En atterrissant, Éric fut le premier à quitter le vaisseau, courant presque. Élodie et moi le suivîmes. Mais immédiatement, je sentis quelque chose d'étrange. C'était là, partout autour de moi. J'aimerais pouvoir décrire ce que je ressentais exactement, mais je ne vois pas comment. C'est tout simplement indescriptible.
En en parlant à mes deux compagnons, je notais qu'ils ne sentaient rien. C'était étrange.
Bien sûr, je n'avais pas pu trouver le réacteur d'invisibilité (je découvrirais à mon retour qu'il était pourtant là). Mon unique option était donc de passer dans l'invisible le vaisseau. Je me concentrais. Y passer est assez facile, mais y entraîner des gens ou un objet est plus compliqué. Ce jour-là c'était impossible. Il y avait quelque chose. Une pression s'abattit sur moi, quelque chose luttait contre mes pouvoirs. Ce fut pénible. Je mis longtemps, mais je parvins à vaincre cette force. Le vaisseau arriva finalement de l'autre côté. J'étais épuisé. Élodie s'approcha avec douceur.
Éric et elle avait connaissance de mes pouvoirs fluctuant, mais il ne l'avait jamais constaté de leurs yeux. Il faut dire que, même en ne portant plus la pierre, le temps passé avec elle les avaient stabilisés légèrement. Je leur souris comme si c'était tout à fait normal, alors qu'au fond mon orgueil en prit un coup.
Pour me rattraper, je voulus nous faire passer dans l'invisible. Ce fut encore pénible. Et dès que la magie atteignit Élodie, cette dernière frissonna mais rien ne se passait. J'avais oublié son insensibilité. Je dus évidemment renoncer. Si l'un de nous était visible, cela devenait inutile. Je fis comme si cela m'importait peu. Après tout, être invisible n'était qu'une précaution supplémentaire. Mais voir ma magie s'effacer si simplement, elle qui battait toujours tout, me donna un étrange sentiment. Cela ne me plaisait pas. Mais je ne voulais pas le dire. J'avais peur d'être ridicule.
Sur une carte, l'île semblait vraiment petite. À pied, c'était une autre histoire. Je me rendis compte alors que je n'avais pas fait tellement d'efforts depuis ma venue à Barcelia. On avait juste vérifié que je savais danser, que je me tenais correctement à cheval et que je connaissais les codes du combat à l'épée. Comme j'avais des bases de ce côté-là mais que je ne savais presque rien de la politique, de l'économie, de l'histoire de Barcelia et de l'étiquette, c'est plus là-dessus que c'était concentré mon enseignement. Et je n'avais plus besoin de bouger autant que quand j'étais élève, que j'allais à pied à l'école, puis rejoignait le palais à pied, pour rentrer à pied et qu'importe où j'allais, j'y allais souvent en marchant. De plus j'avais assisté à énormément de banquet.
Je nous aurais bien transportés magiquement jusqu'à Nicolas. Malheureusement, à cause d'Élodie, on ne pouvait pas y penser. Nous finîmes par nous résoudre à retourner au vaisseau, qu'on ne retrouvait pas à cause de l'invisibilité. J'étais tellement épuisé que je n'arrivais plus à lutter contre la pression qui me fonçait dessus dès que j'usais de magie.
Je finis par rentrer dans l'invisible pour le retrouver et le ramener dans notre réalité. Nous montâmes à nouveau dedans au grand dam d'Éric. Nous nous élevâmes légèrement, survolant l'île à la recherche des élèves de Firento et Barcelia. On passa devant les statuts qui attiraient les touristes. Éric ouvrit alors la bouche et hurla avec crainte :
- Les moaï !
Je pensais qu'il parlait français, sa langue maternelle que je comprenais très peu et donc je ne réagis pas. Mais Élodie, qui parlait également français, le fixait étonné.
- Pardon ?
Il gémit avant de se remettre à parler :
- Les démons en parlent. Ils les appellent les pierres qui marchent. Ils en ont une peur terrible.
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La fée perfide
FantasiaJe pensais pouvoir enfin vivre ma vie tranquillement, avec des pouvoirs moins capricieux et ma famille enfin réunie mais voilà que la Grande Reine Hélène a apprit que j'étais son neveu. Alors c'est comme ça que Camille, ma sœur au caractère toujou...