Le coeur qui brûle, sentiments glacés - PNL (NOS)

Late nights, red eyes, amnesia, I need you

Moi: Tu ressembles à ton père- dis-je en effleurant le cadre posé sur la commode en bois du grand salon

il sourit

Nabil a récupéré l'appartement de sa grand-mère, qui vis maintenant en Corse. Il y vivait avec son frère jusqu'a que celui-ci décide d'aller de ville en ville avec sa nouvelle copine et de s'échapper de son cocon. Il ne rentre que lorsqu'ils ont des showcases. Je n'ai pas posé plus de questions. L'appartement est assez bien meublé, je crois qu'il y a deux-trois chambres, il m'a dit qu'il n'y a pas touché, il a laissé toutes les affaires de sa grand mère, qui vient très rarement, voila pourquoi certains objets sont quelques peu vieillot, cela donne cependant un charme à l'appartement, très chaleureux malgrés la désertation de ses occupants.

Nabil: Tu sais faire les crêpes?

Moi: Oh oui Nabil fait moi des crêpes!

Nabil s'exclaffa

Nabil: Je t'ai demandé si TU savais faire des crêpes j'ai pas dis que j'allais t'en faire.

Je me jette sur le gros fauteuil et croise les bras, la mine boudeuse.

Nabil: c'est bon c'est bon je vais t'en faire, t'en as jamais mangé de meilleures, recette de grand mère -dit-il en me faisant un clin d'oeil

Moi: J'aimerai bien voir ça!

Il sort des ingredients, je m'étonne de voir qu'il cuisine, il a l'air d'avoir fait des crêpes toute sa vie. Il m'explique qu'il passait beaucoup de temps avec sa grand mère étant petit, et qu'à défaut d'avoir des petites filles, elle lui a tout appris, "pour que tu gardes toujours une trace de moi en toi", lui répétait-elle. J'avais trouvé son récit très touchant, moi même très proche de ma grand-mère, je me retrouvais en lui petit.

On a fini sur son lit, à regarder un film, Fight club, un classique selon lui, rien de bien intéressant, j'ai à peine suivi le film. Il est très respectueux et n'a eu aucun geste déplacé à mon égard. Ce que j'avoue ne m'aurait pas dérangé. On a passé l'après-midi à se frôler. Et a défaut d'avoir une place dans son coeur, j'en ai eu une dans ses bras.

Posée dans mon lit, je me remémore les moments passés plus tôt dans la journée. Il sait vraiment faire les crêpes, si c'est ce que vous vous demandez. Nous avons bien profité de la journée. C'est la dernière fois que nous nous voyons avant quelques jours au moins. Nabil et son frère ont une tonne de festivals de prévus. J'aimerai le voir performer sur scène, voir son énergie, de voir comment il lâche prise.

J'ai comme l'impression d'avoir confiance en moi. Les doutes, c'est fini.

Normalement, à cette heure-ci, on devrait être en train de se parler, de marcher, ensemble, dans notre Paris mais son frère rentre ce soir et il est normal qu'il en profite. J'aime bien parler la nuit, me promener la nuit, écrire la nuit, tout est mieux la nuit.

Je suis sortie toute seule cette nuit, j'ai marché et j'ai regardé le peu d'étoiles apparentes. J'ai l'impression d'être la lune, je tourne autour de quelque chose, de lui, et quand il n'est pas la, je me perd dans l'espace. La lune tiens compagnie aux rêveurs insomniaques. Le silence, lui, emplis mes nuits, il est mon meilleur ami.

J'allais lui envoyer un snap de notre banc habituel mais me suis abstenue, je voulais lui laisser du temps sans moi, de la liberté, je n'avais pas envie de devenir le rendez vous quotidien qui devient étouffant. Je m'asseya puis me mis à regarder le banc, quelques gravures étaient présentes dessus. Rien ne m'interpella vraiment, à part quelques mots doux, quelques insultes mais mon regard se porta sur un signe, une inscription, un N et un T.
Je ne prêta pas plus attention à cela. J'eu tout un coup l'envie de savoir ce que Nabil faisait, je me mis à rechercher, sur intagram, un compte fan updatant régulièrement et en quantité. Je tomba sur un qui justement postais des vidéos et photos du festival. Il était la, avec son chignon en vrac habituel, laissant s'échapper quelques mèches châtains claires. J'étais heureuse de le voir, il était aussi calme et serein que d'habitude, esquissant quelques sourires parfois, ceux pour qui je craquais secrètement. Il avait l'air d'aller bien, j'étais contente.

Je sortis une cigarette et me mis à fumer, la, devant la seine qui brillait sous les éclairages des lampadaires présents. J'étais dans ma bulle, à deux doigts de parler à la lune, comme une vraie tarée.

Je me rendis compte que je n'avais jamais posé de questions sur son groupe, sur sa carrière, sur ses chansons. En réalité, je n'avais jamais songé à écouter un de ses albums. J'avais envie de l'écouter chanter, ça ne m'etais jamais passé par la tête. J'ouvris mon application musicale et chercha le nom du groupe. « Bambina » se mit en route. «Elle est belle mais elle kiffe trop PNL , j'pourrais jamais lui présenter mes séquelles » « J'peux pas la ken, elle est trop love, Peace n'Lovés pas Peace n'Love » « J'aime son putain d'accent »......

Je me sentit mal tout à coup, il parlait d'une certaine personne, je le savais très bien, ça ne me regarde même pas, mais je ressens sa peine, je ressens de la peine, et une pointe de jalousie envers cette fille à accent.

« N&T »

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