PDV Jeff:
5 jours s'étaient écoulés depuis la crise de Johanna. Cette dernière n'était toujours pas sur pied, et ses yeux n'étaient pas encore totalement guéris. S'agitant et hurlant dans son sommeil, Jack avait fini par la virer de sa chambre-infirmerie pour la remettre dans celle qui lui était attitrer, au dernier étage, en face de la mienne. Autant dire que je n'étais pas trop jouasse; elle savait mettre mes nerfs à rude épreuves... Des gémissements suivis de cris et de bruits sourds retendirent dans l'étage, pour la deuxième fois de la journée. Si nous voulions que son état s'améliore, c'est pour lui permettre de mener à bien sa raison d'être. Si elle ne se ressaisit pas et passe de rechute en rechute, on ne s'en sortira jamais. Et elle non plus d'ailleurs. Je me levai donc en rouspétant, jurant et maugréant comme jamais. Faire glisser la lame de mon couteau sur la peau fine et blanche de son cou m'aurait bien simplifier la tache, mais malheureusement ça n'aurait qu'empirer les choses... Je poussai la porte et la vit en train d'essayer de défaire les bandages de ses yeux. Son état déplorable m'écoeurait, un humain pouvait à se point se dépraver? C'est pathétique... Quelques gouttes de sang tombèrent de ses yeux encore meurtris sur le parquet. Je lâchai un profond soupire avant de me mettre à l'oeuvre. Je saisis ses poignées osseux et les croisai sur sa poitrine pour lui bloquer ses mouvements. J'appuyai de tout mon poids pour qu'elle cesse de gesticuler... Ses coudes cognaient contre mes cotes pour se libérer.
-Pourquoi je dois m'occuper de ça moi, c'est pas Mantis qui est sensé aimer jouer au nounou?? Et toi arrêtes de gesticuler, merde!
Commençant à avoir mal à cotes, je décidai de l'enrouler dans ses draps, et l'immobilisai en coinçant ce « boudin » sous mes jambes. Maintenant, j'étais bien installer: adosser contre le mur, posé sur le lit et avec un repose-jambe. Parfait, crise tant que tu veux, c'est toi qui aura chaud enroulée comme ça, pas moi.
Au bout de plusieurs minutes, la jeune femme abandonna l'idée de sortir de sa prison de tissus par la force; ses cris se transformèrent en sanglots, interrompus quelques fois par un hoquet. Je m'aperçus soudain que j'étais en train de jouer avec des mèches de ses longs cheveux gris, à les enrouler autour de mon doigt ou à essayer de leur faire prendre des formes de zigzag... et j'y avais foutu un sacré bordel. Je pense qu'elle aura de quoi s'occuper un temps... Johanna ne bougeait plus et s'était laissée emporter par la fatigue. J'amorçai un mouvement pour me redresser, que j'abandonnai aussitôt. La flemme. Si c'est me lever pour que deux secondes après elle nous repète une durite, non merci. Je campais donc ici, sur ce matelas froid, avec la nouvelle comme repose-pied. Pas mal. Une odeur métallique que je ne connaissais que trop bien me monta au nez. Les yeux de Johanna continuaient de saigner. Tant pis pour elle, c'est pas mon problème.
...
Des coups secs me tirèrent de ma somnolence, la porte grinça, s'ouvrant sur un gosse d'a peine 14 ans qui devait à peine faire les trente kilos tout mouillé. Entre ses mains maigrichonnes il tenait un plateau avec un peu de bouffe dessus. Lorsqu'il me vit, l'adolescent eut un mouvement de recul, manquant de tout renverser. Ce gosse, je l'aimais bien : il était extrêmement peureux et trouillard; un vrai plaisir à persécuter. Je le fixai droit dans les yeux, lui adressai mon plus beau sourire tout en l'invitant à entrer. Ses jambes tremblèrent en réponse, tandis qu'il longeait le mur pour rester à la plus grande distance possible de ma personne. Il s'accroupit devenant le lit, posa le plateau et du bout du doigt exerça une légère pression sur Johanna qui la fit à peine bouger sous mes jambes. Aucunes réactions. Il retenti le coup, plus fort cette fois ci mais n'osant pas trop la toucher, comme si il avait peur qu'elle se réveille brusquement et le gobe tout cru. Prenant pitié de son manège je secouai vigoureusement l'endormie et retirai mes pieds. Entre temps, Jun avait bondit deux mètres en arrière. Je ne connais pas grand chose de lui mais il serait né d'une relation infidèle. La mère avait trompé son mari et a eu un enfant avec son cousin. Elle aurait fait croire au père de Jun qu'il était le géniteur. Mais quelques années après la naissance du bambin, la vérité se dévoila à lui. Pris d'une rage sans pareil, il roua de coup sa « femme » sous les cris du petit garçon qui tentait de l'arrêter... Malheureusement, l'homme déversa sa colère sur le gamin et l'étrangla. La police est intervenue, appelée par des voisins. Le père fut arrêté, la mère et son enfant, conduis à l'hôpital pour des soins urgents. Jun en ressortit avec la trachée écrasée, les cordes vocales bousillées et des vertèbres en piteux état. Plus aucun son n'a pu sortir de sa bouche depuis. Des années plus tard, lorsqu'il fut en âge de comprendre ce qu'il s'était passé, ce qui avait rendu son « père » si furieux; il tortura et assassina froidement sa mère, son père à sa sorti de prison, ainsi que son géniteur... Aujourd'hui, il tue très peu mais ciblait des profils bien particuliers : les infidèles, les pères et les mères violents et leurs progénitures.
Johanna revenait à elle peu à peu. Elle commença à porter sa main à ses yeux mais je stoppai directement son geste, fermement:
-N'y pense même pas, grognai-je
Sa voix faiblarde s'éleva:
-Qu'elle heure est-il?
-Pas loin des 19h marmonnai-je.
Sortant de son état de statue, Jun s'avança vers la jeune fille, lui attrapa les mains pour y poser le plateau de nourriture que l'on peut manger avec les doigts, à l'aveuglette. Posant le plateau sur le lit, elle saisit le bras du gamin. J'explosai de rire devant la réaction de se dernier qui semblait dans la panique la plus totale.
-Qui êtes-vous? demanda Johanna.
Je parvins à récupérer mon souffle et répondis:
-Jun, il est plus jeune que toi et muet. C'est lui qui t'apporte tes repas.
De son autre main, elle chercha le visage du garçon pour le parcourir du bout de ses doigts, pour se faire une image. Je ne pus me retenir de pouffer de nouveau devant sa réaction.
-Merci Jun.
...
Pfiou! Un long pavé pour vous faire patienter jusqu'au prochain (étant dans les dossiers jusqu'au coup, je ne sais pas trop dans combien de temps il paraîtra!). Un grand merci à tous ceux qui suivent cette histoire, ça me fait chaud au coeur de partager cet univers que j'affectionne temps, d'avoir l'opportunité d'écrire des histoires et de pouvoir les partager... Alors merci beaucoup!
-Chess-
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Creepypasta: "EDEN"
Fanfic"Quand le chasseur devient la proie..." Suite à la menace grandissante de ces tueurs sanguinaires appelés "les creepypastas", les gouvernements de plusieurs pays ont décidé de s'allier et d'agir. Dans le plus grand secret, ils ont mis en place un p...