16. Il faut qu'on parle

13.9K 610 51
                                    

Je venais de poser ma question et il ne répondit pas directement. Je pouvais lire dans ses yeux un certain tiraillement. C'était pourtant simple ! Il avait juste à me répondre oui ou non, rien de plus. Son moment de doute me fis me sentir bête de lui avoir demandé, il n'était pas intéressé, forcément.

"Écoutes Marie, t'es vraiment plus cool ces derniers temps mais, j'ai Julie, j'y vais avec elle ce soir.. elle n'accepterai pas que j'y aille avec toi, même si il n'y a rien entre nous, et je la comprendrai..."

Évidemment qu'il y allait avec Julie, qu'est-ce qui m'étais passé par l'esprit pour ne même pas avoir pensé à elle ? Sur le moment, à ma plus grande surprise, j'avais ressentis une émotion comparable à de la jalousie. Mais ce n'était pas de la jalousie, bien-sûr que non, ça ne pouvait pas être de la jalousie car il n'y avait rien entre nous, il l'avait dit lui même. Je l'avais mal pris quand même, et j'essayais de me convaincre que c'était parce que Julie était, ce qu'elle était, mais ma conscience me chuchotais que je l'aurais mal pris avec n'importe quelle autre fille.

J'avais rapidement quitté le bar et rejoins mon, pardon, notre appartement. Ne voulant pas devoir côtoyer Thomas trop longtemps, j'avais pris un livre au pif dans ceux que j'avais emmenés, Corniche Kennedy d'une certaine Maëlys quelque chose, et j'étais descendue bouquiner dans la forêt mitoyenne à notre immeuble.

Pendant ma lecture, de nombreuses questions me vinrent en tête. Pourquoi tu réagis comme ça avec Thomas ? Qu'est-ce-qu'il a de plus qu'Hugo ? Il est attirant certes mais pas seulement, pourquoi je me sens si proche de lui et, à la fois si différente ? Qu'est-ce-que tu ressens vraiment pour lui ? Un ami ? Plus ?

"Oh non, encore elle" soupira Julie quand j'ouvris la porte de MON appartement. Elle allait vite se calmer la pouffiasse, j'ai pas son temps moi. Pardon.

"Tranquille bébé, ignore la, c'est mieux pour tous" lâcha Thomas, ses yeux semblaient vouloir me dire t'étais où ? ou encore, elle commence sérieusement à me les briser alors ne répond pas s'il te plaît ! .

Clémence était passée me prendre sur le coup de 19h, elle ne m'avait pas reproché d'être seule, et je l'en remerciais car je savais pertinemment que Mélissa, elle, me ferait la réflexion.

Il fallait bien avouer que l'appartement de Mélissa, qu'elle ne partageait avec personne, chanceuse, était légèrement plus spacieux que le mien et qu'il avait été vraiment bien aménagé pour cette fête. Des ballons de baudruches décoraient le balcon et s'accordaient avec les couleurs violettes de l'intérieur. La lumière tamisée et la musique moyennement forte, rendaient l'endroit vraiment reposant, pour moi en tout cas. Certains autres invités que je ne connaissais pas, sûrement des amis des amis, chantaient les chansons à tue tête, légèrement éméchés.

Une main se posa sur mon épaule et je me retournais pour voir l'auteur de ce geste quand mon interlocuteur commença.

"Marie, je connaissais ces Marie, je les connaissais bien, une chance que tu soit là aussi ! Je voulais tellement te revoir depuis hier ! C'est peut-être bête à dire mais tu m'as manquée ! Je crois qu'il faut qu'on parle.."

"Je crois aussi qu'il faut qu'on parle Hugo"

Tu m'as changéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant