Chapitre - 9.

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La nuit avait été étrangement reposante et pourtant Hermione se sentait fatiguée en descendant ce matin-là. 
Comme tous les soirs elle avait mis du temps à s'endormir.
Comme toutes les nuits elle avait fait des cauchemars.
Comme tous les matins elle s'était réveillé aux aurores pour aller dire bonjour à la cuvette des W.C. 
Et comme à chaque fois, elle n'avait put se rendormir.
Elle était donc restée allongée sur le dos, bras le long du corps, mains sur le ventre, regard rivé sur le plafond.
Le lit sentait la menthe, le parfum de Fred avait réussi autant à la rassurer qu'à la rendre plus triste.
Si elle se concentrait un peu elle avait l'impression qu'il était derrière elle, allongé lui aussi sur ce petit lit une place.
Ils s'étaient déjà couché sur de si petits endroits et ils avaient pris l'habitude d'y tenir, collé l'un un l'autre, entrelacés étroitement à se tenir chaud, dans des entremêlements à ne plus savoir ou démarrait son corps et où se séparait celui de l'autre.
Enlacés ainsi, ils semblaient n'être qu'une seule et même personne aussi bien qu'une petite boule de lumière brûlait au sein de leurs deux cœurs, laissant planer l'idée qu'ils étaient invincibles.
Mais cette fois si Hermione était seule.
Et elle avait  tellement trop froid.

Quand elle descendit pour le petit-déjeuner, ses yeux étaient un peu plus gonflés qu'à l'ordinaire, un peu plus rouges aussi. 
Molly était aux fourneaux, à courir dans tous les sens pour nourrir sa famille. George, Ron, Ginny et Harry était les seuls encore attablés. Hermione salua tout le monde et s'assit en face de ce dernier.

Elle prit un énorme croissant encore chaud et beurré et commença à l'émietter. Elle n'avait pas faim et se sentait encore un peu nauséeuse. Ginny lui fit un petit sourire mais ne lui dit rien. Georg lui sourit également et lui fit un discret signe de tête vers son assiette pour l'intimer à manger.
Elle n'en fit rien.

Harry regardait sa meilleure amie. Et plus il la regardait plus il lui semblait qu'elle n'était pas dans son état normal.
Dans un grand effort, la brune s'était mise en tee-shirt. Mais le vêtement était toujours trois fois trop grand et cachait à merveille son ventre naissant.

Elle regarda Ron s'empiffrer si rapidement qu'il donnait l'impression de n'avoir jamais manger.

"-Quoi ChHermione tu manches pas ? CH'est bon tu chais ?" Hermione ne lui répondit pas. L'odeur des aliments ne l'aidait pas avec sa nausée et son meilleur ami qui lui avait parlé la bouche pleine avait porté le coup de grâce. Elle se leva de la table en courant.

"- Qu'est ce qu'elle a pour toujours se lever de table en courant Hermione ?

-RON !

- Bah quoi 'Gin ? C'est vrai non ?" Sa petite sœur lui lança un regard noir alors que le regard d'Harry oscillait entre Ginny, Ron et l'embrasure de la porte avec une lueur inquiète. Il était définitivement sûr que quelque chose n'allait pas. Et sa chérie avait l'air de savoir quoi...

La rouquine, décida de se lever et de rejoindre sa meilleure amie, qui avait déjà retrouvé les toilettes à une vitesse surprenante. Elle lui tint les cheveux et lui tendit un verre d'eau par la suite.
En bas George dévisageait son frère avec le même regard noir. 


Le reste de la journée se passa dans un grand calme. George partit à l'hôpital sur le coup de neuf heures et y resta pour la journée.
Le reste des personnes vivant pour certains au Terrier s'occupèrent à des choses et d'autres.
Ginny tenta de faire sourire Hermione dont les interrogations et la tristesse ne lui facilitait pas vraiment la vie.
Harry et Ron restèrent également avec elles une bonne partie de la journée. Si le rouquin n'avait absolument rien remarqué, Harry attendait juste le moment pour pouvoir interroger doucement Hermione.

Au repas du midi, Hermione mangea à peine plus d'un quart de son assiette mais c'était déjà un grand progrès. Cette fois-ci Molly remarqua elle aussi que quelque chose n'allait pas. pourtant elle eut l'instinct de ne rien dire à Hermione et lorsque celle-ci resta seule pour l'aider à faire la vaisselle elle l'observa plus attentivement.

