Secretony Metamorphosis [ Complet ]

Chapitre 21 : Reste ...

A cause d'elle, mon cœur a raté un battement … Je sens un poids se poser sur l'oreiller.

–Cécilia ? Mais, qu'est-ce que tu fais ?

Elle ne répond pas. Elle se contente de me garder prisonnière contre elle en enroulant ses bras et ses jambes autour de moi. J'ai envie de me retourner, mais je me retiens de peur de briser l'instant présent. D'une main, elle enroule mes cheveux et les met par-dessus d'oreiller.

–Pourquoi ne m'as-tu pas rejoint ? Souffle-t-elle contre mon cou.

Devine … Son souffle me fait perdre la raison. Je désire tellement me soumettre à ses tourments, la supplier de rester, lui dire que j'étais juste jalouse, me jeter à ses pieds … Mais mon orgueil refuse de baisser ses armes.

–Je t'attendais, reprend-elle tout doux à la suite de mon silence obstiné.
–Je suis bien ici, répondis-je sèchement. Je suis à ma place.

J'aimerais tellement être plus douce … Mais je me sens si faible sans ma froideur. J'ai besoin de prétendre dominer la situation, alors que nous savons autant l'une que l'autre qui mène la danse. Je garde malgré tout un espoir infime de pouvoir triompher un jour.

–Tu veux dire dans mes bras ? Ose-t-elle ironiser.

Une bouffée d'oxygène irascible passe immédiatement dans mes poumons avant de se diffuser dans mon sang. Elle sait tout de moi. Elle lit mes émotions, mes pensées, mes sentiments. Je ne suis juste qu'une proie vulnérable. Je déteste lorsqu'elle me parle avec cet air hautain et sarcastique. J'essaye de me maîtriser. Mes muscles frissonnent sous cette rage démesurée. Je sers les poings contre moi. Je ne veux en aucun cas qu'elle me voit aussi fragile.

Face à mes tremblements, elle resserre son étreinte. Pense-t-elle que j'ai froid ? Pfff. Quelle importance ? Je me concentre sur ma respiration. J'essaie de me raisonner. Il est tard, je suis fatiguée, cela explique sans doute ma colère insensée. Elle dépose un baiser derrière mon cou.

–Explique-moi, me susurre-t-elle. Je veux comprendre.
–Il n'y a rien à comprendre. Va dormir.
–Pourquoi ?! S'énerve-t-elle en se redressant.
–Je n'ai rien à dire. Débat stérile.
–La manière dont tu agis veut tout dire.
–Je m'en fous royalement.
–Ah oui ? Regarde-moi, Caro !
–Laisse tomber, lui lancé-je droit dans yeux.
–Dis-moi s'il te plaît …
–Je suis épuisée. Laisse-moi dormir s'il te plaît …
–Je veux savoir, Caro …
–Je répète encore et encore, haussé-je la voix en me redressant à mon tour. Il n'y a rien à savoir ! Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?!

Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas été aussi énerver contre quelqu'un. J'expédie sèchement mes cheveux en arrière. Redressées l'une face à l'autre, nous nous jaugeons du regard. Je refuse de me faire intimider.

–Je veux la vérité, déclare-t-elle en insistant sur chaque syllabe.
–Tu veux vraiment savoir ? Demandé-je en me rapprochant avec sourire narquois jusqu'à que nos fronts se touchent, jusqu'à sentir sa respiration mélangée à la mienne.
–Oui.
–Je suis jalouse de ton passé, c'est tout … révèlé-je nonchalamment en me détachant.

Cécilia me regarde silencieusement. Ses traits s’adoucirent progressivement. J'ai vraiment un caractère de peste quand je le veux. Je me sens libérée immédiatement. Un poids s'est enlevé de mes épaules. Je déteste cacher des choses aux autres … Je me mets dans tous ces états pour me protéger. Un coup de fatigue se fait tout de suite ressentir.

Je ne peux m'empêcher de baisser le regard. J'ai fait un sacré numéro pour rien … Ses mains se rapprochent doucement de moi. Elle prend mon visage entre ses mains et me force à la regarder. A ma plus grande surprise, elle me sourit tendrement.

–J'aime bien quand tu es jalouse, me chuchote-t-elle.
–Ah bon ? Pourquoi donc ?

Je la tire par la main et la dispose contre toi. J'ai peur qu'elle s'en aille, mais je n'en ai fait qu'à ma tête. Je l'attrape par la taille et la serre très fort.

–Tu es tellement mignonne quand tu es jalouse.
–Chut.
–Awh … Tu es d'autant plus mignonne lorsque tu rougis, dit-elle en me caressant la joue.

Embarrassée, je me cache contre son cou. J'en profite pour laisser une infinité de baisers. Elle essaye d'étouffer ses gémissements, mais quelques soupirs se font entendre.

Je n'ai pas envie d'aller trop vite avec elle. Je veux que nous prenions notre temps. Je veux lui montrer que je ne suis pas comme les autres. Je ne l'aime pas juste pour son physique. Peu à peu, j'espace mes baisers jusqu'à l'arrêt définitif. Un grand silence prend place. La Lune nous éclaire timidement. De temps à autre, des voitures traversant le quartier se font entendre. J'ai sommeil, mais je n'ose briser notre bulle.

–Je vais dormir, finit-elle par dire en quittant mes bras.

Une sensation de panique s'empare de moi. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Je la regarde silencieusement s'approcher du bord du clic-clac. D'une seconde à l'autre, elle disparaîtra. Caro, fais quelque chose.

–Ne pars pas, la supplié-je en l'enlaçant par les épaules.
–Hein ?

Elle se retourne vers moi. Elle semble surprise de ma requête.

–Reste, s'il te plaît, ma Cécilia …

Je l'attrape par le bras et l'allonge délicatement au dessus de moi. Sa tête posée sur ma poitrine, nos mains enlacées comme le premier soir, je la dévore des yeux. Ses petits yeux bleus m'observent. Elle me sourit discrètement. Qu'elle est sublime.

–Caro, tu es en train de somnoler, me fait-elle remarquer tout bas. Tu devrais dormir …
–Non, ça va aller…
–Mais, tu as l'air vraiment fatiguée, mon chou.

Ses mains se délivrent des miennes. Elle me caresse tendrement le visage. Puis elle bascule sur le côté. Elle s'allonge à côté de moi pour que je puisse dormir. Puis, elle nous recouvre avec la couette. Une main postée derrière l'oreiller et l'autre sur mon ventre, elle me regarde longuement.

–Si je m'endors, j'ai peur que tu disparaisses … avoué-je tout bas.
–Je suis là. Je n'irai nulle part.
–C'est vrai?
–Bien sûr que oui, ma puce.
–Bonne nuit alors, Cécilia.

Je lui vole un baiser avant de me retourner vite. Mais elle n'a pas l'air de cet avis. Elle me retourne par l'épaule et me capture les lèvres. Un petit bisou ne lui suffisait pas visiblement. Hum … Une fois détachée, elle me lance un sourire satisfait.

–Fais de beaux rêves, ma chérie.

Dodo time 😴

Excusez moi  de ma petite absence 😅