J'étais retournée à l'appartement de Mélissa le plus rapidement possible, j'avais froid, aussi bien intérieurement qu'extérieurement. J'étais déboussolée, je n'arrivais pas à marcher droit, trop de choses se mélangeaient, s'affrontaient dans ma tête.
J'avais adoré le moment passé avec Thomas. J'avais adoré le voir plus fragile que d'habitude, plus lui-même. J'avais adoré ses baisers, ses caresses. Mais j'avais soudain eu une peur monstre.
Peur de l'inconnu, peur d'être utilisée, peur qu'il se foute de moi. J'avais repensé à Julie et à leur relation. C'est ce qu'il a toujours connu, c'est ce qu'il veut, pas moi. Je ne suis pas Julie et je ne le serais jamais. Il allait sûrement se lasser de moi en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et je préférais qu'il ne se passe rien de plus, plutôt que ça.
Pourtant, j'avais une terrible envie de faire demi-tour. De lui sauter au cou et de lui crier ce que je ressentais. Mais pourquoi ? Pour qu'il me réponde que ce n'est pas réciproque ? Que ce genre de relation ne l'intéresse pas ? Jamais de la vie.
J'avais fini par arriver à l'appartement et je m'étais endormie aussitôt, le trop-plein d'émotions m'avait épuisée, démoralisée.
À mon réveil, je trouva l'appartement vide. Étonnant de la part de Mélissa. Elle était sûrement restée dormir sur le lieu de la fête.
Le mot que je trouvais sur la table-basse du salon me prouva pourtant le contraire.
« Je suis partie tôt chez Clémence ce matin, elle n'avait pas l'air bien et m'a demandé de venir, j'y suis allée seule, mais à mon avis, ça lui fera plaisir de te voir.
Appartement 67,
Mélissa »
Clémence se sentait mal. Étonnant, elle m'avait semblait bien aller hier soir, du moins, jusqu'à ce que je sorte dehors et que je la perde de vue, elle m'avait parue rayonner.
J'avais mis moins de trente minutes pour me préparer et me rendre chez Clémence.
Il ne fallut pas longtemps à Mélissa pour m'ouvrir.
"Ah. Marie. Tu devrais partir en fait, Clémence te laisseras pas rentrer de toute façon."
"Oh.. elle est si mal que ça ? J'avais amené du miel, ça m'aide toujours quand je suis triste, je lui donne juste et je m'en vais"
"C'est qui ?" Clémence avait posé cette question tout en avançant vers la porte. Quand elle me vit, son visage se renferma. "Toi ! Dégages d'ici !"
Je ne comprenais pas son agressivité. Quand je questionna Mélissa du regard, celle-ci me renvoya des éclairs. Je n'étais, à priori, pas la bien venue, et je ne savais pas pourquoi.
"Et fait pas ta victime. Tu sais très bien ce que t'as fait sale garçe !" Avait repris de plus belle Clémence.
"Non justement je comprends pas ce qui se passe là !" Rétorquais-je sur la défensive.
"Je t'ai vu !! Je t'ai vu parler avec Maxime hier ! Et vous m'aviez l'air plus complices que jamais dis moi !"
"Quoi ? Mais il était complètement bourré et c'est LUI qui m'a rejoint dehors ! Crois moi que je m'en serais passée !"
"C'est ça ! Dis aussi que tu l'attires sans le vouloir, que tu es irrésistible ! Mademoiselle se pense au dessus de tout le monde ! Et quand je suis allez le voir ensuite, il m'a clairement repoussé en m'expliquant que soi-disant, Monsieur ne m'aimait pas, qu'il avait bien réfléchit etcétéra etcétéra ! Tu vas me dire que t'y es pour rien non plus ?! C'est ça Marie ? Tu t'es bien foutu de ma gueule ! Casses toi de chez moi et n'essaye même plus de t'approcher de moi !"
Elle claqua la porte ne me laissant pas le temps de répondre. Elle avait faux sur toute la ligne et je n'avais même pas pu lui dire. Mélissa était à priori d'accord avec elle. J'étais seule. Toute seule, et ça, sans aucune raison.
Je sentais des larmes perler sur ma joue. J'étais effondrée. J'étais soi-disant une menteuse, mais à l'instant même, j'étais juste la seule victime d'un énorme quiproquo.
Je ne pouvais pas retourner à l'appartement de Mélissa directement, et je ne le voulais pas. Une seule option semblait s'offrir à moi. Une option risquée mais c'était la seule que j'avais.
Une dizaine de minutes plus tard, je poussais la porte numéro 127, mon pot de miel à la main.
Et comme je m'y attendais, il était là.
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Tu m'as changée
Teen FictionMarie est une fille élancée qui croque la vie à pleine dents, jusqu'à la mort de son père. Sa mère ne pouvant pas assurer seule le crédit de leur maison, Marie est obligée de partir à contre-coeur dans un internat pour ses 3 années de lycée et donc...