I. Amnésie

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Comme deux étrangers

Des draps si chauds, un rayon de soleil et j’avais l’impression d’être allongée sur un nuage, loin de la grisaille habituelle. La nuit avait été si apaisante. Je me sentais comme un bébé, tranquille et sans inquiétude, c’est si rare dans ce monde qui va toujours à cent-à-l’heure. Je me réveillais sans me souvenir de m’être endormie ; dans des bras qui me semblaient si familiers. Dans des bras ?

Je réfléchis deux secondes. Je me surpris dans un lit, blottie aux côtés d’un homme dont je ne me rappelais rien. Je ne me rappelais d’ailleurs de rien du tout. Une sorte de black-out total. L’inquiétude me pressa de toutes parts. Qui suis-je ? Une jeune femme apparemment… Et où ? Paniquée, je me relevais et sortis précipitamment du lit (de mon lit ?), bousculant au passage cet étranger avec qui j’avais passé ma nuit. Je n’étais pourtant pas une fervente buveuse et de toutes façons, l’alcool ne faisait pas oublier toute une vie… du moins, il me semble. Et cette étrange impression de déjà-vu… Le jeune homme ouvrit une paupière, puis l’autre, et se redressa soudainement, l’air surpris, regardant autour de lui comme moi je l’avais fait quelques instants auparavant.

 J’aurais dû avoir un mauvais pressentiment mais étrangement, un élan : j’eus envie sous le coup d’une pulsion étrangement habituelle, de le prendre dans mes bras pour lui faire un câlin. Me retenant, gênée, je ne comprenais pas les réactions de mon corps. L’homme me dévisagea et je remarquai enfin que je ne portais rien. Visiblement aussi gêné que moi, il détourna les yeux le temps que je trouve un tee-shirt et une culotte. Je cherchais dans la salle le moindre indice susceptible de me fournir une indication sur le lieu et ce que je foutais ici. Et, du coin de l'oeil, je le voyais faire de même.

Je ne pouvais expliquer le manque d’angoisse que je ressentais. J’étais surprise, certes. En même temps, se retrouver nue avec un homme dont tu ne te rappelles rien, toi-même amnésique et lui n'ayant pas l'air mieux, mais tu sais au plus profond de toi que tu as partagé bien plus qu’une nuit avec cet étranger, il y a de quoi être surprise !

C’est lui qui fit le premier pas. On se savait tous les deux dans la même situation, étrangement. La lecture des gestes de l’autre semblait automatique, comme acquise avec de l’expérience.

«  Tu viens, on va petit-déjeuner ? »

J’acquiesçai silencieusement et lui souris. Le temps qu’il enfile la chemise posée sur la chaise pas loin (lui avait déjà un boxer, mais tellement moulant que comme s'il était nu). Nous nous dirigeâmes vers la cuisine. Après avoir fouillé les placards, chacun ayant trouvé ce qu’il aimait, nous nous assîmes à table sans bruit. Et nous commençâmes à manger dans ce même silence. Mais cela ne dura pas :

"Que fait-on maintenant ? me demanda-t'il franchement.

- Je n’en ai aucune idée… on devrait déjà réunir toutes les informations qu’on trouve ici avant de décider quoique ce soit...

- Je me demande qui j’étais pour toi… »

°J'espère que cela vous a plu^^

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