Chapitre 45 : Je t'adore..

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Après ma douche, nous allons nous promener dans le centre-ville. Avec mon appareil photo, j'immortalise toutes les belles vues. Je fais en sorte que Cécilia soit un maximum dans mon objectif.

La saison touristique n'est pas encore arrivée. Les rues commerçantes restent calmes. Les terrasses sont à peine occupées par une dizaine de personnes, sûrement des habitués. La vie est tellement paisible ici, à quelques kilomètres de la mer.

Le soleil tape assez fort. J'essaye de marcher à l'ombre pour ne pas trop cramer. Je déteste la chaleur et le froid. Je ne suis pas faite pour les climats extrêmes. Pour moi, la meilleure température est entre vingt et vingt-cinq degrés, ni plus ni moins.

Soudain, Cécilia se précipite vers une vitrine. Elle me fait signe de m'approcher.

– Quoi ?
– Regarde, me dit-elle en pointant du doigt un grand panda en peluche.
– Oh... C'est moi.
– Oui, tu es partout !
– Mais, je ne veux pas être partout.
– Où veux tu être alors ?
– ... Quelque part.

J'allais répondre une bêtise comme «Là où tu es », « Dans tes bras »... Il faut que je m'abstienne de commentaires déplacés. J'essaye de la distraire en changeant de sujet. Je focalise la conversation sur l'architecture de l'église au bout de la rue.

Nous passons l'après-midi sur la promenade de la plage. Il fait beau. Avec cette chaleur, il y a bien plus de monde au bord de la mer qu'au centre-ville. De nombreux stands se sont installés sur le bord de la promenade. L'un d'entre eux attire mon attention, le glacier. J'ai envie de me rafraîchir un peu. Je tire Cécilia par le bras vers le stand. Je commande une glace à la pistache, mon coup de cœur.

– Quel goût veux-tu ? M'imposé-je.

Elle semble chercher quelque chose sur le panneau. Son regard s'arrête au niveau du prix. Certes, ce n'est pas donné, mais j'ai envie de nous faire plaisir.

– Euh… Non merci.
– Si, je t'invite.
– Nope, ça ira. Merci.
– En es-tu sûre ?
– Oui, oui.

Nous nous ressemblons beaucoup au niveau radinerie, toujours trouver des bons plans. Cependant, contrairement à Cécilia, je me permets des dépenses un peu extravagante pendant les voyages. Je paye et nous nous asseyons sur un banc en face de la mer. Silencieusement, je lui tends ma glace. Elle me regarde un moment avant d'approcher sa bouche de ma glace. Je ne peux m'empêcher d'écraser ma glace sur son nez. Elle ouvre la bouche surprise. J'éclate de rire avant de me mettre à courir vers la plage.

– CAROLINE ! Je vais te tuer !

Elle m'attrape par le cou et me prends ma glace des mains. Puis, je me suis retrouvée forcer à m'agenouiller dans le sable. Elle s'essuie le visage avec mon t-shirt.

– Non... la supplié-je. S'il te plaît. C'est la dernière fois, promis.
– J'ai l'impression que tu avais dit la même chose les fois précédentes.
– Je suis désolée, Cécilia.
– J'ai juste envie de…hurle-t-elle sans finir sa phrase.
– De ?
– D'enfoncer la glace au fond de ta gorge !
– Tu ne vas pas oser, la provoqué-je avec un sourire hautain.
– On parie ?
– Non, répondis-je sur un ton innocent.
– Trop tard.

Elle croque une bonne bouchée glace.

– Eh ! On ne croque pas une glace ! En plus, c'est MA glace !

Elle plaque ses lèvres sur les miennes pour me faire taire. J'essaye de me débattre en vain. Elle me force à ouvrir ma bouche. Puis elle fait glisser la glace à moitié fondu dans ma bouche. Sa langue l'enfonce au fond de ma gorge. Puis elle me relâche aussitôt.

Je fais semblant de la fusiller des yeux. Habituellement, j'aurais trouvé cela carrément dégueulasse, mais c'est tellement… différent avec Cécilia.

– Tu t'en remets de tes émotions ? Me demande-t-elle triomphante.
– Tu es vraiment impossible !
– Tu m'as cherché.
– Chut.

Les jours s'écoulent à une vitesse hallucinante, bien plus vite que les dernières fois que nous nous sommes vues. En un clin d’œil, nous passons du matin au soir sans nous rendre compte. Nous changeons de ville tous les deux, trois jours. Cécilia a organisé le road trip comme une pro. J'en ai un peu marre de faire ma valise tout le temps, mais tant que je suis avec Cécilia, je ne me plains pas. Nous essayons de trouver des appart-hotel car à force de manger à l'extérieur, ne survivront ni mon corps ni mon porte monnaie.

En pleine nuit, je me réveille à cause de bruit. C'est Cécilia, elle ne cesse crier : «  Non, non, non. Arrête. Laisse-moi. ». Elle est en train de faire un cauchemar. Je me précipite vers son lit. Assisse au bord de son lit, je lui caresse doucement le visage.

– Cécilia... Cécilia... C'est juste un cauchemar.

Elle se réveille enfin. Avec un regard apeuré, elle me serre immédiatement dans ses bras. Elle tremblote contre moi.

– Ça va aller. Je suis là. N'aie pas peur.

Je passe mes bras sur son dos pour la consoler. Elle s'agrippe davantage encore. Je lui chuchote des mots doux à l'oreille. Elle se calme progressivement. Après s'être dégagée de mes bras, elle s'affale sur son lit en passant ses mains sur son visage.

– Mon père hante mes pensées parfois… révèle-t-elle. J'essaye de lutter, mais je n'y arrive pas.
– Nous avons tous nos propres démons du passé. Essaye de les accepter, de les laisser en paix.
– Oui, je vais essayer...

Elle me regarde timidement. J'ai l'impression qu'elle a quelque chose à me dire, mais qu'elle n'ose pas.

– Peux-tu rester dormir avec moi, ce soir? Reprend-elle tout bas. Tu peux refuser...

Sans un mot, je me glisse dans ses draps.

– Viens par là, lui proposé-je en écartant mes bras.

Elle s'accroche immédiatement à moi en posant sa tête contre ma poitrine.

– Le cœur bat très vite...me fait-elle remarquer. Comme avant.
– C'est parce que tu m'inquiètes, je croyais que tu faisais une crise.

Oui, j'ai menti. Nous connaissons toutes les deux la réponse, mais je refuse d'admettre la vérité. L'admettre, ce sera ma défaite. Je refuse de perdre à nouveau.

– Ne t'inquiète pas. Je vais bien.
– Si je m'inquiète parce que...
– Parce que ?
– Parce que je t'adore. Je ne veux pas te voir disparaître.
– C'est mignon. Moi aussi, je t'adore.

Je la regarde s'endormir peu à peu dans mes bras. Je pourrais passer une éternité à admirer le paysage. Elle a vraiment de longs cils. J'ai envie de passer ma main sur sa joue, mais j'ai peur de la réveiller. J'essaye de me retourner pour dormir, mais lorsque je bouge, elle s'accroche à moi. Je finis par m'endormir condamnée dans cette position.

Oy! Il fait tellement froid, je n'ai pas la foi d'aller à la BU, mais chez moi je rame🛶... Est ce quelqu'un peux me payer un taxi pour y aller et pour rentrer aussi ?  😂😂😂

Secretony Metamorphosis [ Complet ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant