Secretony Metamorphosis [ Complet ]

Chapitre 22 : Doux réveil

Lorsque je me réveille, Cécilia dort encore. Tournée de mon côté, elle est accrochée à mon bras. On dirait vraiment un petit ange. Elle est terriblement mignonne, mon petit cœur est en train de fondre comme du chocolat. Je tente de me dégourdir le bras, mais elle le tient prisonnier. Quand je l'ai bougé, elle s'est agrippée davantage en se rapprochant. Un petit bruit s'était échappé de sa bouche, je n'ai pas très bien entendu, je crois que c'était une espèce de « Nan ». Ne t'inquiète pas Cécilia, personne ne va te voler mon bras, il est à toi. De toute façon, j'en ai un deuxième.

Je ne sais pas combien de temps est passé, mais je ne m'en lasserai jamais. Tout à coup, de petits yeux s'ouvrent et font place à un océan … Son regard est magnifique. Tellement de gens doivent la jalouser de ce don de la nature. Oups, elle se rend compte que je l'observe. Je ne sais même plus où poser le regard. Un peu plus bas ? Non, non, non, elle va me prendre pour une perverse. Entre regarder le drap et le plafond, je n'arrive pas à me décider …

–Ne me regarderais-tu pas dormir ?
–Hum … Possible, répondis-je innocemment.
–Alors, ai-je assuré le spectacle ? Me demande-t-elle avec un sourire d'un air suffisant.
–A merveille, mon petit ange.
–Ah oui ?
–Indéniablement.

Elle se rapproche pour m'embrasser, mais je l'esquive en m'échappant du lit. Ouch, il fait froid à l'extérieur du lit. Assez confuse, elle me suit du regard.

–Je me brosse les dents, je reviens. Ne bouge pas.
–Rooo...

Je m'enfuie rapidement vers la salle de bain. Je l'entends éclater de rire dans le salon. Oui, c'était un geste vital. C'était hors de question que je l'asphyxie. Rigolez autant que vous le voulez.

Lorsque j'ai fini, je retourne la rejoindre. Je me glisse à ses côtés. Elle est allongée légèrement tournée vers moi, la tête appuyée sur son coude, telle une déesse sur sa banquette.

–C'est bon, Caro, puis-je avoir mon bisou du matin ?
–Nope.
–Pourquoi ? S'étonne-t-elle.
–J'appelle ça une « gourmandise qui ne fait pas grossir », chuchoté-je en me rapprochant peu à peu jusqu'à que nos nez se frôlent.
–J'en veux une alors. Tout de suite.

Je plaque ma bouche contre la sienne, avant de fermer les yeux. Nos lèvres remuent instantanément les unes contre les autres. Hum, quel délice... Elle me rend folle. Elle se montre de plus en plus insistante. Mon cœur palpite à toute allure. Elle s'est rallongée doucement. Ses mains se baladent le long de mon corps. J'ai chaud. Elle m'enflamme. Délicatement, nous basculons, je me retrouve prisonnière en dessous. Sa quête du contrôle me fait sourire. La dégustation continue toujours à la même allure. Je me laisse dominer. Quelle dominatrice. Nos lèvres se détachent. Front contre front, essoufflées, nous nous dévorons des yeux. J'ai le droit à un regard de prédatrice.

Plaf. Elle s'écroule sur moi, épuisée. Je lui caresse doucement le dos.

–Te rappelles-tu encore de la première nuit que nous avons passé ensemble ? Me demande-t-elle après un long silence.
–Comme si c'était hier, ma puce …
–Awh … Tu es trop chou, tu sais ?
–Oui, je le sais, puisque tu ne cesses de me le répéter.

Elle me donne une tape en riant, lassée de mes inepties.

–Ce soir là, je plaisantais à moitié, reprend-t-elle en s'accrochant à mon pyjama.
–Comment ça ?

Je passe à visionnage toute la soirée. De quoi parle-t-elle ? Elle m'a perdue là.

–Je mets ça juste parce que tu es là, dit-elle en rigolant.

Mais, que veut-elle dire par « ça » ? Elle pointe du doigt sa robe de nuit. Ah … Ok.

–Je n'ai pas envie de savoir …
–Trop tard.

Elle éclate de rire.

–Arrête de te moquer de moi, Cécilia ... lui suggéré-je vexée.

Elle s'arrête un moment, puis se met à rire de plus belle. Elle va le regretter. Comme elle refuse toujours de m'écouter, je l'étouffe avec le coussin.

–Es-tu morte ? L'interrogé-je après un moment de lutte.
–Oui, je le suis.
–Oh non, je ne veux pas que tu crèves, mon petit ange.
–Pourquoi donc ?

Mince, je suis prise au piège … La réponse, nous la connaissons autant l'une que l'autre, mais c'est beaucoup trop tôt pour prononcer ces mots.

–Parce que plus personne ne me jouera de la musique comme tu le fais.
–Juste pour ça ?! S'étonne-t-elle en faisant la moue. Si tu le dis …

Elle est tellement adorable lorsqu'elle est déçue. Elle se décale promptement et se tourne dos à moi. Hum … J'ai offensée ma petite altesse. Que je suis vilaine … Je me colle contre elle.

–Et aussi ... Parce que je tiens à toi, lui susurré-je à l'oreille.

Elle se retourne précipitamment et se jette dans mes bras.

–Moi aussi, je tiens à toi.

Nous décidons enfin de quitter le clic-clac afin de mettre à profit notre temps à autre chose. Après le petit-déjeuner, Cécilia me propose une petite promenade dans le quartier. Mais, elle ne souhaite pas que nous exposions notre « intimité » à l'extérieur. Je la comprends tout à fait. Certes, l'homosexualité est mieux acceptée dans la société aujourd'hui, mais cela reste un sujet tabou. Les gens, qui se prétendent ouverts, ne le sont pas toujours lorsqu'ils sont confrontés à la situation.

Un secret lourd à porter,
Je ne peux me délivrer,
De peur de me faire rejeter
Par des êtres-aimés …

Nous nous baladons tranquillement. Elle me montre les lieux qu'elle fréquente, accompagné de petites anecdotes. Je l'écoute très attentivement. Je ne veux rien louper. Je veux tout savoir sur elle sans exception.

Malheureusement, je perçois de nombreux regards se tourner vers nous, enfin vers ELLE plutôt. Ce n'est pas très agréable. Cécilia a l'air d'avoir l'habitude des regards lourds de suggestion puisqu'au lieu de baisser le regard, elle les intimide avec une attitude aguichante. Elle m'explique que les hommes s'attendent que la fille soit gênée, il faut donc les surprendre pour inverser la finalité du jeu. Ce conseil est très pertinent, mais je n'en ai pas et je n'en aurai jamais l'utilité, mais je vous le partage quand même les filles.

Je me demande si je dois être jalouse ou être fière d'elle … Un peu des deux, sans doute. Je ne peux pas changer le regard des gens sur elle. De plus, cela ne paraît pas la gêner. « Oh, mais c'est juste de la routine. » semble-t-elle prétendre.

Tout à coup, je vois une rousse faisant son footing sur le trottoir d'en face. Elle est vraiment fit. En plus de courir, elle doit sûrement aller à la salle. Sa tenue de sport bien moulante lui va à merveille. Mais, ce qui me choque le plus, ce sont ses yeux verts.

« Elle est mignonne » me surpris-je à penser tout haut.

Cécilia ne l'a pas manqué. OUPS.

Comment réagiriez-vous si vous étiez Cécilia ?