Chapitre 20

1K 94 17
                                    

Elle resta ainsi un long moment. Et moi, je n'ai fait que l'observer.

- Ayano, il faut se débarrasser du corps, si les policiers le trouvent...

- Budo...

- Oui ?

- Va crever.

Elle releva la tête, toujours en larmes.

- Dégage !

Je me sentis défaillir. Les paroles que je redoutais tant. Je n'arrivais plus à bouger, j'étais paralysé, je ne voulais pas la laisser, elle ne pouvait pas partir, elle ne pouvait pas m'abandonner, pas me détester... Je m'avançai vers elle et l'attrapai par le bras.

- Lâche-moi !!

Je la tirai vers moi et la serrai dans mes bras, tellement fort qu'elle ne pouvait plus bouger.

- BUDO ! LAISSE MOI !!

Je finis par la lâcher et elle s'enfuit à toutes jambes, ignorant totalement le cadavre de Taro.

Je me dépêchais de le prendre et de partir le broyer au club de jardinage -vide car la présidente du club refusait de rester après les cours- et le jetai sans délicatesse dans le broyeur. Je lui pris l'enveloppe des mains et ferma la machine avant de l'allumer. Je ne pris même pas la peine de placer un seau et laissai le sang s'écouler sur le sol.

Puis je partis, sans un regard en arrière, l'enveloppe collée contre mon torse. Je me surpris à sourire. Oui, j'étais heureux d'avoir enfin pouvoir pu le tuer, d'avoir pu me débarrasser de ce minable...

Ensuite, je me suis rendu chez Ayano, mais elle refusa de m'ouvrir. Je m'inquiétais pour elle, elle avait tenté de se suicider juste après sa mort. J'avais peur qu'elle fasse une bêtise...

- Ouvre moi Ayano ! hurlais-je en frappant la porte.

Voyant qu'elle ne répondais pas, je décidai de faire le tour de la maison. J'observai par la fenêtre de la cuisine et ce que je vis me pétrifia : Ayano, debout en face d'un bidon de liquide vaisselle. Je frappa la vitre et elle sursauta. Elle me regarda, terrifiée et commença à dévisser le bouchon. Il fallait que je rentre ! Je donnai de puissants coups de poings dans la vitre qui ne céda pas, puis je décidai d'essayer de l'ouvrir et, oui, elle était ouverte. Ayano portait la bouteille à ses lèvres, j'eus tout juste le temps de me glisser dans sa maison et de lui arracher le bidon des mains.

- Mais tu es folle ?!

Elle pleurait, silencieuse...

- Laisse moi mourir. Je n'ai plus rien à faire ici...

- Hors de question.

- Je suis inutile... Je ne sers à rien...

- Tu ne peux pas t'aimer plus ?! lui criais-je sous le coup de la colère.

Elle ne répondit pas, la tête basse.

- Pardon... murmurais-je.

Elle fit demi-tour et ouvrit un tiroir, que je refermai immédiatement. C'était le tiroir des ustensiles de cuisine, couteaux compris... Elle se dirigea vers la salle de bain, mais je fermai à clef tous les placards à produits. Je lui confisquai même le savon. Avant qu'elle n'en ait le temps, je me dirigeai dans sa chambre et lui pris toutes ses affaires dangereuses, donc toute sa trousse, ses épingles à cheveux, ses foulards/ rubans, une corde... Que fait une corde dans sa chambre... Je commençais à avoir peur de tout : elle pouvait s'étouffer avec un coussin, ou encore se frapper la tête contre un mur jusqu'au trauma crânien...

C'est ma faute si elle fait ça... Je dois en assumer les conséquences...

Je retournais dans le salon, elle était assise par terre entre le canapé et la télé. Je finis de barricadet les placards d'objets dangereux et la rejoignis.

- Ayano ? ...

Ele ne répondit pas. Elle fixait le sol, l'air détruite. Il faisait nuit alors je la portai jusqu'à son lit. Elle se laissait completement faire, mais en bon ami d'enfance je retournai dans le salon et allumais la télé.

Taro était déjà porté disparu car il n'était pas rentré chez lui et ... oups. L'école allait fermer dans une semaine. Même l'entrepise mondiale Saiko ne pouvait rien face à deux yandere. Plus d'école, plus de Senpai, plus d'Aso, pas de parents... Juste Ayano et moi ?

Le rêve.

Le matin suivant je dus reveiller Ayano, elle avait des cernes immenses, je suppose qu'elle s'est endormie il y a peu de temps. Je lui préparais son petit déjeuner, son bentô, son sac... J'avais l'impression de m'occuper d'un enfant. Un tout petit enfant pur et innocent... Pas comme elle, une tueuse.

En arrivant au lycée, le topo habituel, réunion dans le gymnase, le proviseur à l'air déprimé qui nous annonce la fermeture de l'école dans une semaine bla bla bla... Ayano tient à peine debout, je me demande si je n'aurais pas plutôt du la laisser à la maison. Seule ? Non.

À la pause de midi je paniquais : lorsque j'étais decendu la chercher dans sa salle elle était déjà partie. Je fouillais toutes les pièces du lycée, puis j'ai cherché dehors. Je suis passé devant les délinquants, dans le club de jardinage, les bains, pour finalement arriver à la piscine. Je courrais dans les marches et m'arretai net à peine arrivé en haut. Ce que je voyais me fit entrer dans une colère noire : Ayano était allongée sur le sol, trempée mais encore en uniforme et Aso était juste au dessus d'elle, ses lèvres sur les siennes.

Je faillis lui foncer dessus lorsque je me rendis compte qu'il ne l'embrassait pas mais qu'il la réanimait. Il s'écarta et plaça ses mains sur sa poitrine pour faire les pressions sur le cœur.

J'ai cru voir le temps s'arrêter. Ayano... Morte ?...

Je me ruais vers eux lorsqu'elle finit par tousser. Le visage d'Aso se detendit et nous lachâmes tous les deux un profond soupir de soulagement. Je plaçai ma main derrière la nuque d'Ayano. Elle mit quelques secondes à réaliser qu'elle était en vie puis elle nous jeta un regard noir.

- Pourquoi vous m'avez sauvé ?! s'écria-t-elle en se levant rapidement.

- Ayano...

- Laissez-moi !

Et elle se mit à courir plus vite que jamais vers les marches, encore trempée.

Je me levais pour la poursuivre mais Aso me retint par la manche.

- Elle nous a dit de la laisser... murmura-t-il.

- T'es naïf ! Elle va se suicider !

Je degageais mon bras et me lançai à la poursuite de mon amie d'enfance. Je grimpai jusqu'au toit -par instinct-. Elle était là, derrière la barrière...

Je m'approchais discrètement et passais soudainement mes bras autour de son ventre. Elle sursauta et tenta de se débattre mais je serais le plus possible.

- Budo...

Elle se stoppa.

- Oui ?

- Lâche-moi. Je vais repasser de ton côté de la barrière.

Je lui fis une confiance aveugle et dessera mon etreinte mais elle se laissa tomber en avant. Par chance, j'eus le reflexe de lui attraper le poignet. Elle pendait dans le vide et me fixait les yeux remplis de larmes.

- Lâche-moi... Je veux rejoindre Senpai...

Je coincai un de mes pied sous la rembarde et la tira de toutes mes forces. Nous nous étalâmes sur le toit, saufs. Avant qu'elle ne se relève et qu'elle ne ressaute, je l'enlaçais. Elle pleurait dans mes bras, mais je trouvais ça tellement agréable ... Elle ne me repoussait pas, enfin.

Budo's Vision ~ Yandere Simulator FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant