Chapitre XX - ... à l'époque où il était encore vivant.

23 7 9
                                    

- Cela te semble étrange. Mais j'avais toujours vécu ainsi. Et au moment où mon emploi du temps devenait plus rempli encore, qu'un pays comptait sur moi, je me voyais mal perdre du temps dans des futilités. Néanmoins j'étais malheureux ! Et je me sentais affreusement seul. Hélène, ma petite sœur et reine s'affranchissait régulièrement de toutes les contraintes qu'on dressait sur son chemin. Elle avait fini par épouser un serviteur. Parce qu'elle était amoureuse. Et cela la rendait heureuse. Mon oncle a fini par comprendre, tout comme moi, que ce qu'il me manquait c'était justement cela, une compagne avec qui passait le restant de mes jours. Malheureusement ce ne fut pas si simple. J'avais déjà été amoureux Théophile. Une fois. Mais elle devait devenir reine d'une autre cité, n'était pas humaine, et ne m'aimait pas vraiment. J'en ai fini le cœur brisé. Et revivre tout cela, alors que j'avais d'énormes responsabilités sur les épaules n'étaient pas faisable.

Je le dévisageais, attendant la suite. Je ne voyais pour l'instant aucun rapport avec toute cette histoire, mais c'était passionnant. Je découvrais un peu mon père et l'enfance qu'Hélène et lui avaient pu avoir.

- Puis un jour Kamélia me proposa de sortir. Je connaissais déjà Kamélia depuis l'enfance. Elle était la représentante des fées chez nous. Et à la mort de ma mère elle avait été une mère de remplacement. Alors un après-midi où nous étions censés avoir un rendez-vous politique, elle m'habilla simplement, comme un riche roturier et elle m'amena dans Barcelia. Elle prétendait voir que j'en avais besoin et qu'elle connaissait quelqu'un qui en avait autant besoin que moi, que nous rejoindrions. Pour garder l'anonymat, elle me rebaptisa Denis Athos. Elle m'offrit une bague, m'expliquant qu'il appartenait à ma famille et que je pourrais l'offrir à celle qui devait nous rejoindre, que cela lui ferait plaisir. Mais qu'elle ne m'y obligeait pas. Et ce fut ainsi que je rencontrais Apolline.

Je l'observais avec appréhension maintenant, n'étant pas certain de vouloir parler d'elle.

- Ce fut elle qui nous rejoignit, vêtue comme nous à la roturière. Comme moi, elle avait un faux nom : Apolline De la Mole. Elle me paraissait vaguement familière, mais en même temps, elle était assez typé barcelianaise avec sa peau doré, ses cheveux châtain clair et ses yeux bruns. Kamélia nous laissa tous les deux. Et ce fut le plus beau jour de ma vie. Je n'étais personne, je pouvais dire ou faire ce dont j'avais envie. Et j'étais en compagnie d'une personne charmante, au caractère agréable. Apolline était douce, souriante et très positive. Elle voyait le bon chez tout le monde.

Il baissa les yeux ému.

- On se revit régulièrement, toujours protégés par Kamélia. C'était toujours des moments merveilleux. Je découvrais Barcelia, son peuple, comprenait ce que je devais changer en compagnie d'une femme merveilleuse, qui me comprenait. On ne parlait pas vraiment de nos vies, mais j'avais compris qu'elle avait pas mal de responsabilité vis-à-vis de sa famille et un mariage qui se préparait qui ne l'enchantait guère. J'en tombai rapidement amoureux et j'eus le bonheur de voir mes sentiments partagés. On finit rapidement pas ne plus vraiment se promener et juste s'installer quelque part pour rester enlacé et parler. J'avais pour la première fois l'impression que ma vie était parfaite, que j'avais enfin comblé ce vide qu'il y avait toujours eu.

Il soupira, les yeux mouillé de larme. Je me tortillais inconfortablement sur mon fauteuil. Ne pouvait-il pas passer ce passage ? Et puis friquoter avec une fille qu'on savait fiancée c'était très mal. Même si elle n'aimait pas ledit fiancé.

- Évidemment, je ne savais toujours pas qui elle était et c'était réciproque. Et nous avions que peu de temps à passer ensemble. Rien qui ne me comblait comme cela aurait dû. Et mon oncle comprit enfin ce qui me manquait. J'avais plus de la vingtaine, il ne voyait donc aucun problème à ce que je me marie. Il espérait même que je pourrais alors donner un héritier à Barcelia et organisa donc une immense réception, invitant tous les nobles de la cité. Je dansais avec quelques femmes, mais je ne pensais qu'à Apolline. Et alors que je voulais m'éloigner, prendre un peu l'air, je l'aperçus contemplant les jardins de la fenêtre. C'était elle. J'en étais sûr. Je ne pouvais pas y croire. Je m'approchais, et l'appelait par le nom dont Kamélia l'avait baptisé. Elle se retourna surprise. Je l'invitai à danser et nous passâmes le reste de la soirée ensemble, à parler enfin pour la première fois de nos vie, de qui on était, de ce qui n'allait pas. Elle était juge. Et sa famille avait subi pas mal de pertes tragiques. Ce qui la poussait à épouser un bon parti. Heureusement, mon oncle s'arrangea pour briser les fiançailles, maintenant que je l'avais choisi. Peut-être n'aurait-il pas mieux valut pour elle.

La fée perfideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant