2 0 1 3 / chapter four

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I kinda like it
When I make you cry
Cause I'm twisted up, I'm twisted up, inside

🌿{JØSH}

mercredi 3 avril 2013,
18:28.

je venais de partir de chez un ami. j'étais parti en voiture, je m'étais éloigné du quartier où j'habitais. je devais être chez mes parents dans une vingtaine de minutes, pour que mon père m'emmène à l'aéroport pour mon vol avec les gars, à chicago. pour l'instant j'étais juste assis sur un banc, seul, dans un quartier désert. ma voiture était garé face à moi, je la regardais sans trop la regarder parce que mon regard était planté dans le vide. je fumais. c'était carrément inutile pour moi de fumer. je fumais dans les situations extrêmes, dans les situations les plus stressantes. j'en avais eu besoin. ça faisait bientôt 3 mois, et ce n'était que maintenant que j'avais songé à me fumer une cigarette. une cigarette inutile, ce truc pour bien polluer l'environnement. "bravo, tu fais le malin avec ton tabac mais c'est pas ça qui te rendra rebel". je rigolais dans ma tête, j'étais tellement seul avec mes pensées..
ça faisait tellement longtemps que j'avais pas craché de la fumée pour évacuer mon stress. j'avais une raison, un truc qui m'avait poussé à le faire. ça faisait exactement 9 jours que cette phrase prononcé par tyler, enfin qui semblait être une question, résonnait dans ma tête : "dis moi juste si tu me considères toujours comme ton copain". alors oui, ça perturbait, ça me cassait, ça cassait tout dans ma tête. depuis cette phrase là, je ne lui avais plus adressé la parole quand nous étions que tous les deux. un silence que je m'efforçais de garder pour lui faire comprendre ma rage, ma tristesse. j'avais du mal à m'avouer que j'étais perdu. parce que c'était la vérité et que je haïssais la vérité. j'étais perdu parce qu'on tournait en rond, parce qu'il me faisait tourner en rond. je me disais que je dramatisais trop alors que sur terre, des enfants crevaient de faim. et moi j'étais détruit par amour. il n'y avait que lui dans ma tête, sa phrase, ses phrases, ses mouvements, ses actes, se répétaient en boucle dans mon cerveau. je voulais que ça cesse, mais je prenais un trop gros coup de poing dans le coeur quand je réalisais que la solution était de simplement lui dire "je ne veux plus être en "couple" avec toi". pourquoi c'était si dur ? je ne savais même pas. franchement, j'enchaînais les erreurs. j'aurais du agir autrement dès le départ, parce que j'avais l'impression que je ne lui montrais pas assez ma haine. je regrettais de lui répondre et de partir dans une dispute. d'un autre côté, les mots étaient peut-être une solution, une issue. j'étais incertain. je ne maîtrisais plus rien, évidemment personne ne s'en doutait. évidemment j'avais l'air de péter la forme, j'avais l'air d'être le plus heureux. sérieusement, c'était grave à quel point on ne pouvait pas deviner si quelqu'un était malheureux, voir dépressif, voir suicidaire. l'humain était quand même intelligent, et ça me faisait plus peur qu'autre chose de savoir que chacun pouvait cacher sa souffrance comme moi je le faisais. ça m'amenait à penser à tyler. j'avais peut-être son même défaut, de savoir trop bien mentir. je me souvenais de la derrière fois que j'avais autant "souffert" et autant ressenti cette douleur infernale dans mon coeur : quand j'étais adolescent. c'était qui le gamin en pleine adolescence qui subissait la fameuse crise d'adolescence : être malheureux et complexé sans raison ? c'était le gros emo punk rock différent des autres alias josh dun. c'était pas pour les mêmes raisons, mais c'était une sorte de souffrance. alors je me rassurais en me disant que c'était pas pour toujours, enfin j'espérais. une fin à toute ça était peut-être prévu dans mon futur.
j'observais la fumée s'évaporer dans l'air en direction du ciel. je regardai ce ciel, aujourd'hui blanc comme du lait ou comme mon sperme. "josh grandi un peu". ça me faisait mal aux yeux. je comparais mon couple avec tyler avec la fumée de ma cigarette : c'était parti en fumée et s'évaporait avec le temps. en fait c'était faux, ça ne s'évaporait pas du tout parce que j'étais épurement amoureux de lui. et pis ce ciel, si mystérieux, qui cachait toute une galaxie. j'étais tellement minuscule comparé à l'univers en lui même. j'étais encore plus petit que microscopique, c'était fascinant mais pourtant je continuais de chouiner parce que j'aimais tyler. j'avais enfin fini ma cigarette. je l'écrasai contre le banc et je la jetai de loin dans la poubelle qui se trouvait près du banc. l'amour c'était comme une poubelle, ça servait à rien. parce que les gens étaient trop cons et trop ignorants et ils ne prenaient même pas le temps de jeter un déchet dans une poubelle. les humains polluaient le monde. "quel drama boy, arrêtes de jouer l'adolescent". et donc, j'étais un déchet dans cette poubelle qu'était l'amour.

{TOME 0} don't be afraid • jøshlerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant