2. La chambre numéro 127

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J'apercevais enfin la porte de ma chambre. J'avais passé une bonne demie-heure à l'accueil en expliquant ma situation, j'avais préparé à l'avance la tonne de papier que je devais donner avant de pouvoir m'installer mais la vieille dame aigrie de l'accueil en avait sûrement décidé autrement car elle avait passé de longues minutes à vérifier que tout était bien en ordre et avait même appelé une de ses collègue car elle ne comprenait pas un document. Même un enfant aurait été plus rapide et efficace. Je détestais perdre mon temps et c'est exactement ce qu'il s'était passé. Bref, cet épisode n'avait fait que rajouter une couche supplémentaire à ma mauvaise humeur.

J'ouvre la porte numéro 127 et me retrouve dans un salon assez spacieux. On m'avait expliqué que les chambres n'étaient à proprement parlé pas de simples chambres mais de petits appartement pour deux personnes, j'avais donc déduis que j'allais avoir, cerise sur le gâteau, une colocataire. J'étais plutôt sociable, avant. Avant la mort de mon père. Il était décédé six mois auparavant des suites d'un cancer des poumons. Depuis, je m'étais extrêmement refermée sur moi-même, c'était la façon de me protéger. C'est pour cela aussi que nous avons eu des problèmes d'argent, ma mère ne pouvait pas assurer seule le remboursement du crédit et continuer de vivre comme avant. On avait alors trouvé cette "solution" d'internat, elle avait, en parallèle, déménager pour un petit studio et avait mis en vente notre maison.

J'étais seule dans l'appartement, le silence me le confirmait et l'espace d'un instant j'espérais l'être toute l'année. N'ayant aucune idée de l'endroit où se situait ma chambre, j'ouvris une porte au hasard et tomba bel et bien dans une chambre, mais celle-ci était déjà occupée. Le tas de caleçons qui gisait sur le sol en était témoin. Mes espoirs de solitude s'envolaient aussi vite qu'ils étaient arrivés. Ma colocataire était un colocataire qui était, à priori, bordélique.

Ça ne pouvait pas être pire.

Tu m'as changéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant