Secretony Metamorphosis [ Complet ]

Chapitre 23 : Fais ce que tu veux

Elle s'arrête au milieu du trottoir et se tourne vers moi avec un grand sourire.

–Tu disais ? Me demande-t-elle un peu trop gentiment.

Je la regarde silencieusement. Sa gentillesse me fait froid dans le dos. Je ne sais pas ce que je peux dire pour me rattraper …

–Vas la rejoindre si tu la trouves mignonne, me lance-t-elle froidement, avant de tourner les talons.
–Non … Cécilia !

Elle marche vite. Je suis obligée de courir pour la rattraper. Je l'appelle, je m'explique, je m'excuse, je supplie. Elle refuse catégoriquement de m'écouter. Elle continue sa route en regardant droit devant elle. Les seuls moments où elle tourne la tête, c'est avant de traverser. Je lui attrape le bras pour freiner sa course, mais elle me repousse sèchement.

Arrivée en bas de chez elle, elle tape furieusement son code et pousse assez fort la porte pour que je m'y glisse. J'ai tellement peur qu'elle me mette à la porte. Je pense qu'elle en est capable. Heureusement, elle laisse la porte de son appartement entrouverte également.

Elle est plantée au milieu du salon. C'est l'heure de la confessi... , confrontation pardon.

–Alors, Caro, elle te plaisait ?
–Non, mais ce n'est pas ce que je voulais dire … me défendis-je.
–Si, si. Ne me prends pas pour une conne, s'il te plait !
–Pas du tout, commencé-je à m'énerver. Arrête de dire n'importe quoi.
–Pfff.
–Je ne suis juste pas insensible à la beauté des gens … Ça ne t'est jamais arrivé d'avoir des « crushes » ?
–Non. Et je déteste ce mot !

Là, je suis vraiment sur le postérieur. Elle n'a jamais eu un coup de cœur physiquement pour quelqu'un …

–Je ne vois pas vraiment ce que j'ai fait de mal …
–Rien, rien. Fais ce que tu veux. Va mater autant que tu le veux.
–Mais, je n'ai d’yeux que pour toi, Cécilia …
–Si tu le dis.

Elle part dans sa chambre en me claquant violemment la porte au nez. Je frappe à la porte, mais elle refuse de m'ouvrir. Je la supplie de m'ouvrir. Silence radio. Je m'assois finalement sur le canapé désespérée. Lorsque nous nous embrouillons à distance, je ne peux m'empêcher de la bombarder de messages. Je déteste quand elle me fait la tête. J'essaye de lui envoyer des messages, mais aucun accusé de réception, elle a éteint son portable … Argh !

Je ne peux rien y faire à part attendre … J'enlève mes chaussures et je m'étends sur le clic-clac. J'envoie un message à Quentin, mais il ne répond pas. Pfff, il répondra dans quelques heures, voire quelques jours. Je pose mon bras sur mes yeux pour cacher la lumière. J'ai besoin de faire un peu le vide. Je suis vraiment abattue psychologiquement. J'ai faim, mais je m'en fiche … Ce n'est pas une priorité en ce moment. Je vais dormir, ça me fera oublier la faim, ainsi que les problèmes …

Soudain, après je ne sais combien de temps, j'entends le verrou se déverrouiller et la porte s'ouvrir doucement. Cécilia se glisse dans le salon avec un air glacial. Elle est vêtue d'une tenue jogging - sweat à capuche violet pâle en guise de pyjama. Sans un regard, sans un mot, elle va ouvrir le réfrigérateur. Je me lève immédiatement pour me coller contre elle.

–Je peux t'aider, ma chérie ?

Elle m'ignore et me contourne avant de se mettre aux fourneaux.

–Ne me fais pas la tête s'il te plaît … Arrête de bouder ... Je suis désolée, ma puce. Parle-moi.

Elle me laisse carrément faire un monologue. Elle continue à cuisiner. Accoudée, contre le comptoir, je finis par me taire et la regarde faire. Son silence est en train de me tuer à petit feu … Je me sens tellement mal. Je culpabilise.

Elle dresse la nourriture dans deux assiettes. C'est déjà bon signe … Au moins, j'ai le droit de goûter à sa cuisine. Elle me fait signe de la tête de me mettre à table, puis s'installe silencieusement sur le tabouret de bar juste à côté.

–C'est bon ? Me demande-t-elle sans lever la tête de son assiette.
–Oui, murmuré-je surprise par sa sortie du silence. Tu as pensé à moi, un peu de féculent, beaucoup de légumes … Merci …
–Pas de quoi.

Puis le long blanc fait son retour. Je dois absolument trouver quelque chose à dire… Surtout pas de propos déplacés. Je lui jette un coup d’œil. Elle est en train de trifouiller dans son assiette.

–Que veux-tu faire cette après-midi ? Lui demandé-je.

Alerte question bateau ! Mais je n'ai rien trouvé de mieux …

–Je ne sais pas, répondit-elle en levant légèrement les yeux vers moi.

Purée … Réponse fermée. Argh. Comment pourrais-je relancer la conversation ? Elle ne me facilite vraiment pas la tâche. Heureusement, après un grand moment de silence, elle me lance :

–Et toi ?
–Je veux faire ce que tu veux faire.
–Hum … Intéressant, se moque-t-elle avec un sourire léger.
–Mais, je suis sérieuse … me plaigné-je aussitôt.
–Oui, je sais. Je vais y réfléchir. Finis ton repas déjà.
–Oui, mon Altesse ! Obéis-je en me tenant toute droite, avant de prendre un bon rythme d'engloutissement.
–Ahah. N'importe quoi ! Fais attention à ne pas t'étouffer. Je te rappelle que je ne suis pas médecin.
–Ne t'inquiète pas, ma puce, répondis-je en lui faisant un clin d’œil.

Finalement, après l'avoir accompagnée faire les courses, nous décidons de faire un gâteau. Elle m'a laissé le choix pour le gâteau. Un moelleux au chocolat, bien sûr. Miam. Nous passons un après-midi agréable, malgré la distance qui s'est instaurée entre nous.  Aucun contact physique volontaire, aucun surnom mignon, … La dose de complicité est au plus bas. Elle me traite comme une amie. Est-ce une punition ? Quoiqu'il en soit, je n'aime pas trop ça, mais je ne dis rien, de peur de gâcher la situation qui aurait pu être bien pire. Le soir, nous regardons une série policière avant d'aller nous coucher. Me voyant hésiter, elle me fait signe de la rejoindre dans sa chambre. Nous finissons par dormir chacune de notre côté.

Espérons que demain sera mieux …

Bien le bonjour, mes petits éclairs au café, j'espère que vous ne vous ennuyez pas trop avec moi  😘
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À jeudi 😉