{TOME 0} don't be afraid • jøshler

2 0 1 3 / chapter two

So try to love Me and I'll try to save you

🌿{JØSH}

vendredi 1er février 2013,
22:45.

on était en route pour un nouvel hôtel. une nouvelle nuit à supporter sa présence, une nouvelle nuit à s'engueuler, une nouvelle nuit à l'ignorer, à le détester, mais au fond, à m'en vouloir de continuer de l'aimer.
j'avais vu beaucoup de choses en trois semaines environ, qui m'avaient juste encore plus brisé. l'impact était important, comme une sorte de bombe nucléaire dans ma tête. j'avais vu tyler et jenna s'embrasser, s'aimer. j'avais vu tyler dépérir, mais je ne comprenais pas pourquoi.
je me forçais d'ignorer sa douleur, mais tyler avait l'air d'être au fond du gouffre.
ma douleur estompait la sienne, même si la sienne était peut-être la cause de la mienne.
la routine n'était pas insupportable, c'était la routine de mes pleurs, de mes sanglots la nuit, qui devenait invivable.
c'était pareil tous les jours pratiquement. la journée c'était magique, mais je faisais semblant, la nuit c'était horrible, et j'en avais marre d'être vivant.
on était dans la voiture. tyler était devant moi, de dos. je ne voulais pas le regarder, quand j'avais l'occasion de l'ignorer. pourquoi avais-je autant mal ? je me disais que j'étais beaucoup trop vieux pour souffrir comme un adolescent victime d'hormones stupides. je me détestais de ne pas savoir tourner la page. j'y pensais jour et nuit, j'y pensais chaque heure de ma vie.
heureusement qu'il y avait ma famille, la clique et ma batterie. mais j'arrivais pas. je n'arrivais pas à m'en remettre et encore moins à l'écouter "s'expliquer".
j'étais dans le déni.
je regardais par la fenêtre. le paysage défilait. je regardais le ciel si sombre, en espérant me réveiller demain matin avec une solution à mon problème. oui, c'était un problème. ça me torturait, tout ça parce que je l'aimais.
c'était devenu un problème de l'aimer alors qu'au départ ça m'avait sauvé.
- josh ?
la voix de tyler. mon cœur avait raté un battement. j'en avais marre qu'il avait cet effet sur moi. je le détestais.
- quoi ?
disais-je en reprenant mon rôle de "josh le pote gentil et innocent qui apprécie son meilleur ami tyler".
- pizza ou tacos ?
- tacos.
- okay.
je me forçais d'avoir l'air "normal". je devais lui parler et j'avouerais que faire semblant m'arrangeait. en réalisant cela, j'avais encore plus la haine contre lui et contre moi même.
je ne cessais de me demander "pourquoi ?"
c'était trop long de "guérir".
peut-être que c'était pour toujours.

23:29.

on avait mangé avec les gars. ça m'avait changé les idées, évidemment maintenant c'était fini. on marchait jusqu'à la porte de notre chambre d'hôtel. je ne disais rien, je laissais le silence me guider. je voyais vraiment que tyler n'était pas bien. mais je ne comprenais pas pourquoi il jouait la victime alors que c'était lui qui avait foutu la merde. en vérité je l'aimais toujours autant. ça me tuait de l'aimer comme ça me tuait de le détester. la colère, la déception, c'était plus fort que moi. il aimait jenna, et j'avais du mal à accepter ça. après tout ce qu'on avait vécu tous les deux. je me sentais rejeté, un peu trahi. je me rassurais en me disant que c'était courant d'être trahi, mais ça faisait tellement mal. le pire était qu'on "s'aimait" en secret ? pourquoi il m'avait utilisé ? on marchait toujours et je savais qu'il me regardait. je sentais son regard et ça me détruisait. ça faisait plus de deux semaines que je lui criais dessus, que les "conversations" n'allaient pas plus loin que ce que je lui avais déjà répété. j'espérais qu'il comprenait le mal que ça me faisait, la douleur qu'il l'avait créé dans mon coeur. tyler avait la clé, il ouvrit la porte. j'essayais de ne pas penser au fait qu'au fond, il me manquait, je n'y pensais pas et je continuais de me rappeler ce qu'il m'avait gentiment fait. je posai mes affaires. je regardai le lit, c'était encore un deux places. quand je pensais que quand tout ça n'était pas encore arrivé, on était soulés de toujours tomber sur des chambres avec deux lits une place, et la forcement c'était jamais des unes places. je continuais de l'ignorer. je m'assis sur le lit et branchai mon téléphone. c'était reparti pour une autre soirée horrible. certains soirs c'était le silence absolu, et je patientais pour le sommeil. certains soirs on se disputait, par ma faute car je ne voulais pas l'écouter. certains soirs tyler pleurait, il pleurait toute la nuit. alors ce genre de soirs, je dormais très mal. je me disais "pourquoi jenna n'est pas là ? pourquoi elle ne dort pas dans une chambre avec lui ?" mais la seconde plus tard je me répondis à moi même "je suis jaloux au fond, c'est mieux qu'elle ne le touche pas, ça empire moins ma situation.". je lui en voulais et je commençais à sérieusement regretter d'être tombé amoureux. je pensais des choses tellement négatives. j'étais pas bien.
- tu veux aller te doucher en premier..?
disait-il faiblement. il avait ce ton dans sa voix. ça l'attristait. mais je m'en foutais. "non tu t'en fous pas josh". je parlais à moi même maintenant, l'heure était vraiment grave. à chaque fois c'était pareil, ce genre de petites questions juste pour dire quelque chose.
- ouais.
disais-je froidement. il me regardait profondément. j'évitais de le regarder. j'étais tellement con que ça pouvait me faire craquer et me donner envie de l'embrasser. je me résonnais. je pris de quoi me changer, et je partis dans la salle de bain. j'avais encore chialer, c'était tous les jours comme ça.