La fée perfide

Chapitre IX - ... en escapade romantique chez des gens bougons

Nous nous promenâmes en ville, main dans la main. Nous finîmes par passer devant un panneau d'information. Mon visage et celui d'Élodie étaient affichés. Je parcourus l'avis de recherche. Hélène était prête à négocier un bon prix pour toute information nous concernant. Cela nous amusa beaucoup. Je sortis mon communiqueur, l'alluma. Évidemment j'avais des tas d'appels manqués : d'Hélène, de Thibault, de ma mère, de Camille, Mickaël, Nina, Nicolas, Éric et même Kaïa.

Voir le nom de Kaïa, malgré tout ce qui s'était passé entre nous, me fit plaisir. Si seulement elle pouvait deviner que je n'étais plus près d'elle qu'elle ne l'imaginait. Celui de Mickaël m'irrita par contre. Il espérait quoi ? Que je lui répondrais à lui et lui seul ! Tous ces efforts m'amusèrent tout de même beaucoup. J'envoyais un message à Nicolas pour lui assurer que j'allais bien et que je serais bientôt de retour. Le pauvre devait mourir d'inquiétude. J'éteignis l'appareil presque immédiatement et nous entrâmes dans une taverne.

L'ambiance était joyeuse, tout le monde parlait fort, il n'y avait qu'une grande table au centre et la musique battait son plein, faisant danser des nains en un cercle autour de la table.

On commanda de la bière naine, accompagnée de spécialités locales : un énorme cuisseau de sanglier, accompagné de quelques baies, fleurs et herbes. Il faut que vous sachiez que chez nous mangé des fleurs est assez courant, on a également l'habitude des repas copieux bien lourd. Notre alimentation reste assez proche de celle du moyen-âge. Mais en voyant l'énorme plateau qu'ils posèrent devant nous, dégoulinant de graisse, sans le moindre couvert, je ressentis du dégoût. Quant à la bière, c'était la meilleure que j'avais bue.

J'emmenai Élodie danser entre quelques bouchées, nous eûmes rapidement très chaud, entre la danse, l'alcool et le confinement, pourtant nous étions très heureux, écoutant quelques blagues naines, mais rapidement, nous nous sentîmes observés. Ils devaient s'apercevoir que j'étais connu. Certains se souvinrent que j'étais recherché. Je me levais, pris la main d'Élodie et nous emmena en courant loin d'ici. Ils tentèrent de nous rattraper, mais ils étaient tellement ivres et lourd, qu'on leur échappa facilement. Malgré tout, certains durent donner l'alerte, car une annonce fut faite concernant ma probable présence à Tins.

Néanmoins, parce que j'ai le goût du danger, je suis un rebelle, un dur à cuir, ou alors j'avais le cerveau ramolli par l'amour et le repas, je décidai d'emmener Élodie au palais royal. C'était le bâtiment le plus imposant de la ville, pourtant, c'était sans doute le plus petit palais que j'ai vu de ma vie, mais il était étincelant, taillé finement dans des pierres magnifiques, aux couleurs de la cité : vert et or. Il était construit sur un unique étage. Et sur le bâtiment principale, au sommet était représenté la fleur dorée, symbole de la citée.

Nous entrâmes visiter les couloirs taillées dans des pierres tout aussi lumineuses et éclairé par des portes-flammes en or. Il y avait de nombreuses fresques illustrant la vie de la famille royale naine. Les nains avaient toujours eut une monarchie féminine, les naines étant considéré comme bien plus sage et réfléchies que leur conjoint fait pour travailler et amuser les enfants. Encore aujourd'hui, ils étaient gouvernés par une reine, et acceptait mal les dirigent masculins.

- Théophile ? s'étonna une voix familière assez lointaine.

Je me retournai, voulant faire taire celui qui osait crier mon nom. Mais Romuald apparut devant moi. J'aurais dû me souvenir que c'était sa voix. Nils étant ambassadeur de Tins depuis peu, il les y avait suivis. Je suppose que j'avais eu de la chance de ne pas tomber sur lui ou pire, Solveig.

- Te voilà ! On te cherche partout ! Kaïa est très inquiète !

- Je sais. Tu peux me laisser ?