Au moment où j'ouvris les yeux et repris connaissance, je découvris le visage d'Élodie penché sur moi. J'étais allongé sur un sol dur et froid. Je me relevais intrigué, mais soulagé de la voir. Elle me paraissait bien plus belle qu'elle ne l'avait jamais été.
- Où sommes-nous mon amour ?
- Je l'ignore. Quand tu as disparu, je me suis senti perdue, puis Kamélia est arrivée.
À ces mots la panique s'empara de moi. J'étais toujours sous le charme d'Élodie, mais je n'avais pas oublié ce que j'avais appris, surtout que cela la mettait en danger.
- Je lui ai dit que tu avais disparu, elle m'a alors emmenée en me promettant de me mettre à l'abri. Une fois que j'étais là, elle est repartie, à ta recherche. Elle t'a ramené, endormi, sans même dire un mot, avant de partir de nouveau.
Il fallait que je lui dise la vérité, qu'on sorte de cet endroit où l'on risquait de mourir. Mais avant que je puisse parler elle se pencha vers moi, plus près encore et me chuchota :
- Nous ne sommes pas seuls ici. Je l'ai entendu quand Kamélia est parti. Il marchait, il a soupiré et a parlé dans une langue que je ne connaissais pas.
Je frissonnais. Encore un danger pour ma petite amie ! Je me sentais prêt à mourir pour la défendre. Néanmoins si ce qu'elle disait était vrai, je craignais d'avoir affaire à quelque chose de trop gros. S'il ne parlait pas latin, il n'y avait pas milles solutions. C'était ou un démon, ou le fantôme de je ne sais quel humain de l'extérieur, ce qui expliquerait son invisibilité et confirmerait que les fantômes allaient bien chez les fées ou les démons.
- Élodie, il faut sortir d'ici au plus vite ! déclarais-je. Je t'expliquerais plus tard mon cœur, mais d'abord, trouvons un moyen de fuir et rentrer.
Cette créature n'était pas la seule raison de m'y pousser, il y avait le plan de Kamélia qui m'inquiétait plus encore. Lui j'étais certain qu'il m'empêcherait d'être avec la femme de ma vie, puisqu'il nous tuerait. Je me levais, regarda autour de moi. Je notais alors qu'on était dans une pièce entièrement carrelée sans la moindre porte ou fenêtre. Une lumière éclairait quand même la pièce néanmoins, venu d'on ne sait où.
- Par où on entre ?
- Je n'en sais rien ? Kamélia entre et sort en passant à travers les murs, comme un fantôme.
- Très bien, la magie alors.
- Ce serait inutile et dangereux ! affirma une voix.
On échangea un regard terrifié. Eh bien visiblement la personne parlait bien latin.
- Montrez-vous ! Ou je vous y force.
Un rire résonna dans la pièce.
- La magie ne fonctionna pas ici.
- Qui êtes-vous ? insistais-je.
- Je suis là pour veiller sur toi.
Élodie me serra la main, je lui fis un sourire niais, enchanté de ce contact et oubliant même mon inquiétude. Elle était là. C'est tout ce qui comptait pour moi. Malgré que j'entende le pas de la créature s'approcher, sa voix elle-même me semblait plus proche.
- Je vous avais prévenu Théophile ! J'ai tout fait pour que vous vous méfiiez des fées ! Mais elles étaient trop fortes et vous trop jeune.
- Comment vous faites pour être invisible si la magie ne fonctionne pas ? Et pourquoi Théophile est toujours aussi fou de moi ?
- C'est parce que tu es la femme la plus grandiose qui soit mon amour ! lui répondis-je.
- Vous êtes bien intelligente mademoiselle ! Tellement que j'étais persuadé que vous n'étiez qu'une complice au départ. Je ne crains néanmoins, que vous ne soyez, vous aussi, qu'une victime. J'ai fait des recherches sur vous et je peux vous dire que les sans-visages seraient très intéressés par vos qualités.
- Vous n'avez pas répondu ? Et qui êtes-vous ?
Il s'esclaffa.
- Vous n'avez pas deviné ? Un sans-visage bien sûr !
- C'est Vorroï qui vous envois ? interrogeais-je surpris.
- Évidemment ! Je ne fais pas ça par envie ! Vos histoires d'adolescents sont d'un ridicule !
- Vous avez eu notre âge je vous rappelle !
- Et j'étais plus mature que cela. De plus, je n'avais pas le temps de batifoler.
- Pourquoi vous ferait-on confiance ?
- Je veux comme vous sortir d'ici. Vorroï va envoyer une armée à notre secours, je lui ai envoyé un message et suffisamment d'indice pour qu'il nous retrouve. Mais pour cela il faut quitter cette pièce. Or, apparemment, il n'y a que Kamélia qui peut nous faire sortir.
Je me tournai vers ma petite amie avec hésitation. Je ne savais pas quoi faire, ni si cela me plaisait. Les sans-visages sauraient comment agir pour nous sortir d'ici et ne craindraient pas les fées. De plus ils avaient trop besoin de moi pour me laisser. Par contre, ils demeuraient mes ennemis, des fous qui adoraient faire exploser des bâtiments et tuer des gens pour faire passer leur message.
« Pour cette fois on pourrait les suivre » me souffla une voix familière dans ma tête. J'en aurais presque pleuré de soulagement. La pierre, ma pierre, mon joyau, mon amie était là.
- Te revoilà toi !
- Kamélia avait posé un verrou sur moi.
- Un verrou ?
- Elle m'obligeait à rester totalement enfermé dans la pierre. Mais l'absence de magie l'a fait sauter.
J'aurais voulu l'interroger sur la signification de tout cela, savoir ce qu'elle était vraiment, mais elle me sermonna :
- Ce n'est pas le moment ! Et je ne peux rien te dire ! Bien que je le veuille, les ordres viennent de personnes à qui je ne peux désobéir.
- Très bien ! On vous suit ! déclara Élodie, voyant que j'attendais une décision de sa part. Si vous vous montrez à nous !
Il soupira, puis il passa dans notre dimension, si ce n'est son visage. Je le fixais surpris, ignorant même qu'on pouvait faire ça. Il était petit et frêle, portait une robe, des cheveux courts et la peau de ses mains étaient assez hâlée.
- Vous êtes qui vous ? Jojo le Dingo ?
Il siffla d'agacement.
- On m'appelle le Consort monsieur Gironnant !
VOUS LISEZ
La fée perfide
FantasiaJe pensais pouvoir enfin vivre ma vie tranquillement, avec des pouvoirs moins capricieux et ma famille enfin réunie mais voilà que la Grande Reine Hélène a apprit que j'étais son neveu. Alors c'est comme ça que Camille, ma sœur au caractère toujou...