Tout comme sa fille, l'état physique d'Hermione la frappa. Elle le soupçonnait être le résultat d'un état psychique encore plus déplorable. Elle se demanda  ce qui avait put mettre la Gryffondor dans cette état :
Son fils.

La matriarche comprit que George n'avait pas le moins du monde mentit en arguant qu'elle avait besoin de rester ici.

"-Hermione ma chérie ça va ?" la jeune fille accusa le coup de cette question. elle s'y attendait venant de Mrs. Weasley mais elle n'en était pourtant pas préparé. Elle chassa les larmes qui affluaient d'un battement de paupières.

"- Je... Oui Madame... Euh Molly. Je vais bien.

- Hermione ma douce tu peux tout me dire tu sais ?

- Je... Oui Molly. Ne vous inquiétez pas.

-Sûre ?

-Sûre." Mrs. Weasley n'en crut pas un mot mais elle ne lui en dit rien. Elle ne voulait pas la braquer encore plus. En revanche elle s'inquiétait. Qu'est ce qui pouvait être si grave ?

Vers 16h00 Tonks, Lupin et Teddy passèrent prendre le thé. Lorsque Hermione vit le petit garçon qui gazouillait dans les bras de son père, elle se figea, soudain plus blanche.
Elle tenta de ne rien laisser paraître mais avec de grandes difficultés. Elle salua la métamorphomage, avec un sourire qui s'efforçait de ne rien trahir. Elle s'approcha ensuite du père et du fils pour les saluer à leurs tours déjà plus raide.
Le garçon lui fit un grand sourire et lui tendit les bras.
Sa première idée fut de reculer mais le regard encourageant de Tonks l'en dissuada et elle le prit dans ses bras avec réticences et doutes.
Mais lorsque le petit passa ses bras autour de son coup, ils s'évanouirent tous.

Ils étaient assis dans le salon depuis bien plus d'une demi-heure et Hermione n'avait toujours pas lâché Teddy. Il était perché sur ses genoux et après l'avoir fait manger, Hermione jouait maintenant avec lui, avec un grand sourire. Tonks et Remus les regardaient tous les deux avec bienveillance et amusement.

"- Tu te débrouilles bien avec les enfants Hermione ! Tu seras une bonne mère tu sais ?" l'effet fut immédiat. Hermione arrêta de sourire. Elle pâlit d'un coup, tendit son fils à Tonks sans même lui répondre. Elle ne regarda personne et partit le plus rapidement possible en couinant quelque chose que personne ne comprit.

Dans le salon les regards s'échangèrent avec incompréhension alors que Ginny se cachait le visage dans ses mains désespérée de la discrétion de sa meilleure amie. Tonks demanda qu'elle maladresse elle avait encore put faire mais personne ne lui répondit, tous trop hébétés.

"-Je... m'en occupe." assura la jeune Weasley en se levant.

"- Gin' ! Hermione va... bien ?

-... Oui, Harry." lui assura-t-elle avant de partir à son tour à la recherche d'Hermione. Mais Harry comprit que sa petite amie lui avait mentit : elle avait fui son regard. Et Ginny ne fuyait jamais son regard.
L'angoisse du brun monta encore d'un cran.


Ginny trouva Hermione assise en boule sur le lit de Fred, adossée au mur. Son corps tressautait à un rythme régulier et Ginny put comprendre qu'elle pleurait. Encore.
La rouquine s'assit à côté d'elle sans rien dire et passa un bras autour de ses épaules.

"- Chut... Lààà... Hermione, ça va aller ce n'est pas de leur faute tu sais... Ils ne savent pas... Ce n'est pas un reproche mais ils ne peuvent pas comprendre.

-Je sais... Personne n'est au courant à par toi et George... Je ne l'ai même pas dit à Fred...

-Tu ne lui as pas dit ?

-Je ne lui parle jamais quand je vais le voir, je trouve ça idiote vu que... qu'il dort..." sanglota Hermione d'une petite voix.

Sa cadette se mit à réfléchir très vite... Et elle sauta du lit avec une rapidité que la future mère ne comprit pas. Elle la regarda de ses yeux larmoyants et Ginny lui expliqua avec un grand sourire :

"- J'ai une idée !!"

Réveille toi - FremioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant