Chapitre VI - Celui où je fais connaissance avec un casse-tête ...

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Paul vint me chercher alors que j'étais avec mes amis. La Grande Reine exigeait ma présence immédiate et la présence de mes amis étaient interdites, ils étaient tout de même extérieurs à la cité. C'était le genre d'annonce qui vous donnait clairement la chair de poule quant à ce qui allait suivre.

Il me guida dans l'un des bureaux d'Hélène. Le bureau « officiel », celui que tous connaissaient et d'où elle faisait certaines de ses interventions. Celui où on ne parlait jamais de sujets brûlants et où ne se trouvait aucun document confidentiel. C'était un étrange choix pour une réunion apparemment confidentielle. Elle m'y attendait avec Thibault, Aradia, Yves et Kamélia. Derrière eux, il y avait quelques gardes royaux entourant Élodie que je ne connaissais pas encore.

Je ne savais encore rien d'elle, mais elle me faisait pitié. Elle était plutôt petite, en tout cas plus que moi, et avait des rondeurs, plus que Camille ou moi. Ses longs cheveux blonds encadrant son visage rose et joufflu pendaient tristement vers le sol pendant qu'elle sanglotait. Ses larmes tombaient de ses grands yeux bleus clairs, le long de son nez retroussé, jusqu'à sa bouche aux lèvres charnues.

Ma tante me désigna le siège à ses côtés. Me retrouver entre elle et Yves ne me tentait pas, mais j'obéis. Une femme, le chef des renseignements qui s'appelait Catherine Delarue prit alors la parole.

- Ce matin, on a découvert que la barrière entre notre cité et le monde réel a été franchie. Personne n'a pu voir qui, ni quand. Quelqu'un a réussi à endormir nos gardiens. Et ce matin, regardez ce qu'on a trouvé. Cette fille, sans identité. Son seul souvenir serait qu'elle s'appelle Élodie. On a fait des recherches, personne ne la connaît ou ne l'a déjà vue.

Tous se tournèrent vers Élodie qui pâlissait à vue d'œil.

- Elle est donc le poseur de bombes ?

Je n'en revenais pas. C'était une adolescente. Elle devait avoir mon âge. Hélène grimaça en entendant ma phrase.

- Théophile, il faut être plus mesuré tant que tu n'as pas toutes les informations.

- Euh, d'accord ! Mais je m'étonnais juste.

- Dans ce cas, demande juste : Pensez-vous qu'une fille aussi jeune puisse être liée à cette bombe ?

- Continuez Catherine ! ordonna Yves.

- En fait, elle ne peut pas avoir posé la bombe. On a découvert que c'est un sort qui a amené l'objet ici. Or, la jeune fille a été hospitalisée ce matin. Il s'est avéré qu'elle n'a pas le gène de la magie.

On la dévisagea tous surpris. Je n'avais jamais compris pourquoi il y en avait qui possédait le gène de la magie sans être magicien. Mais cela arrivait dans nos cités. C'était rare. Mais ça s'est déjà vu. Pourtant, personne, dans les cités, n'avait ce gène absent. Mais dans le monde réel, on supposait que ce gène n'existait pas forcément. Se pouvait-il que quelqu'un du monde extérieur puisse être arrivé dans une de nos cités. Pour y faire quoi ?

- Donc le poseur de bombe a sans doute profité de la pagaille, pour lui faire passer la barrière et lui a ensuite effacé la mémoire, supposa Kamélia. Qu'est-ce que cela pourrait lui rapporter ?

- Elle doit être porteuse d'un sortilège, songea Aradia. Cette enfant est un piège.

- Sauf votre respect Altesse, c'est impossible !

- Ah oui ! Et pourquoi ? questionna Hélène intrigué du ton catégorique de l'agente.

- Elle est insensible à la magie !

La fée perfideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant