Chapitre XV - ... s'incruster à mon rendez-vous amoureux.

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De son côté, au moment même où il était sorti de la suite, Mickaël avait appelé Kaïa, ne sachant vers qui se tourner. Il lui apprit rapidement ce que j'avais fait. Mon amie paniqua alors :

- Je viens le plus vite possible !

Il soupira rassuré, certain qu'avec Kaïa tout ne pourrait qu'aller bien. Elle qui était si positive. Il raccrocha rasséréné.

Il entra timidement dans la chambre de ma sœur, voyant qu'elle avait sangloté il lui demanda si tout allait bien. Elle hocha la tête, il s'assit près d'elle et la serra contre lui.

- Désolé, lui susurra-t-elle. Je sais que tu fais de ton mieux.

Il lui embrassa la tempe en souriant quand Éric entra, suivit de Romuald, en appelant paniqué :

- Théophile !

Camille l'invita à s'asseoir dans le salon, elle lui montra le mot et il bondit de son fauteuil.

- Camille c'est très grave ! Tu ne sais pas tout ! C'est Kamélia qui est derrière tout cela. Elle a tout fait pour qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre et les attirer là-bas.

- Comment cela ?

- Trop long à expliquer. Romuald te le dira.

- Pourquoi elle aurait fait cela ?

- On l'ignore. Mais c'est elle que ton père a fui, c'est à cause d'elle qu'il a quitté Barcelia avec la pierre.

Ma sœur le dévisagea, bouleversée, plus inquiète encore que précédement. Mickaël lui serra la main.

- Allons voir Aradia ! proposa Romuald.

Éric accepta et allait déjà vers la porte quand Camille les retins. Elle ne pouvait pas les laisser s'en aller en lui ayant dit si peu.

- Attends ! Elle est en réunion avec Hélène, Yves et Thibault.

Éric et Romuald se regardèrent, soulagés.

- Très bien. Appelons Nicolas ! décida Éric.

- Je l'ai déjà fait. Il arrive, précisa ma sœur en rougissant.

- Alors Kaïa, proposa Romuald.

- Hum. Ce ne sera pas nécessaire. Je l'ai déjà fait, révéla Mickaël.

- Quand cela ? s'insurgea Camille avec colère.

- Quand tu m'as mis à la porte.

- Tu as appelé ton ex ?

- Tu as bien appelé le tiens !

- C'est le meilleur ami de mon frère ! Il devait savoir !

Avant qu'ils continuent à se disputer, Éric intervint.

- Il a bien fait Camille. Restez et attendez-la s'il vous plaît. Dites-lui qu'on est chez Aradia. Viens Romu !

Et ils sortirent, laissant ma sœur totalement paniquée.

Après avoir raccroché, Nicolas avait enfilé des chaussures et courut en bas.

- Mamie ! Il faut que j'aille à Barcelia ! C'est urgent !

- Mais...

- S'il te plait, la supplia-t-il, je ne te le demanderais pas si ce n'était pas important.

- D'accord. Viens. On va nous trouver un passage.

Mais avant qu'il puisse protester elle l'emmena, s'habillant magiquement. Puis elle les transporta jusqu'à la station de voyage la plus proche. Devant la queue elle expliqua être une vieille dame pour passer plus facilement devant sous le regard amusé de Nicolas.

- On doit prendre un moyen rapide pour aller à Barcelia maintenant !

- Mais madame... commença le guichetier.

- J'ai dit maintenant, affirma-t-elle en tapant du poing sur la table.

- Ça ne se fait pas comme ça.

- Avec moi si !

Elle incanta sous le regard effaré de Nicolas. L'homme se fit plus docile.

- Venez ! On a un vaisseau pour vous !

Nicolas jeta un regard de protestation à sa grand-mère. Il l'adorait, au point même qu'il donnerais son prénom à sa première fille. Mais ce qu'elle faisait là n'était pas l'attitude d'une grand-mère et surtout ne respectait pas la loi.

- Aux grands maux les grands remèdes.

- Tu ne sais même pas pourquoi on y va.

- Chéri, je sais que vu ton état cela ne peut pas être anodin. Et je sais que tu y as Théophile là-bas au pire.

Ils montèrent dans le vaisseau. Nicolas envoya un message à ma sœur et raconta à sa grand-mère ce qui s'était passé. Le peu de temps que dura le voyage.

En arrivant, Camille lui sauta au cou. Il la serra dans ses bras. Ils se regardèrent avec bonheur en défaisant leur étreinte. Leur présence à l'un et l'autre les rassuraient plus que tout. Dans ma suite, ils expliquèrent les dernières nouvelles à Nicolas et Rosalie en leur servant de l'hypocras.

- C'est horrible ! se plaignit-elle avec affliction.

Nicolas se leva, lui serra les mains de celle qu'il aimait tant et lui dit d'une voix apaisante :

- Va nous chercher un miroir ?

- Quoi ?

Mettez-vous à la place de ma sœur. Vous avez autre chose à faire quand le meilleur grand frère du monde est en danger de mort que de vous admirer.

- Tu te souviens de l'histoire de Thibault ? Pour aller chez les fées il faut passer de l'autre côté d'un miroir. Alors on y va. On va le chercher !

- Vraiment ?

- Oui.

Elle poussa un rire de soulagement et fit apparaître un miroir. Mon meilleur ami se tourna vers son aïeule.

- Mamie tu...

- Je vais m'occuper de la maman de Théophile et Camille. Les mamans s'inquiètent toujours trop et là elle aura de quoi. Un peu de soutiens lui fera du bien.

- Merci Rosalie, dit Camille.

Elle embrassa passionnément Mickaël avant de prendre la main de Nicolas qui avait embrassé sa propre grand-mère juste avant, de manière heureusement moins passionnée et autre part que sur ses lèvres, sinon cela aurait été vraiment dégoutant.

- Mon amour reste attendre Kaïa d'accord ?

- Mais...

- C'est toi qui l'a appelé après tout.

Nicolas fixa alors le miroir longuement en songeant qu'il voulait aller chez les fées. Un immense tourbillon apparut.

- Je t'aime, dit ma sœur à son petit ami avant de sauter avec Nicolas dans le tourbillon.

Quelques secondes plus tard, le tourbillon avait disparu, Nicolas et Camille aussi. Au sol il ne restait plus que le miroir.



La fée perfideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant