the end of 2 0 1 2 / (part 1)

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Don't be gone

🌈{TYLER}

mercredi 24 octobre 2012,
02:35.

cette nuit là, je dormais seul dans mon petit lit du bus. le silence régnait, tout le monde semblait avoir trouvé le sommeil. je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, de toute façon j'en avais rien à faire. j'étais mal, j'avais les larmes aux yeux. j'avais perdu le contrôle, comme toujours. je ne me supportais plus, je ne supportais plus blurryface et ses idées de psychopathe. j'avais peur, peur de vivre dans cette nuit qui paraissait interminable. j'avais froid, j'étais faible. j'avais peu mangé, peu bu aujourd'hui. josh me manquait. la solitude était la raison du grand vide que je ressentais, à l'intérieur. j'avais envie d'écrire, mais j'étais trop fatigué. c'était comme un incendie dans ma tête. tout brûlait, tout était ravagé. je réfléchissais. je pensais à des hypothèses sur le sujet critique du mal, du désespoir, de la souffrance. je pensais à cette douleur en moi qui semblait inexistante, "en dehors". je me broyais les neurones à trop penser, à trop souffrir. j'appelais cela une migraine. je me perdais dans la noirceur de mon esprit. les minutes étaient longues et j'étais impatient que le calme reviennent, pour me laisser somnoler. j'avais les yeux grands ouverts, impossible de les fermer. pour l'instant, j'avais pas encore envie de me tirer une balle dans le crâne. j'aurais quand même voulu partir d'ici pour ne pas faire de mal aux autres. j'étais d'avis que je détruisais mes proches. je culpabilisais pour tout. j'étais hanté par les remords et par ce sentiment d'amertume. mon coeur ne m'écoutait plus, me laissant être un homme sans âme et sans empathie. j'étais beaucoup trop pessimiste, trop négatif, trop plongé dans la haine et la rancoeur. j'aurais eu besoin de quelqu'un avec qui rigoler, avec qui parler. je ne pouvais pas échapper à moi-même, échapper au virus qu'était blurry'.

j'entendis des bruits provenants du lit de josh, celui juste au dessus du mien. je crus l'entendre descendre, et parce que je me souciais toujours beaucoup de lui, j'ouvris mon rideau pour regarder ce qu'il faisait. il était là, en caleçon noir, dans l'espace cuisine/"salle à manger" en train de boire dans sa bouteille d'eau.
- hey, ça va ?
demandais-je en chuchotant. il sursauta et mit sa main sur son coeur comme pour dire "j'ai eu peur ohlala".
- tu m'as fait trop peur !!
disait-il en chuchotant aussi.
- que fais tu réveillé à cette heure là jish ?
il sourit légèrement. ça avait rallumé la flamme de mon coeur.
- je te retourne la question.
- mais réponds moi !!
c'était fou comment je pouvais passer des larmes au sourire. mes humeurs changeait ultra rapidement.
- j'ai fait un rêve et ça m'a réveillé.
disait-il "automatiquement" en posant sa bouteille sur la table. il s'approcha de moi mais garda une certaine "distance". ça m'attristait.
- ce rêve était bien ?
disais-je. j'avais envie de lui parler pendant des heures, parce qu'il était tellement fascinant, amusant, adorable, parfait.
- c'était complètement wtf..
son petit rire silencieux m'avait fait fondre.
- tu as le courage de me le raconter ?
disais-je avec espoir.
- bien-sûr petit enfant.
il avait l'air tellement fatigué et moi je le faisais chier.
- par contre, j'ai la flemme de rester debout. ajoutait-il.
je sortis discretement de mon lit et je riais tout seul parce que je n'étais absolument pas discret. je m'assis par terre, et josh fit de même. sur le moment j'avais eu envie de prendre sa main dans la mienne, de le câliner et de le bercer pour qu'il s'endorme dans mes bras.
- tu peux te recoucher josh, tu as l'air épuisé.
- n'importe quoi, laisses moi te raconter mon rêve.
je posai mes coudes sur mes genoux et ma tête dans mes mains. je le regardais, j'examinais son doux visage.
- alors, j'étais dans une grande salle de spectacle. il y avait personne..
quand il parlait, il faisait des gestes avec ses mains et c'était adorable.
- ... j'étais assis sur un skate et le skate était sur un éléphant. on avançait tranquillement et après j'ai vu au loin un petit stand de limonade. j'avais soif donc j'avais décidé de me prendre une petite boisson tu vois. j'étais descendu de l'éléphant par sa queue qui s'était transformée en toboggan. je me suis approché du petit stand et j'ai remarqué que l'enfant qui vendait les limonades était en fait jordan quand il avait 9 ans ?? j'ai bu ma limonade et ensuite j'ai fumé un joint. voilà.
j'avais rigolé. j'étais trop fatigué pour être sérieux et lui aussi. il me sourit.
- toi, tu rêves que tu fumes un joint..?
disais-je en soufflant d'exaspération.
- bah mwi.
je pensais qu'il avait voulu dire "oui" normalement mais que ça voix en avant décidé autrement. remarquant son "accent", il rigolait. josh était vraiment un petit chaton.
- tu es aussi moelleux qu'un nuage.
je venais de littéralement penser à voix haute. je fis les gros yeux parce que effectivement je venais de dire quelque chose de sentimental à voix haute. josh me fit une petit tête en mode "c'est mignon comme un ourson".
- c'est l'heure qui me fait dire ça..
disais-je l'air de rien.
- tu es un arc-en-ciel, fermes ta grosse bouche et ne dis plus rien.
j'aimais tellement le son de sa voix. il se mordillait la lèvre inférieure et j'usais toutes mes forces pour ne pas me jeter sur lui et l'embrasser. je détournais le regard, je regardais les couleurs pétillantes de ses tatouages. j'étais passionné par sa personne. je ne savais pas combien de temps on avait passé à ne rien dire et à s'observer, peut être deux minutes ?
il se releva, je le suivis.
- va dormir petit tyty, tu as besoin de sommeil.
je souriais. je ne pouvais pas m'arrêter de le regarder en m'imaginant un tas de scénarios. il s'approcha de moi mais s'arrêta, je comprenais pourquoi et ça me soûlait. mon coeur battait à plus de 1000km/h et j'avais besoin de le toucher. mon corps me le faisait comprendre. alors je le pris dans mes bras, je fermai les yeux pour profiter de l'instant. il me serra contre lui et il m'avait réchauffé. j'étais bien mais évidemment on avait dû se séparer. je regardais ses lèvres et essayai de contrôler au maximum mon envie, mes envies. quelques secondes plus tard, je l'embrassai sur la joue. je souris fièrement. il mit sa main sur sa joue et je mordis ma lèvre à mon tour parce que la situation devenait délicate.
- bonne nuit jishwa.
disais-je lentement. je pris une grande inspiration, on avait réussi à se contenir..
je montai dans mon lit étroit.
- bonne nuit ty'..
et je refermai le rideau. je l'entendis monter dans son lit. je réalisais qu'il m'avait fait complément oublier la réalité dans laquelle je m'étais emprisonné. je m'étais finalement endormi après avoir fait la guerre avec mon corps qui se manifestait à cause de josh.

{TOME 0} don't be afraid • jøshlerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant