Partie 2, en enfer

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Je rentrais avec Ghita, nous avions traîné au centre commercial. Je devais aller dormir chez Bilel. Mais on a croisé un pote de Ghita et il nous a proposé de boire un verre. Ghita m'avait promis que ce serait rapide, donc je l'ai suivi. Sauf qu'une fois chez le mec, ça traîne, des mecs débarquent avec des meufs. Ils allument des chichas, sortent des bouteilles. Ghita est à fond dans sa conversation avec le mec. Moi, j'ai la tête ailleurs, je lis les nombreux messages inquisiteur de mon mec. Bilel ne fait que de m'appeler, ça sonne à plusieurs reprises. Je réponds, lui explique la situation, il hurle comme un taré.

- T'es allée faire ta pute avec des mecs alors qu'on devaient se voir ? Me répond-t-il
- Je fais pas ma pute, je me suis retrouvée dans ce truc à cause de Ghita, je vais rentrer !
- Bilel : Ouais rentre, ramène ton cul ici, sinon je viens te chercher la putain de ta mère !

Je le haïssais plus que tout quand il parlait de ma mère. C'était le seul truc en moi qui me rendait encore un peu humain. Il le savait et il le faisait volontairement. J'avais beau être une petite frappe dehors, avoir une grande gueule, ne pas lâcher une phrase sans insulte, face à Bilel j'étais rien. Au départ c'était de la soumission par amour, par peur de le vexer, de l'énerver, peur qu'il me délaisse, puis ça s'est transformée en peur réelle : peur de lui, de ses faits et gestes. Il m'a rappelé une vingtaine de fois, en m'insultant de tous les noms. J'entendais du bruit, je savais qu'il était pas dans un état normal, il avait dû tiser. Mais ça changeait rien à mon quotidien. Par chance, j'ai trouvé un mec qui a bien voulu me ramener. Et aussi naïve et conne que j'étais, je suis montée avec lui sans rien craindre, sans prendre conscience des risques. A l'époque le risque, c'était un truc quotidien pour moi, j'en avais plus rien à foutre.

Je suis arrivée chez Bilel vers 02 heures du matin. Il était avachi sur le canapé pourri de son appartement miteux, complètement mort. Il y avait deux mecs que je connaissais à peine avec lui. Il y avait des verres, de l'alcool, du shit sur la table. J'ai juste eu le temps d'enlever ma veste qu'il a attaqué :
- Bilel : Ça y est, c'était bon avec ton fils de pute ?
- Je viens de te le dire Bilel j'étais avec Ghita, demande lui !
- Elle vaut rien la parole de ta salope de copine et la tienne non plus. Tu crois que je sais pas ? Tu crois que j'ai pas vu le shmetta (*insulte) qui t'a déposé en bas là ?

Il était menaçant et calme à la fois. C'était le côté de Bilel le plus effrayant.
- Je le connais même pas, il m'a juste ramené
- Bilel : Tu l'as bien sucé pour qu'il se propose de te ramener ?

Je fulmine :
- Mais nique ta race, moi je vais pas à droite à gauche !
Il s'est levé d'un coup, me mettant une gifle de cow-boy.
- Tu crois que je sais pas, que tu sors avec un khel du quartier, que ça fait je sais pas combien de temps il est sur toi ? T'as fait quoi avec ? T'écartes les jambes aussi facilement qu'avec moi ou pas ?
Je tenais ma bouche ensanglantée. Quand il était comme ça, fallait pas répondre, fallait pas alimenter sa haine, fallait laisser couler. Sauf qu'il m'en a remis une deuxième. Donc j'ai répondu, je l'ai giflé. Il m'en a remis plusieurs, en m'insultant. Après plusieurs coups, il m'a jeté sur le canapé. J'ai pas fait le rapprochement au début, parce que forcément c'était Bilel, il pouvait rien me faire.

- Tu veux faire ta pute, tu veux faire ta salope, tu veux me manquer de respect, je vais t'apprendre un truc, Bilel personne lui manque de respect !!
Il disait tout ça en me tenant la gorge, en m'étouffant. Je me sentais humiliée de me faire frapper devant ses guignols de potes. Mais ils étaient tous complètement morts, alors après tout.
Et l'ambiance a changé, il s'est assis sur moi, a bloqué mes bras. L'idée est montée à mon crâne, je l'ai poussé, le pensant incapable d'aller jusqu'au bout.
- Bilel lâche moi, lâche moi !
- Ferme ta gueule, ferme ta gueule !!!!
Il m'a giflé, et s'est remis sur moi. Il a tiré mon haut, déboutonné mon pantalon. Je le poussais, je le poussais de toutes mes forces. Mais c'était une masse, une grosse masse qui pesait beaucoup trop lourd sur moi.
- FERME TA PUTAIN DE GUEULE !

La rose fane mais pas ses épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant