Chapitre - 19.

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Une délicieuse odeur de petits plats maisons embaumait l'air.

 
En toute évidence les Weasley avaient dut reconstruire le Terrier avec leurs primes de guerre. Ca avait été nécessaire de le faire, et même si les travaux avaient été teinté d'une tristesse ambiante, Hermione avait vu et aidé le clan des rouquins à tout reconstruire durant le mois de Juin -elle avait compris qu'elle était enceinte à la toute fin-. 
Mrs. Weasley avait tenu à ce que tout soit refait à l'exacte identique. Ils auraient sûrement put s'acheter une plus grande maison, ou la rénover bien plus luxueusement.
Mais si il y avait une chose qu'Hermione avait finit par comprendre sur les Weasley, c'est qu'ils aimaient leur petit nid douillet comme il était, et qu'ils n'en avaient que faire de l'argent et des dorures, des couvertures de satin et des verres de Cristal.
Il y avait quelque chose de rassurant après la guerre, à tout refaire comme avant, et ça avait été réussi avec brio d'ailleurs ! Les marches bancales, les fissures dans le mur tout était revenu comme c'était avant. Enfin presque...
En regardant le résultat, il avait été sensiblement visible pour tous que ce qui manquait était bel et bien autre chose que matériel : l'Ame du Terrier.  
C'était d'autant plus douloureux qu'à cette époque, le seul qui aurait put la ranimer, était alité à St-Mangouste, presque aussi mort qu'elle. 

Depuis que Fred était revenu, le Terrier reprenait vie lentement. Chaque jour, c'était une reconstruction de l'immatériel qui se faisait. 

En descendant les marches inégales - et plus ou moins dangereuses- de l'escalier, ce fut la réflexion qui traversa l'esprit d'Hermione. 
Elle devinait, elle sentait la présence de Fred derrière, occupé à descendre l'escalier, mais probablement un plus à la regarder... 

Elle l'avait déjà descendu tant de fois, ces fichus escaliers bancals ! Avec Harry, Ron, Ginny, Percy, les jumeaux... 
Elle se souvenait avec forces de détails, le nombre de fois ou elle avait discerné sa présence dans son dos, alors qu'elle descendait les marches avec son ou ses meilleurs amis pour aller manger. Elle avait retenu avec précision la sensation de son regard sur sa nuque, à lui dresser les poils, à la faire frissonner. Elle n'en avait jamais été sûre mais elle aurait sûrement été prête à parier que c'était devenu un jeu pour lui, avec le temps. De la dévorer du regard ainsi, alors qu'ils descendaient ces escaliers tordus, complétement inconscient, au risque de se faire prendre. 
C'était Fred, c'était pour ce genre de détails qu'elle l'aimait tant. 

Elle était persuadée d'avoir descendu ces escaliers dans tous ses états : la peine, la joie, le rire, la colère, la tristesse, les pleurs, l'angoisse du lendemain, et l'insouciance de la jeunesse. Mais jamais au grand jamais, elle n'avait descendu ces escaliers dans un tel état de stress. 

Elle savait que ce n'était pas un contrôle ou un examen qui l'attendait en bas, non c'était bien pire. 
Ce n'était pas seulement un test ou une épreuve, ni même les deux à la fois. Non. Au bas de ses escaliers, c'est le poids de ses secrets qui l'attendait avec un regards narquois. C'était tout ce qu'elle n'avait pas dit depuis 4 mois et une semaine, tout, absolument tout. C'était regarder ce qui était devenu sa famille, les regarder dans les yeux et dire "je suis enceinte". Et ça, elle n'était même pas sûre que Godric Gryffondor en ait jamais eut le courage... 

Elle se demandait comment l'Amour de sa vie faisait pour rester aussi calme derrière elle, avec son sourire aux lèvres.
Non... Pas le sien. Ce sourire là, elle ne lui avait jamais vu. Il était tellement plus grand, tellement plus éclatant, tellement plus heureux... C'était un sourire qui semblait clamer haut et fort qu'il était le plus chanceux de tous. 
Ce qu'Hermione n'avait pas compris sur l'instant, c'est que c'était la vu de celle qu'il aimait, et de son ventre qui lui soufflait. 

De toute façon, comme je le disais plus tôt, Hermione était beaucoup trop angoissée pour réussir à réfléchir correctement. Envolée la belle tête pleine de naguère, celle d'aujourd'hui bouillonnait tellement trop pour réussir à produire une seule pensée raisonnée. 
C'était une nouvelle forme de guerre qui s'animait en elle. Celle qui mérite tout les combats : l'amour maternel.  

Mais arriverait-il à expliquer aux yeux de tous leur proches une grossesse aussi précoce ? 
Sa Peur lui criait que non, mais la main de Fred sur son épaule et le baiser qui venait de déposer sur son front lui criait tout le contraire. 
Hermione ne savait pas qui écouter, elle était perdue. Au fond, elle aurait seulement voulu que cette journée fut terminée, ou bien trouver enfin ce courage qui lui avait valu une place à Gryffondor...



Réveille toi - FremioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant