Chapitre 28

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PDV Angella:

-Je n'ai pas de fille.

Mon ton était catégorique. Je n'avais eu qu'un seul enfant, un petit garçon, mon tout petit, qui m'a été dérobé par une ignoble jeune fille. Elle l'a frappé, l'a jeté sur le sol... D'horribles et douloureuses images envahirent mon esprit, les larmes s'écoulèrent sur mes joues. La criminelle a eut un procès, mais aucunes pénalités n'ont suivi; je n'ai jamais compris comment les juges en étaient arrivés à cette conclusion, « manque de preuves » m'avait t'on sorti... C'était elle, la scène c'était déroulée sous mes yeux! Ne pouvant l'accepter, j'avais fais justice moi-même ou plutôt, le part-choc de mon véhicule s'en était chargé. J'ai appris qu'elle est morte quelques temps après, d'abord maintenue dans un coma artificielle, pendant plusieurs mois, puis, étant sans famille, on la débrancha.

J'avais obtenu vengeance.

-Je n'ai pas de fille, répétais-je, mon unique enfant n'est plus depuis plusieurs années, et vous le savez.

L'agent se leva brusquement et fit claquer ses mains sur la table métallique:

-VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE?? hurla t'il. Vous pensez vraiment que vous allez me faire gober ça???

Je le fixai sans comprendre, les yeux élargis d'incompréhension.

Il jeta un dossier sur la table, d'où jaillissent des clichés, papiers d'identités et autres textes. L'une d'elle attira mon attention: une photo de ce qui semble être pris depuis une caméra de video surveillance: moi, au volant de ma voiture, fuyant à toute allure la scène de crime d'on j'avais été responsable. Le policier plaqua une série de documents sous mes yeux:

-C'est bien vous là? Répondez! ordonna t'il.

-Oui, souflai-je après un temps d'hésitation.

L'homme pointa une autre photo, sur laquelle on pouvait voir la victime après l'accident, le visage en sang:

-Et là, vous la reconnaissez?

-Oui, c'est elle qui à tuez mon enfa-

Je fus interrompus par un autre coup sec sur la table: des documents d'identités: le mien (celui avant mon divorce et le nouveau) et un autre, celui de ...

-Johanna? dis-je tout haut, éberluée. Mais que vient-elle voir dans cette histoire? C'est mon patient, et cela bien après tout ça!

-Vous ne remarquez pas quelque chose? Son visage ne vous dit rien ou vous vous foutez de moi??

-Eh bien elle porte le même nom que mon ex-mari... ce n'est pas inhabituel, Strauss est un nom répandu en Allemagne et...

Je m'interrompis. Son visage m'en rappelait un autre : celui de la garce qui m'avait privé de mon bébé. Mais ça ne pouvait pas être elle, elle était plus âgée, et elle n'avait pas des cheveux gris. Son physique, je m'en souvenais clairement: une jeune femme de petite taille, fine, avec de longs cheveux blond véniciens. Et des yeux terriblement verts. Verts émeraudes. Un autre document me fut présenté, un acte de naissance:

« Acte de naissance - Mairie de Dusseldorf -

NOM: STRAUSS

Prénom(s): Johanna

Sexe: Féminin

Nom de la mère et génitrice : van Decken, mariée Strauss

Prénom: Angela

Nom du père et géniteur : van der Stauss

Prénom : Abel Jörgen »

J'étais pétrifiée.

QUOI?

Un rire nerveux s'échappa de ma gorge:

-C'est quoi cette blague, inspecteur? C'est quoi cette putain de plaisanterie!??

Le policier soupira bruillement et passa sa main sur son visage pour se calmer.

-Cessez de nier les faits: vous avez assassiner votre propre fille, vous l'avez tué en lui fonçant dessus avec votre voiture! Une pauvre enfant de 12 ans qui souffrait déjà le martyre à cause de sa maladie de os de verre. Pourquoi? POURQUOI!!? On peut connaitre la raison de cette atrocité??

-CETTE SALOPE A BUTER MON ENFANT!! hurlai-je de rage.

Quoi?? Qu'est-ce que je venais de dire? Je pris ma tête entre mes mains et me frappa le front sur la table.

-JE N'AI PAS DE FILLE! C'EST ELLE QUI L'A TUÉ , C'EST JOHANNA! CE N'EST PAS POSSIBLE, ELLE EST MORTE! CE N'EST PAS ELLE!!

Les mots sortaient de ma bouche sans que je ne puisse les retenir, je ne comprenais pas ce qu'ils voulaient dire, je ne comprenais rien.

-Johanna Strauss était ma patiente, j'ai son dossier, lisez-le! Contactez mes supérieurs, demandez leur!

-Nous nous sommes déjà rendu sur votre lieu de travail: il n'y a pas de dossier sur Johanna Strauss, alors arrêtez de me prendre pour un con! Il n'y a jamais eu de Johanna là-bas puisque vous l'avez tué! Elle est morte! Morte! Vous saisissez?? Son corps repose depuis bien longtemps dans un cimetière!

J'hurlais pour couvrir ses paroles incompréhensible qui me faisaient souffrir, je gigotais comme une furie. Mon interlocuteur m'immobilisa et appela ses collègues:

-Bouclez- moi là dans un asile et qu'elle y reste cette espèce de dégénérée! Foutez moi ça dehors!

Il se pencha vers moi et me glissa à l'oreille:

-Et j'espère que tu apprécieras ton séjour car tu vas y passer le restant de tes jours. Ou plutôt, ne l'apprécie pas.

Je fus traînée hors de la pièce, bientôt rejointe par des infirmiers en blouse blanche que je ne connaissais que trop bien pour savoir où j'étais menée.

-Je ne suis pas folle! Je n'ai pas de fille! Je n'ai pas d'enfant! Je sais ce que je dis, je suis psychiatre, je ne mens pas... 

Épuisée, je ne parviens pas à finir ma phrase et tombai dans un gouffre noir sans fond... 

Creepypasta:  "EDEN"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant