Chapitre - 2.

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George regardait l'assiette devant lui sans vraiment la voir. Peur importe les hôpitaux, qu'ils soient moldus ou sorciers n'avaient jamais été connus pour leurs cafétérias.
De toute manière depuis qu'il lui manquait une partie de lui même, depuis que Fred était dans le coma, il ne mangeait plus avec appétit.
Il se forçait à manger mais tous semblait fade.
Et aujourd'hui ne faisait pas exception.

George laissait tourner et retourner en boucle dans sa tête se qu'il avait vu hier,  avec les échos de milles questions, chacune plus bruyante que les autres.
Il était sur d'avoir vu une petite silhouette féminine sortir de la chambre de son frère presque quasiment en courant.
Sans s'en rendre vraiment compte, il se dépêcha de finir de manger et de déposer son plateau sur le chariot retour.
Son inconscient semblait espérer qu'en remontant plus vite au 4ème étage, il reverrait cette femme, qu'il pensait avoir déjà vu, sans vraiment la reconnaître. Elle était partie comme une comète : plus vite qu'une ombre.

George avait même cru à une hallucination. Mais en entrant dans la chambre de son frère il avait vu que celui semblait avoir été bordé proprement, différemment de l'heure à laquelle George était parti manger.
Et puis il y a avait les petites tâches humides sur le bords du lit : quelqu'un avait pleuré. En témoignait l'étrange petit sillage aqueux sur le front de son jumeau.

Non définitivement George n'avait pas put rêver. Mais alors quoi ?
Il regarda les couloirs de St-Mangouste sans vraiment les voir, avançant comme un automate alors que son cerveau bouillonnait de questions. Il connaissait le chemin par cœur désormais.
Lorsqu'il vit la chambre de son frère dans son champs de vision il s'arrêta brusquement et regarda sa montre : 12h30.
Il avança doucement, plus lentement, sur la pointe des pieds, il avait cette même gestuelle que les gens ont lorsqu'ils veulent apprivoiser une bête sauvage.

Il s'arrêta devant l'embrasure de la porte toujours ouverte, et inspira longuement. Il hocha la tête, respira encore un peu les yeux fermés et puis d'un coup sans y réfléchir au préalable, il passa la tête par l'encadrement, discrètement. Pour ne pas se faire voir, il se colla au mur.

Elle était bien là. Comme hier. Il regarda la jeune femme la reconnaissant sur le champ même si il y avait bien deux ou trois mois qu'il ne l'avait pas regardé réellement. Elle ne venait plus trop déjeuner au Terrier et quand bien même, George ne prêtait plus la moindre attention au gens autour de lui, ailleurs.

Il se prit à la détailler. Elle était assise sur le bord du lit, comme si elle restait sur le qui-vive. Assez proche de son jumeau pour lui caresser tendrement le visage en tendant la main. Elle semblait plus petite qu'avant, dans ce pull trois fois trop large pour elle.
Elle regardait son frère sans rien voir tout autour, perdue dans sa contemplation. Il crut voir une ou deux larmes perler sur ses joues mais sans vraiment grand certitude. Elle semblait toute frêle, toute fragile, toute brisée.

Elle resta ainsi sans bouger une dizaine de minutes et George en fit de même, continuant de la regarder sans bouger. Se demander comment il n'avait pas put y penser plus tôt. En la voyant, il lui était apparu avec une clarté limpide que ça ne pouvait absolument être qu'elle. Elle, cette fille qui venait voir son frère en secret.  

Sortant enfin de sa léthargie, elle tourna la tête vers l'horloge, soupira et se leva, bien plus lentement que la veille. Elle attrapa son petit sac, posé au pied de lui et puis se retourna vers Fred, allongé dans le lit.
Elle eut un sourire triste, et faillit verser de nouvelles larmes mais se retint à la dernière seconde. Au lieu de quoi, elle l'embrassa sur les lèvres, comme hier. Quoi que, peut-être encore plus doucement. A la voir faire il semblait évident qu'elle le touchait le plus légèrement possible, elle semblait croire qu'au moindre toucher, elle pourrait lui être fatale.
Alors elle déployait des trésors de douceurs et de légèreté : une fois qu'elle entrait dans cette chambre trop impersonnelle, ses gestes n'étaient plus qu'effleurements et caresses. Semblable en milles points au vol d'oiseaux, précis, léger, gracieux.

Elle le regarda une dernière fois, ferma les yeux avec violence, inspira fortement comme pour se donner courage et pivota vers la sortie.
Elle n'avait pas fait trois pas qu'elle vit une personne dans l'encadrement de la porte.
Elle se figea, commençant intérieurement à paniquer.
George Weasley se tenait face à Hermione Granger. Et il semblait avoir tout vu.

Réveille toi - FremioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant