Chapitre 15

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''Anaelle...C'est Ezra. J'ai besoin que tu me rappelles, je comprends toujours pas pourquoi t'es partie comme ça hier, j'ai besoin de te parler. Et...Essaie de m'appeler avant midi ma femme rentre à 13h...''

Bippp

J'ouvre doucement mes paupières en baillant, s'il pense que je vais le rappeler alors la il se plante. Je me lève de mon lit tranquillement et je marche vers la chambre de bain en faisant attention à ne pas me prendre les pieds dans quelque chose. Ma tête cogne contre l'armoire au dessus des machines à laver, ma mère doit l'avoir laisser ouverte avant de partir. Je frotte ma tête en m'avançant pour brosser mes dents, me fixant dans le miroir en même temps. J'ai une tête à faire peur ce matin, c'est pénible de me regarder. 

Je retourne à ma chambre et je choisis une tenue simple: jean, pull et chaussures plates. Je laisse mes cheveux détachés et je prends mon sac avant de sortir de la maison. Sur la route il fait plutôt frisquet, mais je préfère marcher pour prendre l'air et penser aux derniers jours. Je croise mes bras en marchant lentement, observant mes pieds lorsqu'une voiture s'arrête brusquement à côté de moi. Je lève la tête et je vois Ezra sortir de sa voiture et venir vers moi précipitamment, je soupire en fuyant son regarde.

-Anaelle! 

Je tente de reprendre ma marche rapidement, mais il attrape mon poignet et me tourne vers lui doucement. Ses iris croisent les miens, mais je détourne le regard de peur de changer d'avis sur lui. Notre relation n'est pas saine, je ne représente rien pour lui, il va me blesser.

-S'il te plait, explique-moi ce qu'il s'est passé hier! Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal? ll me demande en caressant ma joue du bout des doigts.

-Je pensais pouvoir, mais j'en suis incapable. Je chuchote si bien que je me demande s'il a pu entendre ma plainte.

-De quoi parles-tu? 

-Je ne suis pas assez forte pour être maîtresse tu comprends? Je suis jeune et je pense avoir autre chose à vivre qu'une relation tapie dans l'ombre. De toute façon je ne suis qu'une occupation pour toi, quand ta femme sera là je serai l'étudiante à qui tu donnes des cours. Et ça tu vois je pourrai pas encaisser Ezra.

Une larme coule sur ma joue, je suis faible et j'en suis consciente. Ezra me contemple puis il pousse un soupir et s'approche encore plus près de moi, si bien que je peux sentir son souffle chaud sur le haut de ma tête. Ses bras viennent m'enlacer et la panique s'empare de moi, je le repousse en regardant d'un côté et de l'autre.

-Personne peut nous voir, tu n'as pas à t'en faire. Me rassure Ezra.

-Peu importe, on est pas censé s'enlacer, cette relation n'aboutira jamais nul part. Peut être que pour toi ce n'est rien, mais moi je ne pourrai pas vivre éternellement dans l'ombre.

Je lui tourne le dos à nouveau et je recommence à marcher vers l'école en tentant de ne pas flancher. Ezra ne crie plus mon nom et il passe à côté de moi en voiture, me jetant un dernier coup d'œil troublé. Je me rend rapidement aux grilles et j'aperçois vaguement Michael, je ne prends pas le temps de le saluer et je vais m'enfouir entre ses bras. Il me rend mon étreinte quelque peu surpris et il dépose un baiser sur mes cheveux. 

-Qu'est-ce qui ne va pas? Il me demande.

-J'ai juste besoin que tu me sers très fort s'il te plait.

Je reste ainsi et lorsque je relève ma tête je vois Ezra nous fixer d'un air abattu, lorsqu'il remarquer mon regard il se détourne et part à l'intérieur. Je me détache lentement de Michael et je le regarde dans les yeux.

-Tu sais quand tu fais quelque chose et tu sais que c'est ce que tu dois faire pour ton bien, mais que tu te sens quand même affreusement mal de l'avoir fait? Et bien je souffre...Je lui dis juste avant d'éclater en sanglot.

Il me prend à nouveau dans ses bras et me caresse les cheveux pendant que je pleure un bon coup. Il s'éloigne de moi lentement et me prend la main en m'amenant vers le stationnement. Je le suis sans broncher jusqu'à sa voiture et je m'assois sagement du côté passager pendant qu'il prend place de l'autre côté.

-Tu es une femme forte Anaelle, c'est pas un mec qui va réussir à te démolir crois-moi. Il me dit en me donnant une tape amicale sur la cuisse.

Je rigole légèrement pendant qu'il démarre vers je ne sais ou, mais je n'en ai rien à faire de la destination. Tout ce que je veux c'est me changer les idées et je sais que Michael en sera capable.


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