Le lendemain:
Ayant été de garde la veille jusqu'a 4h du matin, ma journée débuta à 10h. Je m'enquis auprès de mes collègues de comment c'est déroulée la matinée dans la tisanerie, autour d'un café.
-Tim a refait une nouvelle crise en tout début de matinée mais nous sommes intervenus rapidement. Il s'est déboité l'épaule, pas étonnant quand on voit la violence avec lequel il se jette sur la porte... D'ailleurs peut-on m'expliquer à quoi cela sert que les murs soient capitonnés mais pas la porte??
-Il n'y a que les chambres d'isolements qui le sont totalement... lui répondis-je d'une ton las. Même si je trouve que c'est idiot c'est le règlement et on doit faire avec. Autres choses à me faire remonter sur des événements qui se seraient passés en mon absence? questionnais-je à l'assemblé.
Un « non » collectif me répondit. Bon. J'allai dans les vestiaires pour me mettre en tenue, puis déposai mes affaires dans mon bureau. Je décidai d'aller rendre visite à Jonathan pour lui apporter sa lecture promise. La veille, j'avais soigneusement sélectionné 3 livres: un livre sur les légendes celtes, « Vendredi ou la vie sauvage » et enfin « L'appel de la forêt » d'un auteur qu'il semblait apprécier particulièrement. Après l'avoir salué comme à mon habitude, je lui tendis les bouquins qu'il se saisit dans un hochement de tête reconnaissant. A peine avais-je tourné les talons qu'il était déjà plongé dans sa lecture. Mes pas me menèrent à la chambre 911, la cellule de Johanna. Elle avait été remonté de la salle de réveil un peu avant la fin de mon service de la veille mais dormait toujours. Sa cellule était particulière: étant dans cette hôpital psychiatrique depuis plus de 10 ans, nous l'avons laissé « s'approprier » l'endroit. C'est également une façon pour nous d'étudier son comportement à travers les dessins étranges qui envahissent les murs, ses goûts en matières de lectures... autant d'éléments pour comprendre ce qui se passe dans sa tête. Cependant il n'y a pas que les murs qui jouent le rôle de toile géante: Johanna dessine aussi sur son corps ou s'écrit dessus des phrases incompréhensibles. Elle s'est tracée au marqueur un étrange sourire en zigzag. Quand je lui en est demandé la raison, elle m'a dit que dans ses rêves, elle apercevait une personne avec une immense sourire, aussi grand que celui d'un célèbre chat à rayures tout droit sortit d'une conte qu'elle avait dévoré quelques jours plus tôt. Bien qu'à chaque douche son sourire s'efface, elle le refait sitôt de retour dans sa chambre. Je franchis le seuil de la porte en prenant soin de bien la refermer derrière moi. La jeune fille aux longs cheveux gris était sur son matelas, me tournant le dos, en train d'écrire quelque chose sur mur.
-Bonjour Johanna, lançais-je.
À l'entente de son prénom, elle sursauta et se retourna en me souriant:
-Bonjour docteur, vous m'apportez de nouveaux livres?! Me demanda t'elle avec entrain
-Tu as déjà fini ce que je t'ai apporté avant-hier?
-Oui! dis-elle fièrement. Eh bien, pensais-je... En moins de 1 jour (son opération ayant durée une bonne journée) elle lut les 3 romans que je lui ai mené... Impressionnant pour quelqu'un qui a dû réapprendre à lire il y'a un peu plus de 5 ans. C'est comme si un enfant de sept ans vous disait qu'il a finit la trilogie du Seigneur des Anneaux... A la suite de son accident et de sa « mort », elle s'est réveillée complètement amnésique, elle ne savait plus rien, comme si elle était née de nouveau. Elle est arrivée dans nos services avec les capacités mentale d'un nourrisson. Son apprentissage fût long et fastidieux mais Johanna a progressé rapidement, ainsi que nous pouvons le constater actuellement.
Elle me semblait fatigué, surement à cause de sa très récente opération... Elle souffrait de la maladie des os de verre et son accident n'a rien arrangé. Nous lui avons fortifié, réparé et refait de nouveaux os: les os les plus solides et en meilleurs états, nous y avons apposé des plaques et des broches pour les consolider. Cependant, d'autres parties de son squelette ont été réduite en poussière, nécessitant de remplacer l'os ou de le reformer en l'enduisant d'une matière synthétique pouvant s'apparenter à du plâtre. Les chirurgiens l'on placé sous morphine depuis sa «renaissance » pour lui éviter d'atroces douleurs au quotidien. Elle doit aussi porter à plein temps ses appareils orthopédiques, sur les jambes seulement. La morphine étant puissante, des électrodes apposés sur ses tempes reliés à un petit boitier à son cou envoie des micros décharges électriques pour stimuler son cerveau et la tenir en éveil. Chaque soir avant l'extinction des feux, elle l'éteint pour dormir.
Je m'accroupis à ses côtés:
-Comment vas-tu, m'enquis-je soucieuse.
-Mes jambes me lancent, déclara l'adolescente, mais le reste ça va, je ne sens pratiquement rien...
J'auscultai les parties douloureuses qu'elle me désignait précautionneusement. Sa peau était bleu ou rouge selon les endroits mais surtout gonflée. Il faut augmenter les doses d'anti-inflammatoire et réduire le délais en chaque piqures afin d'éviter un cas de phlébite. J'appelai Victor et lui listai le matériel et les produits dont j'avais besoin, qu'il m'apporta quelques instants plus tard. Je retirai ses appareils et remontai sa robe d'hôpital. Je lui fit une piqure dans la ventre d'un anticoagulant et massai délicatement ses jambes pour faire circuler « manuellement » le sang et permettre au produit d'agir plus rapidement. Je changeai également ses pansements tachés de sang en prenant soin de bien désinfecter chaque cicatrices. Dès que j'eus finit les soins, elle remit ses appareils et me sourit. Me redressant, je vérifiai le niveau des poches de morphine mais, avant de quitter la chambre, je voulus tester quelque chose. Je sortis de la poche de ma blouse, la fiche de Jeffrey Woods. Bien que leur chambre se font quasiment face, ils n'avaient surement pas encore dû se croiser. Je la pliai de sorte qu'on ne puisse voir que sa photo et lui montrai:
-Johanna, connais-tu cette personne?
Elle plissa les yeux pour mieux dévisager l'individus sur la photo, réfléchit un instant avent de me répondre sur un ton hésitant:
-Non mais son visage me dit quelque chose... Ah! s'exclama t'elle, c'est l'homme qui ressemble au chat du conte!! C'est lui!! Il a le même sourire, je l'ai déjà vu dans mes rêves, au côté du grand homme blanc bien habillé!
Un sourire de satisfaction se dessina sur mes lèvres. Mes soupçons se confirmaient: parmi les dessins sur les murs, certains représentent un grand homme, fin et élancé en costume noir: le Slenderman. Elle ignore l'identité des creepypastas ainsi que le fait qu'ils existent. Selon Johanna, se sont juste des gens qu'elle voit en rêve; logique car elle n'est jamais sortit de cette endroit, ne voit pas les actualités ou les informations sinistres dans les journaux et sur internet. Elle est coupée du monde et le personnel, pour ne pas perturber le déroulement de l'expérience dans le cadre du projet « EDEN » fait attention de ne pas mentionner quelques choses en rapport avec les creepypastas en sa présence.
-Tu sais, repris-je innocemment, le sourire que tu te dessines me fais un peu penser au sien...
-En faite, expliqua la jeune fille, Victor, Lucie et même les autres me disent que j'ai l'air souvent triste... Et le chat de ce livre, et cet personne qui lui ressemble dans mes rêves on l'air contents, je me suis dit que c'était surement parce qu'ils avaient un grand sourire... Enfin, moi je trouve qu'ils ont l'air heureux et même si quelques fois ils sont tristes, je ne l'ai jamais remarqué...
-Je vois... Je repasserai ce soir si tu as encore mal aux jambes d'accord, l'informais-je en remettant la fiche dans ma poche.
Je ramassai le plateau amené par Victor et quittai la pièce pour poursuivre ma journée dans mon bureau, jouxtant sa cellule. Au passage, je jetai un oeil en direction de la chambre du « Mr des rêves de Johanna ». Il était allongé face au mur du fond, dos au couloir.
Surement dormais t'il...
NDA: Angela et Johana sont d'origine allemande, leur prénom se prononce respectivement Anguéla (-gue) et Yohanna (-lle) ;)
-Chess-
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Creepypasta: "EDEN"
Fanfiction"Quand le chasseur devient la proie..." Suite à la menace grandissante de ces tueurs sanguinaires appelés "les creepypastas", les gouvernements de plusieurs pays ont décidé de s'allier et d'agir. Dans le plus grand secret, ils ont mis en place un p...