{TOME 0} don't be afraid • jøshler

2 0 1 3 / chapter seven

That you all have guns, And you never put the safety on

🌿{TYLER}

lundi 22 juillet 2013,
10:07.

nous étions en voiture pour aller à la mer, mes parents, mes frères, ma soeur, tatum, will et jenna. le bonheur de mes proches créait le mien. j'étais dans un habituel état d'ignorance, avec un grand sourire et un esprit à moitié vide. j'étais bien. d'un autre côté j'étais fatigué de blurryface, d'un autre côté encore je m'en fichais. vivre avec des gens stables, quand on était pas stable, c'était compliqué. je cachais ma haine envers tout. josh me manquait. je regardais jenna, je m'en voulais. tous les jours, ça se répétait en boucle. j'étais habitué, j'étais insensible. l'indifférence, c'était la solution. blurry' aimait ça, on s'entendait mieux de cette façon. cohabiter avec lui était plus simple en ce moment. j'étais conscient de mon manque d'empathie, mais j'arrivais pas à le combattre, pas maintenant. zack chantait comme un idiot, je faisais les choeurs avec jay. c'était un pur bordel dans cette voiture. un semblant de bonheur, un faux sourire, pas si faux que ça. je rirais d'une euphorie qui ne m'appartenait pas. jenna rayonnait et je voyais le feu dans ses yeux. je comprenais toujours pas ce paradoxe : savoir parfaitement gérer un mensonge plus énorme que ma peine, mais ne pas savoir gérer mes émotions, mes idées noires. j'y pensais vaguement, je faisais des petits tours dans le monde de mes pensées pénibles. la semi-réalité, cette endroit ou je me trouvais en présence des autres, tout en flottant dans l'ouragan de mon inconscient. je ne pouvais même pas mettre la faute sur mon manque de sommeil, parce qu'il n'était pas d'actualité pour une fois. malgré un bon sommeil, je m'endormais en ayant envie de crever et je me réveillais en ayant envie de me rendormir. je me rendis compte de mon absence, je clignai des yeux. tout était réel. je prenais le contrôle de mes angoisses. je regardai la route face à moi. j'étais loin de josh. je me détestais de penser à tout sauf à l'instant présent. j'étais avec ma famille. je devais apprécier le moment. j'aimais vivre. j'aimais me convaincre. le trajet semblait sans fin. je faisais l'air de rien. j'étais divisé entre deux états d'esprits, un que je montrais, un que je cachais. le contentement de mes proches, m'apportait une sensation de calme éphémère, elle venait puis repartait. parfois, j'avais du mal à me concentrer sur une chose qui me rendait heureux. parce qu'être joyeux n'était pas ma particularité, ce n'était pas moi. alors j'optais pour cette attitude que j'avais, en réalité, presque constamment : une déconcentration dissimulée sous un masque, un masque d'homme souriant, amusant et serein. j'essayais de me dire que la terre tournait toujours autour du soleil et que j'étais avec des individus qui comblaient ma vie. triste était ma manière de penser socialement parlant.

10:37.

nous étions arrivés. jenna et moi avions envie de manger une glace, alors nous avions influencés toute la tribu à acheter une glace malgré que c'était le matin. il faisait doux, le soleil était présent. il éblouissait mon esprit toujours plongé dans un noir profond. je regardais la mer, à moitié concentré sur ce que disaient mes proches. je n'avais pas le temps de repenser à l'erreur que j'avais commise en sortant avec jenna pour de faux, puisque qu'actuellement elle comblait de bonheur ma famille, qui croyait à fond en notre histoire. c'était drôle qu'ils croient tous que jenna était la personne qui me sortait de la dépression. jenna m'était d'une grande aide, elle était très inspirante, mais elle n'était pas josh. en faisant mes premiers pas sur le sable brûlant et en apercevant la mer de bien plus près, j'eus une pensée éphémère, très rapide, me noyer dans l'eau. cette pensée de gros suicidaire pourri s'effaça. j'essayai d'être le "tyler normal" et d'agir comme un frère, un fils, un copain gentil et marrant. ce que je n'étais pas, ce que je me reprochais mais ce que je ne changeais pas.