Chapitre 34

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Trois semaines plus tard...

Alyssa


Les aéroports ont pour réputation d'être plein à craquer tant il y a de gens à vouloir prendre l'avion pour se rendre dans des destinations de rêve telles que Milan, Singapour, Majorque, ou Rio. La foule que forment tous ces gens se bouscule, slalome entre les bagages, se précipite sur le tarmac... Ils vont tous à cent à l'heure, sauf les quelques privilégiés qui viennent d'atterrir et qui attendent bien tranquillement l'arrivée de leur taxi ou de leur chauffeur attitré.

Oui, d'habitude les gens semblent très pressés dans les aéroports... mais aujourd'hui fait exception à la règle.

Je ne sais pas si c'est le fait que l'on est en plein mois d'avril et non pas en période de vacances d'été, ou encore si c'est le fait qu'il est à peine sept heures du matin qui expliquerait cette sorte de calme qui règne dans l'aéroport... L'effervescence a fait place à la quiétude : certaines personnes sont même paresseusement installées au café devant moi, lisant journaux et autres magazines en tournant lentement les pages.

Je regarde à ma gauche avec des yeux exorbités les personnes qui déambulent presque allègrement, s'autorisant même quelques haltes devant des devantures de magasins. En levant le nez sur les tableaux d'affichage, ma consternation atteint son apogée lorsque je constate qu'aucun – je dis bien, aucun – retard n'est à prévoir, dans le sens des arrivées comme des départs. Je bouillonne de rage ; instantanément, mon pied tressaute sur le sol en linoléum. Je pince les lèvres d'agacement avant de soupirer bruyamment. Mon comportement interpelle tout de suite l'attention de Ian.

- Est-ce que tout va bien ?

- Non, grommelé-je peu élégamment.

- Qu'est-ce qu'il y a, Bébé ?

Mon œil est à nouveau attiré par le tableau suspendu au-dessus de moi : un nouvel avion vient de décoller, faisant ainsi remonter celui que doit prendre Ian plus haut dans le classement. J'explose soudain, n'y tenant plus.

- Putain mais cet endroit n'est pas censé grouiller de monde survolté à l'idée de louper leur vol ! Et pourquoi est-ce que tous les vols sont à l'heure, là ? Ils ne sont pas censés être à la bourre, retardant les départs de deux ou trois heures supplémentaires ? Franchement c'est dégueulasse, ça ne devrait pas se passer comme ça...

- Se passer comme ça ? annone Ian en me fixant avec des yeux ronds.

- Aussi bien ! tempêté-je en fulminant. Zéro retard, zéro couac technique, rien, nada ! dis-je en lui désignant le tableau. Ton avion va partir dans trente-cinq minutes exactement alors que d'habitude les choses ne se passent jamais aussi bien quand on veut prendre l'avion !

Le visage de Ian passe de la consternation à l'amusement.

- Tu ne veux pas que je parte, déclare-t-il, très fier de lui.

- Tu crois que si je fais semblant d'être armée ça pourrait retarder l'inévitable ? lui demandé-je en réfléchissant sérieusement à cette idée.

Ian se saisit de mon menton et tourne mon visage jusqu'au sien. Ses yeux sont tendres et indulgents lorsqu'ils me scrutent.

- Ça va aller, Bébé. Je vais revenir, me dit-il en caressant ma lèvre boudeuse.

- Six mois c'est long... fais-je en chuchotant presque.

Le cursus de langues appliquées qu'effectue Ian à la fac exige de leurs étudiants un séjour à l'étranger d'une durée de quatre à six mois. Pendant ce laps de temps, ils passent un semestre entier dans leur pays d'accueil afin de valider leur année universitaire. Ian part donc passer six mois en Ecosse et il ne doit revenir qu'à la fin octobre.

Exception - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant