14. L'attirance

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Il ne me fallut pas très longtemps pour me décider. Je quittais ma chambre pour retourner dans le salon. Thomas était, comme à son habitude lorsqu'il était à l'apart, sur le canap'.

"Thomas ?" Commençais-je.

"Oui Marie ?" La façon qu'il avait de prononcer mon prénom en fin de phrase était insupportable. Insupportable car j'aimais ça.

"Je viendrai pas à ta fête vendredi désol.."

"Pourquoi ?" Il m'avait coupée et je pouvais lire sur son visage une certaine déception.

"Je.. j'ai déjà un truc de prévu" expliquais-je, en restant un maximum évasive.

"Ok, Madame préfère rester avec ses folles d'amies, j'te comprends pas mais j'accepte" Encore heureux qu'il "accepte" ! Pour qui il se prend ?!

Il pensait que j'allais passer mon vendredi soir avec Clémence et Mélissa. C'était faux mais je ne dis rien et tâcha de rester la plus naturelle possible.

"À voir ta tête, tu vas pas passer ta soirée de vendredi avec Méline et Claire.. j'me trompe ?" Tentative "rester naturelle" échouée.

"Je vais au ciné avec un mec de ma classe.. Hugo, un type hyper sympa ! Tu devrais sûrement bien t'entendre avec lui !"

"Hugo ? Tu me laisse tomber pour un ciné pourri avec un gars pourri !" Répliqua-t-il, étonnement, un brin énervé.

"Tu connais Hugo ?"

"Nan, mais je le sens pas ce type"

"Pff t'es le champion pour juger les gens sans les connaître.." Ma phrase était, volontairement, pleine de sous-entendus.

"Marie.."

"Merci de me prouver que j'ai fais le bon choix" Sur ce, je sortais de l'appartement. J'avais envie d'un smoothie à la pèche.


La semaine était vite passée, Thomas s'était excusé à mon retour à l'appart. Il m'avait précisé qu'il n'irai pas non plus à cette fête car, je cite "Si t'es pas là, j'aurais personne à faire chier et à pousser dans la piscine".

Ce soir j'allais au cinéma avec Hugo et j'avoue que j'étais nerveuse.

Il était passé me récupérer à 18h et c'était Thomas qui lui avait ouvert, j'étais tellement mal à l'aise de la situation que j'ai du paraître folle en pressant Hugo pour sortir.

On s'était rapidement mis d'accord pour "Harry Potter et les reliques de la mort part. 2".

Pendant la séance, Hugo faisait certains commentaires sur le film qui me faisaient exploser de rire. Les autres personnes autour soufflaient et se retournaient mais je m'en foutais. J'étais bien. Tellement bien que quand Hugo passa son bras derrière mes épaules, je ne le repoussa pas.

"J'ai passé une super soirée" Remerciais-je Hugo en sortant de la salle.

"Moi aussi, une sublime soirée même.." me souria-t-il.

On était sorti du cinéma. Hugo m'avait amenée en voiture et il avait insisté pour aussi me ramener, bien que mon appartement ne soit qu'à 10 minutes. Sur le chemin, Hugo posa sa main libre sur la mienne et entrelaça nos doigts. Notre complicité me plaisait mais il manquait cette attirance, ce désir de le toucher, de le sentir près de moi. Et je sentais bien que ça ne viendrait pas avec le temps. Cette chose là, on la ressent dès le début ou on ne la sens pas du tout.

Nous venions d'arriver devant mon immeuble et Hugo me raccompagna jusqu'à la porte du hall de celui-ci.

"Marie, mon prénom dans sa bouche ne ressemblait en rien aux Marie de Thomas, il était plus doux, moins charnel, moins bien. Il avait prit mon poignet pour que je me retourne. Je sens qu'on a une connexion tout les deux, t'es pas comme toutes ces filles superficielles. Tu me plais Marie, tu me plais énormément." Et sans que je m'en rende compte, il déposa sur mes lèvres un baiser chaste et s'en alla, tandis que moi, je rentrais en hâte dans le hall d'entrée.

Ce baiser ne m'avait rien fait ressentir, nos contacts physiques ne me faisaient pas réagir. Contrairement à lui, il ne me plaisait pas. Et pourtant, je ne l'avais pas repoussé, je l'avais laissé espérer jusqu'à ce baiser. Il était partit et devait sûrement être heureux.

Une montée de dégoût m'envahit et avec elle, des larmes. Mon comportement envers lui était horrible. J'étais horrible.

Quand j'ouvris la porte de l'appartement, mon regard humide croisa celui de Thomas. Je me dirigea directement dans ma chambre ne voulant pas qu'il s'aperçoive de mon état actuel ou pire, qu'il me pose des questions.

Pourtant, il ne lui fallut pas longtemps pour ouvrir la porte de ma chambre.

Tu m'as changéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant