Chapitre 41.

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Après m'être lavée et habillée, je descends prendre le petit-déjeuner et retrouver Evan. Dans le séjour, je retrouve Stiles qui couine pour aller dehors. Evan n'est visiblement pas en bas, et vu la réaction de Stiles, je pense qu'il n'est pas descendu ce matin. Je n'ai pas dormi avec lui cette nuit, je préfère qu'on garde nos distances pour le moment -au moins deux semaines. Je pense que le fait qu'il n'ait pas consommé énormément de drogues et que sa rechute n'a pas duré longtemps font qu'il s'en remet plus vite. Je me suis encore renseignée hier soir, il va avoir des changements d'humeurs. J'ai même trouvé une sorte de courbe qui présente le santé mentale d'un drogué après consommation. C'était... Inquiétant. J'espère qu'ils ne sont pas tous comme ça, surtout qu'Evan n'est pas comme eux.

Je fais sortir Stiles qui court -comme toujours, jusqu'au jardin pour faire pipi contre un arbre. Le pauvre... Il est 10 heures et d'habitude il sort dès 7 heures 30... Sa vessie devait le faire souffrir.

Je décide de monter voir Evan. En plus, il me semble qu'il travaille aujourd'hui. J'arrive au niveau de sa chambre et remarque que la porte de celle-ci est entrouverte. Je toque faiblement et attends qu'il me permette de rentrer.

_Hum, marmonne-t'il.

_Je peux rentrer ?

_Hum.

Clair, net et précis. J'aime ça. Ou pas.

J'entre doucement sans faire de bruit. La pièce est plongée dans le noir complet. Seul l'entrebâillement de la porte éclaire la chambre, me permettant de voir Evan allongé sous ses draps.

_Je ne t'ai pas réveillé ?

_Non.

J'avance jusqu'à son lit et m'assieds au bord de celui-ci. Evan est allongé sur le ventre, la tête enfouie dans son oreiller. C'est surprenant qu'il ne soit pas encore levé alors qu'il est plutôt du genre à se lever tôt d'habitude.

_Tu ne travailles pas aujourd'hui ?, je demande calmement.

_Si.

_Tu vas y aller ?

_Oui.

Il ne daigne même pas à se lever pour me parler. Instinctivement, mes doigts viennent caresser ses cheveux tendrement.

_Tu vas bien, Evan ?, je l'interroge toujours avec ce ton posé.

_Non. J'en sais rien.

_Tu as mal quelque part ?

_Partout. J'ai froid.

_Je vais te chercher une couette alors.

Je me lève et pars dans la chambre d'amis où sont rangés les draps et les couettes. Je prends la plus épaisse et la lui ramène. Je la mets sur lui et me rassieds à ses côtés.

_J'en ai marre.

_Je sais que c'est dur, Evan. Mais tu dois te soigner pour aller mieux.

_Tu ne sais pas de quoi tu parles. J'ai l'impression que ma tête va exploser.

_Tu as raison, je ne peux pas comprendre. Mais je peux t'aider. Dis-moi ce que je dois faire, je t'écouterais.

_Je veux mourir.

Je savais qu'il me dirait au moins une fois cela. L'euphorie et la déprime sont des états que le manque provoque majoritairement chez les consommateurs de drogues devenus dépendants. J'espérais qu'Evan n'ait pas à avoir ce genre de réflexions.

ARE Tome 4.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant