|《 35 》|

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Assise côté passager, je suis clairement en train de bouillonner de rage dans cette voiture de merde. Salah n'arrête pas de me parler mais je ne prends même pas la peine de l'écouter, je discute solo avec mes démons pour mieux avoir la haine et lui démolir sa gueule toute pété qui est en train de m'énerver plus que jamais.

Voyant que je ne l'écoute vraiment pas, il pense bêtement qu'en se garant j'aurais son attention. Oh gars, je vais te manger devant tous les gens qui passeront devant cette caisse.

Salah - OH ÉCOUTE-MOI NON ?! 》

Le ton haussé, c'est une bonne gifle de ma part qui se prend. Celle-là, il l'a bien cherché.
Il me lance un regard monstrueux après la claque, on voit dans ses yeux qui veut me la rendre.

Salah - C'est bon t'as fini ?
Moi - Bouge de là Salah, j'veux rentrer !
Salah - On parle d'abord.
Moi - Mais j'ai pas envie d'parler avec toi en fait, j'veux rentrer moi alors démarre ta grande race.
Salah - Par Allah continue à parler comme une cagette de quatorze piges, tu verras c'que j'vais faire. Oh pisseuse !
Moi - Mais va te faire foutre. Dis-moi tu vas faire quoi ?! 》

Les deux phrases à peine sorti, il me prend par la mâchoire et colle son visage contre le mien.
Il ne me fait rien, il respire juste fort, très fort. Ses yeux se ferment lentement, il glisse sa main sur ma nuque et dépose un doux baisé sur mon nez.
Ce simple petit geste a réussi à me calmer, je me détache de lui puis me cale au fond de mon siège.

Salah - Tu m'laisses t'expliquer ?
Moi - Y'a rien à expliquer.
Salah - Oh mais putain, arrête d'me faire ta gamine Nawel.
Moi - ...
Salah - S'il te plaît.
Moi - ...
Salah - Nawel ?
Moi - Ouais ouais ! 》

Gonflé, il soupire fortement, les mains sur le volant et les yeux fixant tout droit devant lui, il ne dit plus rien. Il attend quelque instant, peut-être le temps que je sois plus posée.
Et après plusieurs minutes je le suis, je suis surtout curieuse de savoir de quoi s'est-il souvenu, alors je le regarde et il me regarde à son tour.

Salah - Elle t'a raconté de la merde, je me suis rappelé de rien du tout, j... je sais même pas c'que c'était en fait.
Moi - Dis-moi !
Salah - C'est un rêve que je fais souvent ces derniers temps enfin si c'est un rêve un souvenir j'sais pas moi.
Moi - Mais c'est quoi ??!!
Salah - Gueule pas ta race. C'est... Je suis jeune, environs douze-treize ans. Le premier rêve je suis dehors avec Shéheila, on galère dans la rue, j'sais même pas c'qu'on fout. Puis une personne, même bougie que moi, débarque et m'embrouille, j'vois pas son visage, il est flouté. Cette personne m'raconte de la merde, on discute mais j'comprends même pas un mot, c'est incompréhensible. Elle commence à s'énerver et la seule chose que je comprends c'est sa phrase « qu'importe dans la merde où tu te trouves, je serais toujours là ».
Moi - Combien l'as-tu fais ce rêve ?
Salah - Quatre ou six fois... Il se finit toujours de la même façon : l'étranger dit cette phrase de merde et je me réveille. 》

Je ferme les yeux quelques instants et réfléchis. Ce n'est pas qu'un simple rêve, c'est un souvenir je le sais. Une partie de moi est déçue que ça soit son premier mais en même temps tellement heureuse parce que ça signifie beaucoup de chose, la premier c'est que c'est un début et que normalement insha'Allah il se rappellera de moi aussi.

Salah - Nawel ?
Moi (ouvre les yeux) - Mmh... ?
Salah - Tu m'en veux encore genre ?
Moi - Bien sûr. Tu ne sais pas à quel point j'ai eu honte de savoir qu'elle, Rayhane, une inconnue sait que tu t'es rappelée d'au moins une chose est pas moi. Si tu l'as encore oublié, laisse-moi te rappeler que c'est moi ta femme Salah, pas cette... fait chier !
Salah - J'savais pas, j'étais même pas sûr que c'était un réel souvenir.
Moi - Et t'as crus qu'elle, elle pouvait t'éclairer ?
Salah - Non mais j'avais besoin de parler et je ne voulais pas te faire de faux espoirs, c'est tout.
Moi (rire nerveux) - Gros foutage de gueule.
Salah - T'es sah là ? T'es vraiment vénère ?
Moi - Je suis là pour toi Salah et tu ne le vois même pas. Qu'est-ce que j'en ai rien à foutre de tes faux espoirs, fais-moi en autant que tu veux même, je m'en fiche ! Juste, lorsqu'il t'arrive des choses comme ça, aussi importantes que celles-ci dis le moi.
Salah - D'accord.
Moi - Et si un jour tu finis par voir le visage de cette personne, tu me le dis.
Salah - Ouais. 》

« Souvenirs Inoubliables. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant