Chapitre XI - Celui où le mystère ...

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Nina donna naissance un peu en avance à la petite Cécile, un matin de la mi-juin, comme son frère à son âge, elle faisait craquer tout le monde avec ses sourires éblouissants mais c'était bien là tout ce qu'elle avait en commun avec son frère, elle n'avait ni les boucles, ni la mèche blonde de ce dernier par exemple, elle avait bien plus pris du côté de Christophe apparemment, en tout cas, elle avait ses yeux verts absinthes, et les cheveux blonds cendrés échevelé de ses tantes.

Je rendis visite à la mère et la petite en compagnie d'Élodie, Éric, ma mère, Camille et Mickaël, Camille se sentant obliger de l'amener partout, comme un petit chien, j'aurais d'ailleurs dû lui offrir une laisse à son anniversaire. Peut-être devait-on lui préciser qu'être en couple ce n'était pas être ensemble à chaque instant, ou lui expliquer que se séparer de lui un jour ne la tuerait pas.

Reprenons notre histoire. Avant d'arriver à la chambre nuptiale, on dût passer par Rosalie et la « bande de folle » comme Christophe appelait toujours ses sœurs. Avec elles leurs époux et compagnons, qu'il qualifiait au mieux de fou. Fabien Bates, le cousin de Nicolas, âgé de seize ans, qui avait longtemps était mon modèle et conseiller avec les filles étaient là également, comme les autres cousins et cousines de mon ami, et semblait s'ennuyer à mourir. Je lui fis un signe de tête avant de m'éclipser dans les escaliers. Nina était épuisée et cela se voyait, mais elle était aussi très heureuse. Toute la famille était réellement enchantée, même Nicolas, bien qu'il ne l'avouerait pas avant un moment. Christophe nous parla un peu du baptême qui s'effectuait toujours le plus rapidement possible, Nicolas était parrain bien sûr, comme c'est la tradition si l'enfant a des aînées, mais aurait pour marraine les tantes Émeline et Sandrine ainsi que Kamélia, puisqu'on nommait en plus, traditionnellement, une personne plus puissante, du même sexe que l'enfant.

Mon ami et moi nous redescendîmes très vite en bas. La bande de folle m'interrogea sur ma nouvelle vie avec gentillesse, pendant que ma sœur en profita pour s'éclipser avec son petit-ami et loin de ses gardes, mais à elle on ne lui dit rien, néanmoins dès que Cathy commença à insister pour que je révèle publiquement les écoutes qu'elle était persuadée qu'Hélène avait sur chacun de nous, Fabien nous sauva en déclarant vouloir sortir.

Fabien étudiait l'alchimie et les potions à l'université de Firento, où il avait sa propre chambre, ce qui pour nous représentait quelque chose de grandiose. Vivre dans sa propre chambre, loin de sa famille, inviter une fille si l'envie nous prenait, se lever bien après les cloches sans que personne en dise rien nous paraissait être quelque chose d'idyllique. Et la manière dont Fabien racontait tout cela participait à ce sentiment.

Aujourd'hui, je sais que Fabien était assez vantard sur pas mal de point, surtout concernant ses prouesses avec les filles, mais nous n'avions jamais mis sa parole en doute à l'époque. Il faut dire que Fabien était plutôt cool, il avait toujours cet air nonchalant, des cheveux bruns tombant sur ses épaules et un début de barbe, ce qui faisait clairement adulte. Ma mère où les Cadowell nous imposaient toujours d'être rasé de près et de couper nos cheveux régulièrement. Pourtant, Nicolas comme moi étant communié, nous aurions bien aimé avoir des cheveux long ou nous laisser pousser la barbe comme tout adulte chez nous. À l'époque en tout cas, parce qu'une fois que Hélène m'a imposé de me laisser pousser les cheveux, je la maudis et rêvais d'une paire de ciseau. Dois-je vous rappeler que je suis un mouton ?

Fabien nous raconta, alors qu'on se promenait en ville, l'université et des filles qu'il y côtoyait, dont ses histoires compliquées entre Corine Aberson, la jolie fille qui faisait du droit et qui lui tournait autour et Angelina Zaal, la fille terriblement séduisante qui étudiait la musique et qui n'avait jamais de relation sérieuses. Je lui parlai de ma relation compliquée avec Élodie et Kaïa et comment j'avais réglé tout cela, avec l'aide de Benjamin. Il m'écouta et ne put qu'approuver mon ami. Je suppose que pour lui Benjamin était le sommet de la classe, puisqu'il était plus âgée, avait un travail, une bonne position, gérait lui-même sa suite et ses gens tout en sortant avec des filles. Nicolas souffla quelques mots sur Camille, mais je savais que ma présence le mettait mal à l'aise. Je les laissais donc pour retrouver Élodie qui trouvait Cécile absolument craquante.

La fée perfideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant