C'est une fois devant la porte que je commençais à douter. Est-ce-que je devais faire demi-tour ? Est-il là, et si oui, comment allait-il réagir ?
Au bout de longues secondes d'hésitation, je pris mon courage à deux mains (même si l'une d'entre elles portait un pot de miel) et entra.
Il était là, en face de moi. Je n'arrivais pas à savoir si la présence de Thomas m'arrangeait ou me dérangeait. C'était pour moi l'occasion de mettre les choses au clair avec lui, de lui dire ce que je pensais vraiment. Tout pourrait allez mieux, en tout cas, je l'espérais, mais à l'instant présent, j'étais pétrifiée.
Il ne me remarqua pas tout de suite car il était dos à moi. Il préparait un verre, qu'il remplissait avec.. du jus de pèche.
"Du jus de pêche, monsieur à changé d'avis finalement" j'avais lancé ça sans trop réfléchir mais c'était, selon moi, une bonne façon de débuter une conversation avec lui, vu ce qu'il s'était passé hier : légère, dédramatisante.
Il sursauta à l'entente de ma voix et se retourna, je pouvais enfin voir son visage, son visage qui m'avait terriblement manqué. Dans ses yeux, une surprise se lisait clairement, et avec elle une certaine.. angoisse ? On était deux alors.
"Ma-Marie ?!, il me détailla rapidement ce qui me mis encore plus mal à l'aise, Qu'est-ce-que tu fais là ?" Sa voix était plus qu'incertaine, elle tremblait d'appréhension. Quelque chose clochait. Il n'était pas comme ça d'habitude, même pas avec moi, alors qu'est-ce qui pouvait le mettre dans un état pareil ? Pas moi quand même ? Non.
"Je me suis vraiment engueulée avec mes, comment tu dis ? Mes deux folles amies. Elles m'ont clairement jetée et je savais pas trop quoi faire à part venir ici. De toute façon, il fallait que je vienne. Thomas, si tu savais comme je regrette ce qu'il s'est passé hier soir. J'ai dis n'importe quoi tellement j'avais peur, tu connais cette sensation pas vrai ? Il faut vraiment que je te parle."
"Écoutes Marie, on peut en discuter plus tard ? J'ai pas trop le temps là.."
"Quoi ?" On était samedi matin, il n'avait sûrement rien de prévu avant ce soir. Qu'est-ce-qu'il ne voulait pas me dire ?
"J-Je dois aller à la.."
"Thomas, mon coeur ? Tu viens ?" Avait crié une voix féminine depuis sa chambre. Une voix que j'avais entendue trop de fois crier, Julie. Julie, la fille avec laquelle il n'était censé plus être, se trouvait dans sa chambre.
Thomas avait le rouge jusqu'aux oreilles, il était mort de honte, et moi, je me sentais stupide. Tellement stupide d'y avoir cru, ne serait-ce qu'une seconde.
"Je vois que je dérange, je vais y aller alors" Jamais je n'avait eu un ton aussi glacial, mais il le méritait, largement. Ce qu'il ne méritait pas, c'était la larme qui perlait sur ma joue.
Alors que je m'apprêtais à quitter l'appartement, il me retenu le poignet, ce léger contact me brûla. Sa peau contre la mienne me rappelait ce que je ressentais à son égard et à quel point ce n'était pas réciproque.
"LÂCHES-MOI !! Ne me touche pas ! Ne me touche plus, ne m'approche plus Thomas, plus jamais. Tu m'as déjà fait trop de mal." J'avais réussi à retenir un maximum mes larmes jusqu'à présent mais ça avait été la goutte de trop aujourd'hui. Tous les gens à qui je tenais ici m'avaient abandonnée.
"Marie, attends, laisse moi t'expliqu.." j'avais claqué la porte. Il était hors de question que je l'écoute une seconde de plus.
Comment avais-je pu être aussi naïve pour croire qu'il était un instant sincère ? Si j'avais été une personne extérieure à la situation, j'aurais bien ri. Malheureusement, j'étais la principale concernée, celle qui pleure car elle s'est rendue compte trop tard des choses et des personnes qui l'entouraient.
Finalement, ce pot de miel aura était utile.
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Tu m'as changée
Teen FictionMarie est une fille élancée qui croque la vie à pleine dents, jusqu'à la mort de son père. Sa mère ne pouvant pas assurer seule le crédit de leur maison, Marie est obligée de partir à contre-coeur dans un internat pour ses 3 années de lycée et donc...