13. Le dilème

14.7K 641 32
                                    

J'avais, pour une fois, passé une nuit silencieuse, mais elle n'avait pas été pour autant de tout repos. Toute ma nuit, j'avais ressasser la discussion avec Thomas et il fallait avouer que j'étais vraiment blessée de ce qu'il m'avait dit, ou plutôt de ce qu'il m'avait dit penser de moi. Je partageais mon appartement, mon intimité avec lui, malgré moi, et savoir qu'il me voyait de cette façon me faisait énormément de peine. De plus, cette insulte ou plutôt cette critique m'avait rappelé l'absence de mon père. Je savais que Thomas n'était pas au courant pour lui mais je lui en voulais quand même, bien plus que je ne le devrais. Pourquoi ? Sûrement parce qu'en plus de l'avoir trouvé arrogant, j'avais découvert une facette méchante. Au fond, et bien qu' énervant, je considérais mon colocataire comme un gentil garçon, ce qui n'était, apparemment, pas le cas. J'avais quand même entendu la phrase qu'il m'avait dit avant que je parte et ça m'avait touchée, il n'était plus ce gars froid, il regrettait sûrement enfin il voulait sûrement me le faire croire. Et je voulais le croire mais ma raison me rappelait quel genre de garçon c'était, charmeur, joueur , avec un cœur de pierre, pourquoi serait-il différent avec moi ?

Au fond c'était peut-être moi le problème, après tout sa phrase n'avait rien d'extrêmement blessant elle était même plutôt véridique. Mais les mauvais souvenirs avaient pris le dessus sur mon bon sens. J'avais alors compris que, malgré ce que je croyais, je n'avais jamais vraiment fait le deuil de mon père.

Ce mardi matin était pluvieux, pas énormément, mais juste assez pour me tendre un peu plus. Le trajet pour aller au lycée m'avait parut durer une éternité et en arrivant, la mauvaise surprise continua quand j'aperçus la tête que tirait Mélissa.

Clémence porta son attention sur moi, elle avait le regard vide, saoulé. Après une rapide discussion avec les deux filles, ou plutôt après les nombreuses plaintes et insultes de Mélissa, j'avais cru comprendre qu'elle avait, à son plus grand malheur, découvert que Florian avait une copine.

Ma journée de cours était enfin terminée. J'avais passé toute la journée à rêver de cette instant précis, enlever mes chaussures, me faire un chocolat chaud, mettre de la musique à fond et danser sur mon lit.

"C'est quoi ce bord.." Thomas venait d'entrer dans ma chambre et quand il m'aperçu, toute seule en train de danser comme une idiote sur mon lit, il explosa littéralement de rire. Mon premier réflexe fut de le foudroyer du regard, puis,
quand je réalisa le ridicule de la situation, je ne puis m'empêcher de rougir, honteuse.

"Je heu.. fêtais la fin de la journée ?" Tentais-je.

"Très bien, «ma coloc' est folle à lier » c'est pas mal pour un titre de livre non ?" Il accompagna sa réflexion d'un sourire moqueur, je ne pus m'empêcher de sourire, moi aussi.

"Te moques pas !" Moi qui étais censée lui en vouloir, presque à mort, ne pouvait m'empêcher de rire avec lui. C'était agréable.

Quand je croisa à nouveau son regard, je pu observer un air assez grave sur son visage.

"Écoutes Marie.. par rapport à hier, je sais pas pourquoi j'ai dis ça je.."

"C'est bon, je veux plus en parler Thomas." J'accompagnais ma réponse d'un sourire, je n'avais pas de raisons de lui en vouloir et de toute façon je n'avais pas envie d'être en froid avec lui. Il parut d'ailleurs soulagé.

"Ok mais pour m'excuser, j'ai prévu, tiens toi bien, de t'emmener à une fête chez un pote. Il y aura pas mal de gens cools et tu pourras te faire de vraies amies. Il avait appuyé sur le "vrai" nan mais le prends pas mal hein, mais tes deux potes, Maïssa et Clémentine c'est ça ? Décidément, il avait du mal avec les prénoms. Et comment  savait-t-il ça d'abord ? Elles sont folles !! À chaque fois que je les vois, elles me fixent comme un bout de viande ! C'est l'inverse normalement.. " Très classe.

"Laisse mes amies tranquilles ! Je me porte très bien comme ça. De toute façon je m'en fou de ta fête" c'était totalement faux.

"Fais pas ta princesse, t'en meurs d'envie. Je passerai te prendre vendredi soir, tâche d'être présentable." Il rit à sa propre blague et quitta ma chambre.

Vendredi ? C'était aussi le jour de ma sortie au ciné avec Hugo.

J'allais devoir faire un choix

Tu m'as changéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant