soir, tu vas pouvoir te reposer !

En week-end ? Déjà ? Est-ce qu'on est vraiment vendredi ? Comment est-ce que les jours ont pu passer si vite ? Comment est-ce qu'en une semaine ...

- Tu vas bien Kate ?

Je sortis de mes pensées.

- Oui, je réfléchissais juste à combien d'heure de sommeil j'avais besoin pour rattraper toute la semaine.

Elle sourit.

- T'inquiètes pas, tu as deux jours. Et au fait, je rentrerais vers 20h demain, je vais faire des heures supp'.

- Pourquoi ?

- Parce-que un peu plus d'argent ne nous fera pas de mal.

- Est-ce qu'on a des problèmes ?

- Non, la maison est entièrement à nous, et les factures ne sont pas énormes, mais j'ai l'habitude de beaucoup travailler, et je déteste rester à ne rien faire.

Je soupirai.

- Je ne vais rien dire, parce-que je sais que ça ne sert à rien, mais juste, ne t'épuise pas pour rien d'accord ?

Elle me sourit.

- T'inquiètes pas. Aller, vas te coucher avant de tomber de fatigue, me dit-elle toujours en souriant.

Je la regardai un instant. Elle n'avait aucune idées de ce qu'il se passait. Ni de ce que j'allais faire quand elle sera couchée. Je lui souris, fis demi-tour, et montai doucement les escaliers. Mon excitation était retombée, à présent, je me sentais mal. Mal de mentir à Brook, mal de rester sous ce toit avec elle malgré ma situation, mal parce-que je ne savais pas ce qui pouvait lui arriver à cause de moi.

Je me jetai sur mon lit. L'odeur des poches de sang dans mon sac me chatouillait les narines, mais j'étais trop contrariée pour y penser. Même si au fond de moi j'avais hâte - pour je ne sais quelle raison - de me nourrir, tout ce que ça représentait me faisais peur.

L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant