11. Les somnifères

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"Faut que j'te parle" il avait dit ça d'une voix grave, et pour ne pas changer, assurée.

Sa soudaine envie d'avoir une discussion, qui plus est, avec moi, m'avait surprise. Je lui lançais un regard sceptique mais il continua "Je sais qu'on est partit sur de mauvaises bases toi et moi.."

"Faux, le coupais-je on est partit sur rien du tout, tout les deux." Mon ton était volontairement froid, il venait de casser mon moment de solitude pour me sortir ses phrases bateaux à deux balles.

"Commences pas ... je disais donc, on est mal partit tout les deux - et je sais que j'en suis la cause - mais, on va vivre une année ensemble, c'était vrai, j'allais devoir le supporter toute une année, voire plus, quoi ?! était-il en train d'insinuer qu'il y avait une chance que je me retrouve encore avec lui l'année prochaine ? Non non non ! Tout mais pas ça... alors j'aimerais juste que ça ne se passe pas mal"

"Ouais" je ne croyais pas un mot de ce qu'il me disait mais je le sentais pourtant, un minimum sincère.

Il me tendit la main "Moi c'est Thomas" je regardais quelques instants sa main avant de la saisir "Et moi c'est Marie, tâches de ne pas l'oublier cette fois.."

Un sourire se dessina sur ses lèvres et c'est vrai qu'à ce moment précis, il était beau. Mais qu'est-ce-que je raconte moi ?!

Je m'apprêtais à regagner le salon quand il me saisit par le poignet "Tu en doutes sûrement, et je te comprends, mais je suis sincère Marie" il relâcha mon poignet et je quitta le balcon.

2 heures. Cela faisait 2 foutues heures que j'essayais de m'endormir. J'étais rentrée de la fête sur le coup de 3h et pensais pouvoir m'endormir tranquillement, mais c'était sans compter sur Thomas et sa pouf qui devait sûrement vouloir fêter le week-end à leur manière.. Entre les gémissements beaucoup trop forcés de Julie et les coups contre le mur qui séparait nos chambres, une belle nuit était en perspective.

Mon réveil affichait presque quatorze heures quand je finis par ouvrir les yeux. Je faillis sursauter en passant devant le miroir de la chambre, j'avais une sale tête. Mes cheveux étaient emmêlés et mon mascara de la veille avait coulé. Je me dirigea directement dans la salle de bain, pris une bonne douche froide et m'habilla d'un jean et d'un simple tee-shirt blanc.

En allant dans la cuisine, je croisa dans le salon Thomas qui était affalé sur le canapé et regardais la télé.

"C'est qui cette meuf bébé ?" Je me retournais pour avoir le plaisir de voir Julie, habillée d'un simple tee-shirt long et d'une culotte. Elle était à moitié nue devant moi, à savoir, une inconnue, mais ça ne semblait pas la déranger plus que ça.

"Cette meuf, répliquais-je elle habite ici"

"Ah ok t'es la nouvelle coloc', Thomas ne me l'avait pas dit" Son ton complètement détaché montrait bien son indifférence, on était sur la même longueur d'onde.

"Vous devriez au moins me rembourser les somnifères que j'ai utilisé cette nuit. Faire autant de bruit c'est inhumain franchement !" Je comptais bien leur faire comprendre à tous les deux quelle nuit horrible j'avais passée.

"Hein ?!" Julie ouvris de gros yeux.

"Oh, tu n'as pas compris ? C'est le mot somnifère c'est ça ? Plus de cinq lettres dans un mot, je comprends que tu aies du mal.. tu veux que je te l'écrive ?" C'était peut-être trop agressif mais j'étais de très mauvaise humeur et la voir se dandiner dans mon salon m'exaspérais.

Ma réponse avait été cinglante, c'était l'effet escompté. Je pouvais entendre les rires de Thomas bien qu'il soit dans mon dos.

"Mais pour qui tu te prends ?! Elle porta son attention à Thomas, hilare Et toi tu trouve ça drôle ?! Je me CASSE !!" Elle avait quitté l'appartement aussitôt, oui oui, en culotte. Cette fille n'était vraiment pas normale.

Épuisée d'entendre crier dès le matin, enfin, dès mon reveil, je rebroussais chemin vers ma chambre.

Cependant Thomas m'interpela "C'est qu'elle est de mauvaise humeur !"

"Comme tu l'auras compris, j'ai mal dormi"

Je ne m'attardais pas plus et regagna ma chambre, mon lit m'appelait.

Tu m'as changéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant