quarante-huit: sentiments étranges

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PDV LAÏLA

Comme Nabil l'a souhaité j'me suis rendue chez Quentin. J'ai créché chez lui. Les choses ont été plutôt bizarre au départ. Vraiment. Je sais que vivre avec quelqu'un que l'on ne connaît pas c'est déjà pas très simple, mais avec Quentin c'était pire. Je crois qu'il m'aime un peu plus que quelqu'un qui apprécie sa collègue. Du coup, d'un point de vu de l'invité que j'étais je ne lui ai pas fait de réflexion. Non, vraiment ça aurait été un peu délicat. Vous vous imaginez, j'lui fait une réflexion bien comme je sais les faire pour au final continuer à vivre sous son toit. Bon après n'allez pas vous imaginer qu'il a tenté un truc ou quoi, c'est juste les attentions. Peut-être que je me fait juste des idées. Mais j'sais pas c'est complexe à expliquer.

Depuis l'histoire d'Adam et des flics tout l'monde est aux petits soins, sauf Nabil. Je n'ai pas reçu de ses nouvelles ou un appel de sa part. Je lui en veux un peu. C'est moi qui devrait lui faire la gueule mais c'est lui qui ne donne pas de nouvelle. Tarik m'avait prévenu que Nabil partirait de Paname pour un contrat avec un sponsor ou je ne sais plus trop qui, qu'il aurait pas trop le temps de donner des nouvelles. Mais à c'que je sache le bonhomme il dort et cinq minutes avant de dormir c'est pas la mort. Mais bon. J'irai pas lui courir derrière. Depuis le gros vent qu'il m'a mis dans sa voiture je sais à quoi m'en tenir.

Il réfléchi, il a un truc en tête. Si ce truc c'est son ex bah qu'il aille se manger les orteils. J'vais pas le supplier. Y'a eu un rapprochement. Enfin vous savez quand vous êtes dans une situation où vous risquez de perdre quelqu'un vous mettez tous les autres problèmes de côté. Et bah le jour où Adam a pointé son arme sur Nabil j'ai eu l'impression que je ne le reverrai plus. Ce sentiment c'était vraiment pas le kiffe. J'vous le dit. J'ai l'impression de lui pardonner petit à petit. Mon cœur est toujours resserré, encore légèrement brisé mais comme une imbécile je lui pardonne.

Le lendemain, les flics m'ont recontacté. Les choses se déroulent apparemment comme prévu. Ils ont pris ma déposition et Adam ne risque pas de sortir de l'hôpital psychiatrique pour les quelques prochaines années. Selon eux, il aurait été sous médicament depuis très petit et qu'il en aurait parlé à personne. Je ne l'ai jamais remarqué, trop aveuglé par la violence à laquelle il s'adonnait. Adam est bipolaire de type un et je n'y ai jamais fait attention. C'est grave. Très grave. Rien ne changera quant à ce qu'il m'a autrefois fait. Mais ça ne changera pas non plus le fait qu'il est malade et que ses comportements n'étaient pas totalement déclenchés par lui même. Ca me rend triste pour lui, il n'aura peut-être jamais une vie normale. D'ailleurs, j'ai eu un médecin au téléphone qui s'occupe actuellement du cas d'Adam et qui m'a prohibé de le voir. Je serai en partie une cause qui déclencherait ses crises maniaques. D'un point de vu extérieur jamais je ne serai allée le voir, enfin... pas de suite. Et puis le fait que le médecin m'en parle, c'est une raison de plus de rester loin de lui.

Au final, Adam c'est le passé, je dois mettre fin à ça, tourner la page.

*

Une semaine est passée. Plus tranquillement que prévue. Avec Quentin on va au boulot ensemble, on mange ensemble et on rentre ensemble. On vit un peu l'un sur l'autre. Ca n'a pas l'air de le déranger au contraire. Ca ne me dérange pas non plus je n'ai juste pas envie qu'il se mette en tête que je l'apprécie plus que je ne le montre ou je ne sais quoi. Du coup, j'ai essayé de prendre de la distance. Le midi qui a suivi j'ai mangé avec Soumeya et Samad. Ca faisait longtemps qu'on ne s'était pas juste retrouvé entre nous. On parlé un peu de tout et de rien, on a rit. Et ça m'a aidé à changer un peu d'atmosphère. Parce qu'il ne faut pas l'oublier mais si je vis chez Quentin c'est pour ne pas m'faire agresser par d'autres malades.

Sans toi (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant